08 mars 2019

Au service du collectif

Solène Lancien

Capitaine de l'équipe évoluant en Régional 1, Solène Lancien, 26 ans, apporte toute son expérience à ce jeune effectif désireux de rejoindre la D2 en fin de saison. Rencontre avec cette passionnée du ballon rond.

Comment en es-tu venue Ă  pratiquer le football ?

Solène Lancien : J'ai commencé vers l'âge de 6 ans. J'ai hésité étant plus jeune avec le basket-ball mais mon père et mon frère étaient plus foot. Et puis au basket, je ne me dépensais pas assez parce qu'il y avait beaucoup de joueuses. Au foot, c'était le contraire. J'ai débuté avec les garçons en jouant tout le match. J'ai pu jouer avec eux jusqu'à l'âge de 14 ans à Saint-Étienne-de-Montluc. Ça m'a permis de m'étoffer physiquement, notamment en ce qui concerne les contacts. On les appréhende moins par la suite. Une fois que je suis passée avec les féminines, j'ai plus travaillé ma technique.

As-tu toujours évolué au poste de milieu de terrain ?

Oui, même si lorsque j'ai commencé en seniors féminines, j'ai joué au poste d'arrière droite. C'est un poste où l'on sait que tu as du potentiel mais pas encore assez pour jouer au poste souhaité. En tout cas, c'est comme ça que je l'avais pris.

Quels joueurs apprécies-tu particulièrement à ce poste ?

J'aimais beaucoup Claude Makélélé. Aujourd'hui, je dirais plus N'Golo Kanté. Je suis impressionnée par tous ces ballons grattés et ses anticipations. Chez les féminines, Amandine Henry. C'est un peu le même style que Kanté mais au féminin.

Étant originaire de la région, porter le maillot du FC Nantes doit signifier beaucoup pour toi…

Au début, je n'y pensais même pas puisqu'il n'y avait pas de section féminine mais forcément, au moment de la création, j'y songeais dans un coin de ma tête. Dès que j'ai eu l'opportunité, je me suis dit : "Pourquoi pas ?". J'ai pu venir ici parce que le coach de l'époque, Jonathan Raoul était le préparateur de notre équipe au NSH (Nantes - Saint-Herbalin). Il m'a ensuite recontacté.

Y a-t-il une forme de pression lorsqu'on porte le maillot des Jaune et Vert ?

Je ne me mets pas la pression mais le FC Nantes reste un club emblématique comparé à d'autres clubs connus dans le département ou la région. Là, c'est connu sur le plan national donc on se doit de faire bonne figure.

Au club depuis 2016, quel regard portes-tu sur la montée en puissance de la section féminine ?

Faire évoluer le club, c'est toujours assez particulier et surtout très sympa à vivre. On est très contente d'être à ce niveau-là parce qu'il y a plus de challenges. Quand on était au niveau départemental, les scores étaient assez importants alors que là, on commence à avoir des objectifs et sentir qu'il y a de la pression.

Accéder à la deuxième division, c'est une obsession ?

Personnellement, j'ai déjà connu la D2 lorsque j'étais plus jeune donc ce n'est pas une découverte. Voir le FC Nantes évoluer au niveau national, c'est quelque chose d'important pour nous comme pour les jeunes. Il faut vouloir atteindre ce niveau-là. On a cet objectif dans un coin de nos têtes mais on n'en parle pas au quotidien.On est consciente qu'il y a des matches importants à ne pas louper mais on ne se focalise pas que sur la montée.

Pourquoi avoir quitté le championnat national pour revenir au niveau régional ?

Il y a beaucoup de contraintes lorsqu'on évolue à ce niveau. J'ai voulu continuer le foot plus tranquillement, tout en profitant d'autres choses à côté. J'ai joué 6 ans au niveau national et ça fatigue, surtout que j'y ai pris part dès l'âge de 15 ans.

Comment se caractérise ton rôle de capitaine dans ce jeune effectif ?

Mon rôle consiste plus à calmer, apaiser les quelques tensions qu'il peut y avoir pendant le match. Je n'avais jamais été capitaine auparavant donc je pense qu'avec mon expérience, j'ai obtenu le brassard. Je ne suis pas une grande gueularde (sic). Je préfère m'attarder auprès de mes coéquipières ou de l'arbitre pour calmer le jeu. Je n'aime pas en faire des tonnes.

Comment décrirais-tu la relation au sein du groupe féminin cette saison ?

Ça se passe bien. Je pense de toute façon, avec les très jeunes, il y a une forme de respect envers les plus expérimentées. Et cette année, il y a quand même plus de personnes dans les 25-30 ans donc ça fait un groupe un peu plus homogène. Je me retrouve mieux cette année que l'an passé où il y avait beaucoup de jeunes. Là, c'est un peu plus posé. Il faut trouver les moments calmes et ceux où on peut s'amuser.

Il paraît même que tu as quelques surnoms...

On m'appelle "Mamie" par moment (rire), parce que je suis l'une des plus âgées et "Caps" pour le diminutif de capitaine. Ce surnom m'a été donné par Anaïs.

Sur le plan personnel, es-tu satisfaite de ta saison jusqu'à présent ?

Je ne suis pas du genre à me focaliser sur moi-même. J'essaie d'être régulière mais je ne suis pas la joueuse qui sortira du lot. J'essaie de faire en sorte qu'il y ait un bon collectif et d'y participer. Je suis davantage une joueuse collective même si j'ai une satisfaction personnelle cette saison : je marque un peu plus de buts mais ce ne n'est pas ma priorité.

Comment te décrirais-tu en tant que joueuse et sur le plan humain ?

Je suis hargneuse, avec un profil plus défensif donc je me dois d'être là, à la récupération de la balle mais aussi pour faire le pressing. Humainement, je suis quelqu'un de calme avec parfois, de moments un peu fous. J'aime bien ces moments où on peut rigoler, ça fait partie de la vie d'un groupe. Ce n'est pas parce que je suis l'une des plus âgées que je dois rester dans mon coin (rire). Sur mon temps libre, j'aime bien être avec mes proches et ma famille pour se ressourcer. On ne se prend pas la tête, il n'y a pas de jugement donc ça fait du bien.

Agent administratif de profession, comment arrives-tu à gérer ton activité professionnelle et le football ?

Les journées sont bien chargées. On commence à 7h le matin et on rentre après l'entraînement vers 22h30. C'est un rythme à prendre et ça fait quelques années que je connais ça. Ayant un poste de bureau, je ne bouge pas non plus partout donc j'arrive à gérer.

Peut-on dire que tu es fan du FC Nantes ?

J'ai suivi, puis j'avoue avoir arrêté de suivre le club quelque temps. Mais depuis la remontée en Ligue 1, je me suis remise à suivre le club. Jouant aussi le week-end, ce n'est pas simple de venir au stade mais dès que l'opportunité se présente, on essaie d'aller les voir jouer.

Est-ce un rĂŞve de jouer un jour dans un tel stade, avec autant de spectateurs ?

On a eu du monde pour la Coupe de France (défaite 3-0 face au LOSC lors des 16es de finale) et c'était déjà très bien pour nous mais de là à remplir un stade comme la Beaujoire… On ne l'imagine pas encore. Avoir ne serait-ce que déjà 1000 personnes, ce serait quelque chose d'exceptionnel.

Nous sommes à quelques mois de la Coupe du Monde féminine. As-tu, un jour, imaginé porter les couleurs de l'équipe de France ?

Pas vraiment même si à 14 ans j'ai fait une détection à Clairefontaine. On découvre les lieux et forcément, ça fait rêver et ça donne envie d'y retourner. Mais on se rend très rapidement compte qu'il faut beaucoup donner et que ce n'est pas vraiment ce dont j'avais envie à ce moment précis.

Selon toi, quelle Ă©quipe remportera ce Mondial ?

L'équipe de France, forcément. J'aimerais bien qu'elle ne cède pas au pied du podium. Même si les États-Unis seront favorites parce qu'elles se connaissent par cœur, les Bleues sont parvenues à les battre donc, pourquoi pas.


Solène LANCIEN

Date de naissance : 25 avril 1992
Lieu de naissance : Nantes
Poste : Milieu de terrain
Pied fort : droit

Par F.C & M.G


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