''Se reconcentrer sur le football''

LE POINT SANTÉ

Christian GOURCUFF : "Il n'y a pas vraiment de nouveau par rapport à la semaine passée. Josué Homawoo est en phase de reprise après une élongation au quadriceps. Concernant Marcus (Coco), on ne prendra pas de risque ce week-end mais il se rapproche. La blessure de Fabio suit également son cours."

UN CONTEXTE TRÈS PARTICULIER

"Il faut se reconcentrer sur le football parce que c'est notre travail, essayer de faire abstraction de tout cet environnement qui sera différent. Le travail ne change pas en soi, même si c'est plus difficile pour tout le monde de se concentrer. On sait qu'on va évoluer dans un stade vide, il y a aussi l'aspect médiatique autour de l'épidémie. On parle au quotidien des précautions, donc on est forcément impacté."

LE HUIS CLOS

"J'ai vécu ça aussi avant. Il manque quelque chose, évidemment. Sur le plan de la motivation, c'est difficile et ça impacte l'approche du match."

L'ARRÊT DE LA SAISON ?

"Je pense qu'à un moment donné, il faut prendre des décisions. Ou c'est gravissime et il faut prendre des mesures radicales parce que le football n'est pas grand-chose. Ou c'est moins grave que ce que l'on suppose et on continue mais faire de la compétition à huis clos, ça n'a aucun sens. On sait bien que ce sont les télés qui décident mais c'est une décision qui n'est pas satisfaisante. Si c'est pour décider d'arrêter dans huit jours, il fallait mieux prendre une décision radicale tout de suite. Quand je vois ce qu'il s'est passé hier à Paris, avec plusieurs milliers de supporters rassemblés hors du stade parce qu'ils n'avaient pas la possibilité d'être à l'intérieur... ça n'a pas de sens, vraiment."

DES JOUEURS PERTURBÉS ?

"Non, pas plus que ça. Évidemment, il est difficile de faire abstraction de tout ça et on prend les mesures de précaution recommandées au quotidien. Ça ne change pas fondamentalement le travail. En ce qui concerne le huis clos, ça va modifier l'approche du match car dans le football, c'est contre nature."

LE CLASSEMENT FINAL EN CAS D'ARRÊT ?

"Tout ça, si la situation est gravissime, c'est annexe. Le sportif est évidemment moins important que la santé publique qui, elle, doit être la priorité."

AVEC LES JOUEURS

"Je ne passe pas 24 heures par jour avec eux mais quand on est sur le terrain, on parle de l'entraînement, de football. Après, lorsqu'ils rentrent, ils n'ont qu'à allumer la télévision et tout est impacté."

UN MATCH À JOUER FACE À NÎMES

"Il faut faire l'analyse de nos manques et chercher des remèdes, tout en mobilisant le groupe. Il faut passer cette mauvaise passe et réagir. Dans le football, il y a des dynamiques au niveau de la confiance, du doute, qu'il faut savoir gérer. Aujourd'hui, je ne pense pas que les joueurs soient démobilisés. Il y a des raisons à cette période actuelle et il faut trouver les ressorts pour se mobiliser, ensemble. Le football, c'est aussi une question d'état d'esprit, de forme physique. Il y a de nombreux paramètres qui se mélangent et ce n'est pas simple de faire l'analyse pertinente de ces raisons. Chaque match à sa vérité et le sport, c'est toujours difficile. C'est dans l'action qu'il faut prouver."

DE L'AGACEMENT SUR LE TERRAIN À ANGERS

"Oui et ça, c'est plutôt bon signe. Sinon, ça voudrait dire que tout le monde s'en moque. Quand ça ne se passe pas bien, les gens ne se parlent plus alors, lorsqu'ils arrivent encore à se parler, même véhément, c'est qu'il y a encore cette envie de réagir. Donc, ça ne me gêne pas du tout."

DES LEADERS ?

"Avant de parler de leaders de vestiaire, ce sont des leaders de jeu. Il faut que ces joueurs là soient à leur meilleur niveau aussi. Les "grandes gueules" (sic) qui n'agissent pas, ça n'a pas beaucoup de portée. Au contraire, ça peut être négatif. Il faut avoir de la pertinence dans le discours et que ce soit en accord avec les actes. Après, il ne faut pas oublier qu'il y a 15 jours, nous étions à Marseille (succès 3-1) et le comportement de l'équipe avait été exemplaire."

UN PROBLÈME PHYSIQUE ?

"Pour certains oui, mais pas pour tous. On travaille avec des données, notamment athlétiques. Le match d'Angers fait partie des cinq matches de la saison où on a le plus couru. Ceux où on a le moins couru, c'est à Amiens, Rennes et Marseille. Concernant les courses, elles sont faites davantage lorsqu'on joue avec un temps de retard. La spontanéité est génératrice de résultats et d'efficacité. Face à Angers, l'équipe était statique et offrait peu de mouvements, d'appels dans la profondeur."

MICHEL AUDRAIN

"C'est une personne compétente, sérieuse, que je connais bien et qui en plus, est d'une excellente moralité. C'est évidemment appréciable. Il va nous aider sur la partie recrutement mais ne sera pas salarié du Club."