08 juin 2020

''Avant Sedan, le grand stress !''

Olivier Veigneau

Joueur de Kasimpasa (Turquie) depuis 5 saisons maintenant, Olivier Veigneau (34 ans) a accepté de revenir sur ses années en Turquie, ainsi que sur ses souvenirs au sein de la Maison Jaune. L'ancien capitaine des Jaune et Vert, qui a notamment pris part à la remontée dans l'élite lors de la saison 2012-2013, garde de très bons souvenirs de son passage en Loire-Atlantique. Entretien.

Bonjour Olivier, comment toi et tes proches allez-vous et comment avez-vous vécu le confinement en Turquie ?

Olivier VEIGNEAU : "Nous allons tous bien, merci. À l'annonce du confinement, j'avais demandé à rentrer en France mais le club ne m'y a pas autorisé parce qu'ils savaient qu'une fois terminé, il y aurait sûrement eu des soucis pour rentrer avec une période de quarantaine à respecter. Nous sommes donc restés à Istanbul et tout s'est bien passé."

Comment as-tu gardé ta condition physique durant cette période ?

"Ici, nous n'étions pas en confinement total comme cela a pu être le cas en France. Les seules personnes qui ne devaient pas sortir étaient celles âgées de plus de 65 ans et les moins de 20 ans. Pour les autres, il y avait la possibilité de circuler librement en semaine. Le week-end, le confinement était général pour tout le monde.
De ce fait, on a eu accès au centre d'entraînement. C'était libre. Des joueurs ont commencé à se retrouver par petits groupes et là, le club a mis des choses en place pour ne pas qu'il y ait trop de rassemblements. Ça n'a pas duré longtemps car la reprise du championnat a vite été fixée (pour le 12 juin, ndlr) et les séances collectives ont rapidement fait leur retour."

Le championnat va donc reprendre dans les jours qui viennent. Dans quel Ă©tat d'esprit es-tu avant cette reprise ?

"Oui, il va reprendre mais ce sera sans moi. Avant Noël, le Président a pris la décision de changer la moitié de l'équipe, dont les trois quarts des étrangers. De ce fait, ils m'ont fait savoir qu'il fallait que je cherche un nouveau défi. Je n'ai pas pu le faire et au 31 janvier, ils m'ont annoncé, sans trop de surprise, que je n'étais plus sur les listes des compétitions officielles. Je n'ai dû me contenter que des séances d'entraînement."

C'est une situation complexe…

"Oui, surtout que ce n'est pas une décision sportive. Alors oui, à cause des mauvais résultats de l'équipe, la direction a pris des mesures fortes. Je n'ai pas eu d'autre choix que de m'y plier."

Ă€ 34 ans, quel est ton souhait premier pour la suite ?

"J'ai vraiment envie de continuer à jouer parce que je ne veux pas m'arrêter sur cette fin d'expérience qui a rimé avec une mise à l'écart et le Covid-19. Mon intention première, c'est de continuer.
Ensuite, bien sûr que je prépare également mon après-carrière. Mais tant que je joue, je ne peux pas m'y pencher à 100%, rien que pour suivre des formations par exemple. J'ai tout de même pour désir de suivre une formation pour devenir Manager de club dans les années qui viennent."

Tu as donc encore cette flamme qui te pousse Ă  continuer Ă  jouer !

"Tout à fait. Je me sentais bien physiquement et la décision prise au mois de janvier a été difficile à accepter. Certes sportivement ce n'était pas l'idéal pour l'équipe mais ça peut arriver. Aujourd'hui, j'ai encore envie de jouer et de transmettre aussi. Avoir des joueurs d'expérience dans une équipe, ça ne fait jamais de mal. J'avais déjà commencé à le faire ici à Kasimpasa et maintenant, j'ai envie de relever un nouveau défi."

Quel bilan peux-tu tirer de ces cinq ans en Turquie, malgré ces derniers mois pas évidents à gérer ?

"Le bilan est extrêmement positif sur le plan sportif et humain. Ma famille s'est épanouie ici et à présent, mes enfants sont trilingues. Ça leur servira toujours. Vivre à Istanbul, c'est incroyable. Et sportivement, j'ai pris part à plus de 130 matches avec Kasimpasa. Même si les derniers mois ont été plus pénibles, ça ne gâche pas les années passées."

Il y a 9 ans, tu signais au FC Nantes. Te souviens-tu de tes premiers pas à la Jonelière ?

"Oui, évidemment. C'est un moment que j'ai encore en mémoire. Je suis né en 1985 donc j'ai connu les très belles années du club étant plus jeune. Je me souviens aussi très bien du totem à l'entrée avec l'important palmarès du Club. C'est très marquant lorsqu'on arrive au centre d'entraînement."

Est-ce que selon toi, l'ambiance au sein du groupe lors de la saison de la remontée dans l'élite (2012-2013) a été l'une des clés du succès ?

"Clairement, oui. Quand une équipe connaît la victoire, des liens de crées plus facilement. On avait vraiment une bonne alchimie entre les plus jeunes joueurs et ceux avec plus d'expérience comme Vincent (Bessat), Rémy (Riou), Serge (Gakpé), moi… C'était aussi quelque chose de nouveau pour nous parce que nous n'avions jamais connu de montée dans l'élite. On a découvert de nos propres yeux tout le potentiel et tout l'engouement qu'il pouvait y avoir de la part des supporters, de la ville dans son ensemble aussi. Dans cette saison, il y a eu des hauts, des bas. Je me souviens de cette tension qui régnait avant ce dernier match face à Sedan. Des moments de grand stress et c'est pour cette raison que lorsque le coup de sifflet intervient, on lâche tout ! On a fait la fête pendant plusieurs jours (rires). Ça passe tellement vite… Ça reste un moment inoubliable."

À titre personnel, ce but face au Paris SG en demi-finale de Coupe de la Ligue à La Beaujoire (2013-2014), reste-t-il un souvenir très fort ?

"Oui, bien sûr. C'était une demi-finale de Coupe et j'ai pu marquer ce but égalisateur qui nous permettait d'espérer. C'est dommage d'avoir pris ce deuxième but juste avant la fin du match. C'est tout de même un souvenir marquant parce que marquer dans un stade plein, sur un match à enjeu, c'est une sensation très forte. Beaucoup de gens m'en parlent encore aujourd'hui."

Es-tu heureux de toutes les rencontres que tu as pu faire lors de ton passage au Club ?

"De la première saison, je suis resté très proche avec Mathéus Vivian. Aujourd'hui, je suis encore très régulièrement en contact avec Rémy (Riou), Vincent (Bessat). J'ai également eu Lucas (Deaux) il n'y a pas longtemps… Les réseaux sociaux facilitent aussi les échanges. En Turquie, j'ai eu l'occasion de jouer contre Papy Djilobodji (Gazisehir Gaziantep) ou même Georges-Kévin Nkoudou (Besiktas) et Yacine Bammou (Alanyaspor). On retrouve des anciens partenaires. C'est toujours très plaisant."

Par M.G


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