21 avril 2017

''Nous devons rassurer nos supporters''

Luc Delatour

Franck Kita, directeur général, et Luc Delatour, directeur des Opérations, se sont présentés ce matin en conférence de presse pour revenir sur la sanction prise par la LFP de deux matches à huis clos pour la tribune Loire. Une mesure lourde qui n'est qu'une première étape puisque le dossier sera jugé le 18 mai. "L'objectif est de rassurer nos supporters, a résumé Luc Delatour. Nous ne pouvons pas repartir ainsi la saison prochaine." Un certain nombre de mesures sont à l'étude pour sortir la violence de la Beaujoire.

Franck Kita, directeur général du FC Nantes
"Nous confirmons la mesure conservatoire prise par la Ligue hier : La tribune Loire est fermée pour les deux prochains matches, à savoir contre Lorient et Guingamp. On connaîtra la sanction finale lors de la Commission de Discipline qui aura lieu en mai, après l'instruction.
Pour récapituler les faits, ce sont 6 mois de violence et de dégradations subies par le club. Cela a commencé face à Toulouse, puis Lille, le match de CFA Nantes - Rennes. On peut aussi parler des enfants blessés, la violence contre la police. Il y a aussi eu le match de Gambardella Nantes - Marseille, et Nantes - Bordeaux.
Ces événements successifs nous ont amenés à prendre des mesures pour lutter contre la violence dans notre stade. Nous sommes ici pour rassurer notre public et être transparents. Nous réfléchissons à un certain nombre de mesures à mettre en place pour la saison prochaine. Une chose est sûre, nous ne repartirons pas de la même manière la saison prochaine."

Luc Delatour, directeur des Opération du FC Nantes
"Nous avons été convoqués en urgence, hier. Normalement, pour un dossier important, on ouvre une instruction, sans pour autant convoquer le club. La LFP laisse le temps à l'instructeur de mener son enquête.
Le fait que nous ayons été convoqués dès hier prouve que la Commission de Discipline a jugé les actes commis dimanche suffisamment graves pour nous recevoir et prendre une mesure à titre conservatoire. Il y a non-seulement le nombre d'engins pyrotechniques, mais surtout les deux fumigènes qui ont été lancés sur le gardien de but de Bordeaux. Ils sont heureusement tombés à côté, mais ils auraient pu le toucher, ce qui a profondément marqué les membres de la Commission.
Avant même d'entendre les arguments du club qui va devoir se justifier et présenter des arguments pour sa défense, la Commission a décidé de fermer la tribune Loire à titre conservatoire pour deux rencontres. Cette action de dimanche est grave et inquiétante. Elle n'inquiète pas seulement la Ligue mais aussi les pouvoirs publics, le club et la majorité des supporters.
Nous devons aujourd'hui rassurer nos supporters qui, comme le club, subissent les événements et les sanctions. Les événements de dimanche laissent penser qu'ils étaient prémédités. Un tract avait été distribué en tribune pour évoquer une action à la 10ème minute. C'est à ce moment précis qu'ont été allumés 25 fumigènes et 10 pétards. Il y a eu préméditation et une envie de punir le club, le sportif qui devra jouer deux matches sans ambiance en Loire et le public. C'est une démarche insupportable. Nous allons devoir rassurer et apporter des mesures pour ne pas repartir dans cette configuration la saison prochaine.

Plusieurs pistes existent. Rien n'a été décidé pour le moment, mais des mesures pourraient également nous être imposées par les autorités et/ou la Ligue de Football Français (tribune assise, réduction de sa capacité, carte d'abonné avec photo, carte individualisée).

Nous disposons d'un panel de mesures à étudier. Ça ne veut pas dire que nous allons le faire. Mais nous devons rassurer les instances et nos supporters.

Nous subissons les agissements d'un groupe de personnes qui a décidé de combattre le club. Ils savaient que la tribune serait fermée avec autant d'engins pyrotechniques puisqu'elle était sous le coup d'un sursis de trois matches depuis le match contre Toulouse.
Nous avons des images de vidéo-surveillance et avons identifié des individus contre qui nous allons porter plainte. Il y a un règlement que le club accepte quand il s'inscrit en Ligue 1, dont le respect des lois. Certains ne le comprennent pas. Nous allons faire en sorte qu'ils le comprennent. Nous portons plainte contre X quand nous ne pouvons pas identifier les personnes et nommément quand nous pouvons les identifier. Ensuite, c'est du domaine de la police et de la justice.
On nous a souvent reproché le peu de suites données. Les conséquences ne sont pas du ressort du club.

Concernant les arrêtés préfectoraux qui encadrent nos déplacements, rappelons à nos supporters que ceux-ci sont pris non pas par le club mais les préfectures et/ou le ministère de l'Intérieur.
Depuis Toulouse, toutes les rencontres à l'extérieur du club ont été encadrées, voire interdites de déplacement. Il faut se poser les bonnes questions : pour un groupe qui fait des bêtises, on pénalise une très grande majorité de supporters.

Nous sommes tous marqués par ce qu'on a vécu depuis 6 mois et en particulier dimanche. J'espère que nous pourrons ramener un peu de sérénité dans ce monde de foot qui part en vrille en ce moment. Il n'y a pas que Nantes, mais il y a aussi Nantes.
Sur ce que j'ai entendu en Commission de Discipline, la Beaujoire et la tribune Loire irritent particulièrement les autorités."

Le dialogue pour sortir de cette situation ?
Luc Delatour :
Dans la chronologie, jusqu'à Toulouse, le club a été à l'écoute de ce groupe pour qu'il puisse animer la tribune. Nous avons mis à disposition nos infrastructures, ils pouvaient entrer en amont de l'ouverture des grilles pour préparer leur tifo. Ils pouvaient s'exprimer par banderoles, parfois acides ou caustiques, même si le club vérifiait l'absence de grossièretés, de diffamation...
Toulouse est un événement important : Une centaine d'individus décident sciemment de quitter la tribune Loire - en se masquant - pour aller envahir la tribune présidentielle puis aller en tribune Erdre pour en découdre avec les supporters toulousains. En bousculant les supporters nantais, les enfants...
Après Toulouse, le dialogue est rompu avec la Brigade Loire. Nous avons rencontré les responsables pour leur expliquer nos motivations. Nous nous sommes ensuite revus en janvier pour leur signifier que nous exigions qu'ils se constituent en association Loi 1901, avec des statuts, des responsables... C'est le seul groupe de supporters nantais non déclaré en préfecture. A ma connaissance, la plupart des associations de supporters en France sont déclarés en Loi 1901, exception faite de deux, à Nice - dissoute par le Ministère de l'Intérieur, seul habilité à le faire - et à Saint-Etienne qui s'est auto-dissoute.
C'est pour nous un préalable, aujourd'hui plus suffisant. Nous souhaitons avoir en face de nous des gens responsables.

Nous avons ensuite revu ces supporters, en ouvrant un test sur trois matches. Et puis, il y a eu la Gambardella où, de nouveau, ce groupe a été impliqué. Il n'y a pas eu que la Brigade Loire, mais il y a aussi eu la Brigade Loire.

Comment cela va-t-il se passer pour les gens abonnés en Loire ?
Luc Delatour :
Nous avons prévu de nous réunir avec les cadres en charge de la billetterie pour prendre la bonne décision.

Toute la tribune Loire est punie pour les agissements d'une minorité...
Luc Delatour :
C'est pour cela que nous étions revenus vers les Brigade Loire avec cette notion de test sur trois matches. Nous avons entendu l'incompréhension de la majorité des supporters en tribune Loire.
Beaucoup ne comprennent pas. Certains supporters qui ont fait des bêtises ont été identifiés et des plaintes ont été déposées. Après, ce sont les institutions qui font leur travail. Nous ne maîtrisons pas la suite du dossier. Le temps administratif et de la justice n'est pas de notre ressort. A ce jour, quatre personnes sont interdites de stade, deux pour violence sur police lors du match à Saupin et deux meneurs du groupe jusqu'à la fin de saison.

 

Par F.C.


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