La bonne opération en terre bourguignonne (1-2)

"Ce sera un match difficile", avait annoncé Gernot Rohr à la veille du déplacement à Dijon, en 11ème journée de Ligue 2. Et l'entraîneur nantais n'avait pas changé d'avis, à l'issue de la rencontre. "Nous avons pris un but trop tôt en deuxième mi-temps et ça a été un peu chaud jusqu'à la fin du match."
Privé de plusieurs joueurs (Pierre, Abdoun, Zerka, N'Diaye), Nantes se déplaçait en effet un peu dans l'inconnue. Ronny Rodelin se voyait ainsi titularisé pour la première fois de la saison, couloir gauche, tandis que Florian Jarjat prenait l'axe de la défense, au bénéfice du retour de blessure de Rémi Maréval. L'organisation passait ainsi du 4-4-2 habituellement prôné par Gernot Rohr à un 4-5-1, Jean-Claude Darcheville restant en pointe.

Les dix premières minutes étaient à mettre au profit des locaux qui digéraient plutôt bien le forfait de dernière minute de leur maître à jouer, Eric Carrière, touché au genou. Sur coup franc, Ribas s'y reprenait à deux fois pour passer le mur nantais, mais Zarour était signalé hors jeur (8e). L'attaquant dijonnais tentait alors seul sa chance, le ballon manquant alors le cadre (10').
La réaction nantaise ne tardait pas et Jean-Claude Darcheville servait Stéphane Darbion dans la surface qui butait sur Malicki, un défenseur bourguignon sauvant ensuite sur sa ligne (14'). Le ton était donné.

Stéphane Darbion, un but et une passe décisive

Progressivement, les joueurs de Gernot Rohr reprenaient la maîtrise du milieu de terrain à leurs adversaires et éloignaient le danger de leur surface. "Face à Metz, on a joué trop bas, reviendra William Vainqueur, à l'issue de la rencontre. Là, nous avions décidé de jouer plus haut et de tenter notre chance." A l'image de ce ballon décalé qui permettait à Stéphane Darbion d'ouvrir le score. Sans élan, le milieu frappait du gauche, à un bon 25m et logeait le ballon sous la transversale d'un Malicki qui ne pouvait que rester spectateur : 0-1 (28'). Quatrième réalisation pour Stéphane Darbion.
Dijon n'abdiquait pas pour autant et Florian Jarjat devait s'employer pour intervenir devant Mandanne, en percussion dans la surface de Kamenar (34'). Mais le score ne bougerait plus jusqu'à la pause.

Sauf qu'à la reprise, Florian Jarjat, blessé, devait céder sa place à Claudiu Keserü, Harlington Shereni retrouvant l'axe de la défense. Et Dijon reprenait le match comme il l'avait entamé. C'est-à-dire pied au plancher. Et Ribas, encore lui, reprenait en pivot une déviation de la tête d'un coéquipier à la réception d'un coup franc. Juste à droite du but de Kamenar (51').
Encore une fois, la réaction nantaise ne se faisait pas attendre. Mais Jean-Claude Darcheville, parti dans le dos de la défense, trouvait le poteau après avoir effacé le portier bourguignon (52e). Pas vraiment le temps de cogiter puisque William Vainqueur doublait rapidement la mise sur un bon décalage de Stéphane Darbion et expédiait un bijou dans la lucarne de Malicki : 0-2 (57'). Le milieu récupérateur inscrivait là son premier but en professionnel ! De toute beauté. "Je me sens en confiance ici, commentait-il dans le vestiaire. Si j'ai re-signé, c'est parce que je veux faire des choses ici."

"Notre point fort est l'état d'esprit"

Mais Nantes ne savourerait pas longtemps cet avantage au tableau. Parce que Mandanne, bien décalé dans l'axe, piquait son ballon pour lobber Lubos Kamenar et entretenait l'espoir chez les siens : 1-2 (63'). Il restait donc une demi-heure à jouer, avec la pression adverse à son maximum. Mandanne (65') puis Ribas (68') se voyaient refuser un but pour hors jeu. A mi-distance, Mandanne tentait à nouveau sa chance, mais manquait de peu le cadre de Kamenar (84'). Dijon essayait, mais le score ne bougerait plus.
Nantes enregistrait son deuxième succès hors de ses bases, reprenant quelque part les deux points abandonner face à Metz, quatre jours plus tôt. "Notre point fort est l'état d'esprit, commentait Gernot Rohr à la fin du match. On sait souffrir ensemble. Il y a beaucoup de bonnes choses pour relever le défi de la montée." Mais le championnat est encore long. "C'est très ouvert, avec beaucoup de surprises. Nous aurons un match très intéressant mardi contre Laval." D'autant plus intéressant que Laval s'est incliné à domicile et se doit de réagir. Mais ce sera mardi, en 12ème journée, à la Beaujoire (20h30).