''Maintenir notre soutien envers le Club''

Bonjour M. Plantive, comment se porte votre activité à quelques jours du déconfinement national ?

Philippe PLANTIVE : "Pour rappel, nous sommes spécialisés dans l'ERP ("Enterprise Ressource Planning"), qui peut se définir comme la partie logicielle qui accompagne les entreprises. Nous avons aussi la particularité de posséder nos propres datacenters, avec notre ERP dans le cloud. Au fur et à mesure de l'entrée dans le confinement, nous avons constaté de plus en plus de déconnexions à nos datacenters. Lors des premières journées de confinement, nous avons pu observer une baisse de fréquentation aux alentours de 60%, baisse due à la baisse d'activité chez nos clients. Progressivement, dans les semaines qui ont suivi, on a constaté à nouveau un accroissement des connexions pour arriver, aujourd'hui (la semaine qui précède le déconfinement, ndlr) à une fréquentation qui avoisine les 75%. On voit bien que la France a quelque peu redémarré. Aujourd'hui, Proginov s'adresse aussi bien à des petites, moyennes et grandes entreprises, quel que soit le secteur d'activité : du domaine industriel, du négoce ou encore la distribution. Notre panel est finalement très représentatif du tissu économique français et on voit bien qu'il est reparti progressivement de l'avant."

Votre modèle économique est-il menacé ?

"Non, je ne pense pas. Aujourd'hui, nous avons beaucoup de clients qui maintiennent leur projet de digitalisation. Je pense notamment au Groupe Millet et à Flamino (Partenaires Officiels du FC Nantes) qui sont des clients majeurs de Proginov et qui continuent toujours à avancer de façon proactive pour maintenir leur avance sur leurs marchés respectifs."

Avez-vous contribué à aider les entreprises dans leur organisation du travail à distance ?

"Tout à fait. L'ensemble des clients connectés à nos datacenters ont eu des clés de cryptage sécurisées permettant à l'ensemble de leurs collaborateurs de pouvoir accéder en toute sécurité à leurs données, y compris depuis leur domicile. Lors des deux semaines qui ont précédé les mesures de confinement, nous avons délivré 2000 clés cryptées en un temps record. Nos clients étaient ravis de pouvoir maintenir leur activité grâce à l'anticipation dont nous avons fait preuve. Cette situation particulière a également été l'occasion de montrer la robustesse de nos services."

Comment avez-vous géré les deux mois de confinement au sein de votre entreprise ?

"Sur les 250 salariés que nous sommes, 240 étaient connectés depuis leur domicile, sous la forme du télé travail. Une dizaine de personnes, dont je fais partie, au côté de notre Directeur Général, Xavier Bossis, venaient régulièrement sur site. Nous étions tous les deux présents presque tous les jours, afin de montrer à l'ensemble de nos collaborateurs que nous étions en place pour le maintien de l'activité au sein de l'entreprise. Il a également fallu accomplir des tâches quotidiennes sur site."

Quid de l'après 11 mai 2020 et du retour en entreprise ?

"De notre côté, notre plan de déconfinement a été annoncé aux collaborateurs jeudi dernier. Aujourd'hui, tous sont en possession d'un kit de déconfinement (masques, gel hydroalcoolique…) fourni par l'entreprise. À compter du 11 mai, le retour au bureau s'effectuera sur la base du volontariat. Ce qui prime avant tout, c'est la santé de nos équipes. Pour des raisons professionnelles, certains collaborateurs pourraient être amenés à effectuer des déplacements auprès des clients. L'objectif a vraiment été d'anticiper tous les cas d'espèces possibles afin que tout le monde puisse appréhender chacun d'entre eux."

Proginov avait connu une hausse de son chiffre d'affaires l'an passé à hauteur de 13,5%, ce ne devrait vraisemblablement pas être le cas pour l'année à venir suite à ce que l'on vit actuellement. Comment le percevez-vous ?

"Il faut savoir que 85% des salariés de notre entreprise sont actionnaires et détiennent plus de 50% des parts. Cela donne un caractère très particulier à notre organisation et à l'attachement de l'ensemble des collaborateurs. Cet actionnariat salarié apporte une très forte dynamique. Sur les cinq dernières années, l'entreprise a toujours connu une croissance à deux chiffres. Cette année, on observe avec beaucoup d'attention ce qu'il se passe.
Sur le premier trimestre, nous avons bénéficié d'une certaine croissance mais évidemment qu'on attend tous avec impatience de voir comment va se dérouler le deuxième trimestre dans sa globalité, pour en tirer les conclusions. Bien sûr, nous sommes tous très soucieux de voir comment l'économie française va se remettre de cette crise sanitaire. En période de crise, nous avons tous besoin d'optimiser les organisations et réaliser des gains de productivité. Notre métier sera toujours, à mon sens, sollicité par les dirigeants. Évidemment, chez certains de nos clients, il se pourrait bien que certains projets soient gelés. Mais pour d'autres, et nos commerciaux sont très sollicités depuis le début du confinement, on a beaucoup de sollicitations suite à des envies de dirigeants, d'optimiser leur entreprise. Aujourd'hui, les gens ont pris le temps de faire ce qu'ils n'avaient jamais le temps de faire, que ce soit pour leur société ou leur jardin (rires)."

Le FC Nantes et Proginov, c'est une histoire qui a débuté il y a plus de dix ans et vous êtes Partenaire Officiel du Club depuis 2014. Comment pouvez-vous qualifier cette relation ?

"Elle est durable et surtout passionnée. Passionnée parce que notre organisation de travail a une histoire commune avec "le jeu à la nantaise". Chacun est à sa place et doit opérer sa fonction dans un respect du travail collectif. Je me souviens de certains entraîneurs qui nous disaient que finalement, Proginov c'est l'entreprise à la nantaise. Oui, certainement. Mais parce que notre fondateur, Michel Martin, a longtemps été abonné au FC Nantes et était épris de cette philosophie de jeu. Aujourd'hui, nous sommes les successeurs de cette figure de l'entreprenariat local et nous souhaitons perpétuer tout ce qu'il a entrepris."

De nombreux acteurs économiques du département, de la région, pourraient connaître de grosses difficultés dans les semaines qui viennent. Quel message souhaiteriez leur transmettre, notamment en tant que Partenaire Officiel du FC Nantes ?

"La sauvegarde des entreprises, c'est évidemment la première des priorités à avoir. Sans entreprise, il ne peut plus y avoir de sponsoring ou de mécénat. Ensuite, il nous faut forcément regarder l'impact de ces derniers et nos comptes d'exploitation pour voir si l'on peut toujours continuer à être à la hauteur de nos engagements. En ce qui concerne le FC Nantes, nous sommes inscrits dans un partenariat de longue durée car nous le renouvelons pour cinq ans à chaque fois. Dans ce contexte, nous sommes engagés avec le Club et nous sommes ravis de pouvoir l'accompagner. Il faut absolument que le tissu économique maintienne son action de soutien envers le Club car ce n'est pas qu'un sponsoring, qu'un mécénat. Le FC Nantes, c'est identitaire pour la région. C'est également la marque la plus connue du bassin nantais, y compris en termes de fréquentation du site internet. Nous avons tout intérêt à préserver ce fleuron identitaire local."

Le FC Nantes et le football en général vous manquent-ils ?

"C'est évident. Nous avons un attachement envers le Club, envers le football. Nos collaborateurs bénéficient de places dans l'enceinte de La Beaujoire et ils peuvent les partager avec leurs proches. Nous bénéficions à chaque rencontre, d'un accueil assez remarquable d'un point de vue qualitatif. Tout ça nous manque et nous n’avons qu'une hâte, c'est de pouvoir à nouveau communier avec le public, le staff et les joueurs. Je pense évidemment beaucoup à Waldemar Kita, lui aussi chef d'entreprise. Pouvoir œuvrer dans un monde très professionnalisé, avec les impacts économiques qui en découlent, ce doit être assez compliqué actuellement. Mais je leur envoie toute notre énergie "proginovienne", pour que tout le monde garde le cap."