Le 6 novembre 1985, la Beaujoire brille de mille feux, avec tous ces briquets allumés par les 30 000 spectateurs remplis d'espoir face au Partizan Belgrade, entraîné par Nenad Bjekovic, l'ex-avant-centre de Nice, qui reste sur 18 matchs sans défaite.
Au cours de ce 16e de finale retour de la Coupe de l'UEFA (1-1 à l’aller), l'équipe de Suaudeau va exprimer simultanément toutes les qualités dont on rêve, en n'oubliant presque rien en route.
Le collectif, l'intelligence, la force, l'adresse, le rythme, le caractère, l'esprit offensif, la rigueur défensive, l'équilibre entre les lignes et en toutes zones, les richesses techniques individuelles additionnées. Le FC Nantes possède, ce soir-là , cette merveilleuse et invisible balance si rarement offerte.
« Le match parfait », conclura Suaudeau, lui-même illuminé par tant de soleil après le 4-0 final. Au cœur des multiples explosions de joie qui secouent le stade, le but de Vincent Bracigliano, à la 57e minute, inscrit de manière exceptionnelle au terme d’une chevauchée fantastique par un joueur d’habitude voué aux tâches obscures, est le plus bouleversant.
Il est l’œuvre d’un joueur qui n'est pas un pur produit du club. Avec Yvon Le Roux et Jorge Burruchaga, il vient en effet de rejoindre la maison jaune, après avoir longtemps évolué sous les couleurs du FC Metz avec lequel il avait d’ailleurs réalisé un exploit insensé au Camp Nou, face à Barcelone, 14 mois plus tôt.
Quand on se rappelle que le FC Nantes avait subi une importante saignée, à l'intersaison 1985, avec les départs de Maxime Bossis, Michel Bibard et Fabrice Poullain (après les disparitions si tragiques, précédemment, d’Adonkor et Labejof), force est de constater que la vérité, en football, n'est pas linéaire mais infiniment mystérieuse.
UN JOUR, UNE DECLARATION
Gilles Rampillon
« Mon plus beau souvenir reste la double confrontation contre le grand Legia Varsovie. On a obtenu le nul à l'aller, 2-2, on a gagné 1-0 au retour. On avait été archi-dominés, je me suis échappé une seule fois et j’ai marqué ! La leçon de la Coupe d'Europe, c'est qu'il faut être présent le jour J. »
FĂ©vrier 1982
LA LEGENDE DU FC NANTES
1943-2018 : 75 ANS D’HISTOIRE
Par Denis Chaumier