A l’automne 1945, le FC Nantes effectue des premiers pas plutôt corrects chez les professionnels. Il lui manque pourtant « l’oiseau rare » que tout club recherche pour enjoliver son effectif : un buteur qui lui permettrait de se hisser au niveau des meilleurs et d’accéder à l’élite.
Or, fin octobre, Xavier Parlant, vice-président du club, fait la rencontre fortuite d’un jeune gaillard de 20 ans qui, au détour de leur conversation, lui apprend qu’il est un avant-centre anglais qui a déjà eu l’honneur de côtoyer les plus grands de son pays, notamment Stanley Matthews à Stoke City.
Il se présente même comme un international militaire, ce qui achève de convaincre le dirigeant nantais, trop heureux d’une pareille aubaine. Son nom ? Franck Dawson, né d’un père britannique et d’une mère française, qui s’apprête à vivre avec une jeune fille de la région nantaise.
Le tableau est presque idyllique. A tel point que les dirigeants mettent la main au porte-monnaie pour l’inviter à rester à Nantes et pour le mettre à l’essai, le jour de la Toussaint, à l’occasion d’un match amical contre Tours. La veille, la presse se laisse aller : « Le FC Nantes va bientôt disposer d’un nouvel attaquant de classe internationale ! »
Impatiente de voir le phénomène à l’œuvre, la foule vient en nombre au stade Malakoff. Las ! Si l’équipe l’emporte largement (5-1), Dawson sort très tôt du terrain en boitant, apparemment victime d’une... sciatique.
Impossible de le juger, ce ne sera donc que partie remise. Or, le 6 novembre, ce même Dawson réapparaît encadré par... deux gendarmes qui sont venus du nord de la France pour l’arrêter.
En fait, Dawson n’existe pas : le prétendu footballeur est âgé de 17 ans demeure à Aulnoy et fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour vagabondage et escroquerie ! Un imposteur de haut vol qui s’est inventé un personnage et qui a vécu aux frais de la princesse quelques jours avant de finir menotte aux poignets...
UN JOUR, UNE DECLARATION
Mickaël Landreau
« Jamais Suaudeau ne m’a fait sentir que j’étais le numéro 1. Je devais être constamment en alerte. Il savait me captiver. Tous les trois mois, il me disait : “ Je ne sais pas si je vais continuer à te faire jouer... ” J’ai toujours fait en sorte que personne ne puisse me rattraper. »
Juillet 2005
LA LEGENDE DU FC NANTES
1943-2018 : 75 ANS D’HISTOIRE
Par Denis Chaumier