Leader naturel sur un terrain, Oswaldo Vizcarrondo a beaucoup apporté à l'effectif nantais durant son passage sur les bords de l'Erdre, entre 2013 et 2017. Celui que l'on surnommait "El patrón", est resté très attaché à la Cité des Ducs et sa région. Son confinement, son projet professionnel, ses souvenirs... il se confie pour notre nouvel épisode de "Que deviens-tu ?".
Bonjour Oswlado, comment vis-tu cette période de confinement et où le fais-tu ?
Oswaldo VIZCARRONDO : "C’est une période difficile à vivre mais en même temps, on doit profiter de ce moment-là pour partager un maximum de temps en famille et faire attention à notre santé. C'est la principale priorité maintenant. En ce qui me concerne, je me trouve actuellement chez moi, à Sautron."
Après ton départ de Troyes l'été dernier, tu n'as pas retrouvé de club professionnel. Comment as-tu vécu cette période ?
"J’ai eu beaucoup de propositions en Amérique du Sud mais je ne voulais pas tout changer pour continuer à jouer 2 ans de plus ailleurs. J’ai donc préféré rester ici en France, notamment pour préparer ma reconversion d'après-carrière et offrir une meilleure qualité de vie à mes trois filles. Je souhaitais finir ma carrière dans mon club formateur mais la situation actuelle de mon pays ne me permet pas d’y rentrer avec toute ma famille."
Comment s'est passée la découverte du métier d’entraîneur au côté de l'ancien jaune et vert, Eddy Capron, coach de l'équipe première de l'AS Sautron (R1) ?
"Je l'ai contacté par courriel suite à des rencontres avec des personnes qui travaillent à la Ligue de Football des Pays de la Loire. Ils m'ont aidé sur l'orientation à avoir concernant la formation d’entraîneur et ils m’ont conseillé de connaître une expérience en tant que coach. Eddy m’a répondu toute de suite d’une manière très favorable et avec une gentillesse exceptionnelle."
As-tu envie de poursuivre cette aventure ? Et pourquoi pas en tant que joueur, avec une équipe de Sautron qui pourrait évoluer en N3 la saison prochaine suite aux décisions prises par la FFF ?
"Je me suis jamais fixé un tel objectif dans ma tête en tant que joueur, même s’ils m’ont donné la possibilité à m’entretenir physiquement avec eux dans le cas de l’arrivée d’un bon défi au niveau professionnel.
J’ai toujours été très clair dès mon arrivée au club par rapport à ce que j'avais envie de faire. Je le répète mais j'ai vraiment bien été accueilli et accepté au sein de cette équipe. Je leur adresse mes sincères remerciements pour m’aider dans cette étape qui n'est pas évidente à gérer."
Avant d'arriver en France en 2014, tu venais tout juste de te marier. Es-tu content de la vie que tu as pu mener Ă Nantes, notamment humainement ?
"Sans aucun doute c’est le meilleur choix que nous avons fait dans nos vies sur l’aspect humain. Et aujourd'hui encore, on se sent très bien ici à Nantes. On adore la région et on a créé des liens très forts. Nous sommes liés à vie dans cette splendide ville. De plus nos trois filles sont nées en France..."
Sportivement, tu as beaucoup apporté de par ta solidité et ton leadership naturel. Es-tu heureux de ce que tu as réalisé durant tes années au FC Nantes ?
"Je suis fier de ce que j’ai fait sportivement au FC Nantes. Surtout sous les ordres de Michel Der Zakarian. On a su se maintenir en Ligue 1 avec un peu moins de moyens que nos adversaires, surtout les deux premières années avec des décisions administratives. J’ai fait des saisons pleines au niveau de matches joués, sauf la quatrième année où je n’ai pas pu effectuer une bonne préparation physique d'avant-saison, à cause de ma participation à la Copa América. Je ne me sentais pas en confiance sur le terrain mais j’ai toujours essayé de donner mon maximum pour le Club."
Tu as pu jouer avec plusieurs coéquipiers en défense centrale. As-tu été marqué par l'un d'entre eux dans ce secteur de jeu ?
"Celui avec qui j’ai le plus joué au FC Nantes, c’est Papy Djilobodji. Nous étions vraiment bien complémentaires. Il avait tout les moyens pour réussir. De la taille, de la technique, de la puissance, c'était également un bon joueur de tête. La seule chose qu’il ne maîtrisait pas c’était son tempérament sur le terrain (rires). Il s’énervait très facilement ! En dehors du terrain, c'est un mec génial et toujours disponible dans le vestiaire."
Quel souvenir très marquant gardes-tu de ton passage à Nantes ?
"Mon dernier match à domicile, sous le maillot jaune et vert (FC Nantes - Dijon, 24 février 2017, 3-1). Je savais déjà que c’était mon dernier match devant les supporters. Intérieurement, je me suis un peu replongé avec beaucoup de tristesse et de nostalgie dans toutes les expériences vécues au cœur de ce stade mythique."
Peux-tu parler du lien qu'il existait entre toi et les supporters du FC Nantes ?
"Je pense qu’ils me remercient régulièrement sur les réseaux sociaux pour tout ce que j'ai pu leur transmettre sur le terrain, pour ma façon de respecter les valeurs du Club et le football comme un mode de vie."
Comment vivais-tu cette atmosphère si particulière dans ce stade ?
"C’est une atmosphère qui ressemble à celles d’Amérique du Sud. Je m'y suis senti à l’aise dès le départ. À La Beaujoire, les supporters donnent tout pour leur équipe. Ils sont parmi les meilleurs supporters de France."
As-tu un dernier mot pour eux ?
"Je tiens à les remercier pour l’affection et toute la reconnaissance qu'ils me démontrent personnellement et sur les réseaux sociaux. Vous n’imaginez pas tout ce que cela représente pour moi. Je suis un Canari à vie !"
Par M.G