Arbitres du FC Nantes, et 1ers supporters !

Pourquoi le FC Nantes dispose-t-il d'arbitres ?
Jean-Jacques Kerjean : "C'est une obligation pour tous les clubs de football d'avoir des arbitres. Plus ou moins en fonction du niveau de l'équipe première. Dans un club de Ligue 1, la nécessité est d'avoir dix arbitres. Il en faut huit en compétition pour une formation de L2. Si ce n'est pas le cas, le club encourt une sanction."

Quel est leur rôle ? De quelle manière s'organise leur planning ?
Jean-Jacques Kerjean : "Les arbitres reçoivent leur convocation par internet. Elle est fixée selon leur niveau soit par le district, soit par la Ligue. La convocation est éditée en début de semaine pour le week-end à venir. Après, leur rôle est de couvrir administrativement le club pour éviter toute sanction. Ils participent aussi à la vie du FC Nantes en officiant sur des matches amicaux."

Y-a-t-il un niveau requis ?
Jean-Jacques Kerjean : "Non, il n'y a pas de niveau requis. Après un premier examen, l'arbitre officie au niveau district. Il est titularisé officiellement à l'issue de sa première saison, après une supervision sur le terrain et un contrôle théorique et physique. Il s'agit d'un test physique sur une piste d'athlétisme. Après la réussite de toutes ces épreuves, l'arbitre devient officiel, et il se voit remettre son insigne."

Evoquez-vous vos expériences sur le terrain de manière collégiale ?
Jean-Jacques Kerjean : "Non, il n'y a pas de réunion. En revanche, chaque arbitre peut me contacter, et c'est mon rôle en tant que référant : pour évoquer la situation ou un match un peu plus compliqué par exemple. Et nous en parlons. J'essaye de donner mon éclairage à travers mon expérience. Ma mission est aussi de faire le lien entre le club et les arbitres qui le couvrent."

Comment vivez-vous les rencontres du FC Nantes ? Portez-vous un regard particulier ? Jean-Jacques Kerjean : "Lorsque je regarde les matches au stade ou à la télé, je ne suis pas arbitre, mais avant tout supporter ! Il m'arrive, oui, de prendre partie et de contester. Mais pas de manière virulente ! (rire) Et c'est de toute manière plus facile quand on est devant la télé que sur le terrain. C'est clair !"

J'imagine que vous avez suivi avec attention la première partie de saison du club…
Jean-Jacques Kerjean : "Oui, les arbitres aiment avant tout le foot et le beau jeu ! Nous regardons attentivement le parcours du FC Nantes. Je trouve que l'équipe joue bien et développe souvent un beau jeu, et dans un esprit de fair-play (le FC Nantes est d'ailleurs en tête du classement du fair-play avec seulement 26 cartons jaunes et 2 rouges concédés, ndlr). Et c'est une tendance observée aussi chez les équipes de jeunes. Il y a un gros travail de sape réalisé par les éducateurs".

Avez-vous déjà arbitré à la Beaujoire ?
Jean-Jacques Kerjean : "Oui ! C'est un souvenir particulier. Un match joué en 1995 ou 96 entre le FC Nantes et le FC Lorient. Il s'agissait d'un match amical entre deux formations habituées à jouer super bien au foot. C'était hyper plaisant d'arbitrer, de plus dans cette enceinte très impressionnante."

Comment faites-vous justement pour faire abstraction de votre environnement, et des éventuels commentaires ?
Jean-Jacques Kerjean : "L'arbitre n'entend pas. Il est concentré sur son observation. Il n'entend que les joueurs proches de lui, pas les supporters. Et c'est mieux ainsi je pense !".

Pour ou contre la vidéo ?
Jean-Jacques Kerjean : "Je suis pour la vidéo, mais uniquement sur la ligne de but. Je ne souhaiterais pas qu'elle soit étendue à la surface de réparation par exemple. Ça voudrait dire que la vidéo prend le pas sur la mission de l'arbitre. L'arbitre est un homme comme un autre, il a le droit, comme un attaquant, de commettre des erreurs. Avec les incidences qu'elles peuvent avoir, c'est vrai… Il ne faut pas que l'arbitrage devienne "informatisé". Par contre, le litige sur la ligne de but pourrait soulager pas mal de choses."

Si vous aviez le "pouvoir" d'améliorer le quotidien des arbitres, quel serait-il ?
Jean-Jacques Kerjean : "Peut-être changer le comportement du joueur qui se sait fautif. Il commet une erreur et va malgré tout dire "Non, ce n'est pas moi". Ce sont d'ailleurs souvent les défenseurs, car ils sont proches de la zone de vérité… Le mauvais esprit nuit au bon esprit du foot. C'est un travail à faire sur de longues années !"