20 juin 2020

''L'ambiance de La Beaujoire est unique !''

Filip Djordjevic

Aujourd'hui joueur du Chievo Vérone (Série B, Italie), Filip Djordjevic (32 ans) a marqué son passage à Nantes avec 67 buts inscrits en 193 matches, toutes compétitions confondues. Son confinement, le retour au jeu ce samedi soir, les souvenirs de ses années nantaises (jan. 2008 - juillet 2014), la remontée dans l'élite et ses projets futurs, il se confie.

Bonjour Filip, comment toi et tes proches allez-vous, après cette longue période de confinement ?

Filip DJORDJEVIC : "Maintenant, tout va bien. Je suis très heureux d'avoir pu reprendre l'entraînement avec mes coéquipiers, après presque trois mois et demi d'interruption. Durant cette période, j'étais seul, sans voir mes filles. Ce n'était vraiment pas simple mais j'ai enfin pu les retrouver en allant une semaine en Serbie. C'était un grand bonheur !"

Ce samedi soir (18h) marque le retour au jeu en championnat pour le Chievo Vérone, sur la pelouse du FC Crotone. Dans quel état d'esprit es-tu ?

"Nous sommes dans la zone qualificative pour les playoffs et l'objectif, c'est de retrouver la Série A. La saison passée a vraiment été difficile à vivre pour tout le monde (le Chievo Vérone a quitté la Série A l'an passé après après 11 saisons de rang dans l'élite, ndlr). Il y avait trop de négativité et le club avait écopé de points de pénalité avant même que le championnat ne commence. Je suis persuadé qu'on ne mérite pas de jouer en deuxième division italienne.
À titre personnel, j'ai envie de jouer et physiquement, je suis prêt. Durant trois mois, je n'ai pas chômé et j'ai eu le temps de bien me préparer."

Avec 6 buts, 6 passes décisives en 20 matches de championnat, tu livrais un très bel exercice 2019-2020 ! On imagine que tu as envie de confirmer et de porter ton équipe vers le haut sur cette fin de saison, dans des matches qui s'annoncent cruciaux...

"Il nous reste dix matches et en effet, il faudra donner le maximum pour ce qui va ressembler à dix finales. J'ai très bien commencé la saison avant d'être touché aux adducteurs. J'ai donc été quelque peu freiné dans ma lancée. Aujourd'hui, c'est derrière moi et j'espère vraiment pouvoir aider l'équipe à remporter chaque match !"

Dès ton arrivée à Nantes en janvier 2008, tu t'étais très rapidement adapté en te montrant décisif, malgré un temps de jeu pas forcément conséquent. Comment expliques-tu cette adaptation express ?

"J'étais un gamin à l'époque (rires), sans trop d'expérience. J'avais joué 6 mois auparavant avec l'Étoile Rouge de Belgrade et en arrivant à Nantes, j'ai rejoint une formation en pleine dynamique, habituée à remporter des matches et ça m'a aidé à bien m'intégrer. Je n'avais pas un temps de jeu forcément important mais je donnais tout à chaque fois pour me montrer décisif et aider l'équipe à retrouver l'élite."

Après une relégation immédiate la saison suivante (2008-2009), puis quatre ans en L2, il y a eu cette remontée en L1 à l'issue de la saison 2012-2013 ! Peut-on dire qu'il s'agit de l'une de tes plus belles années en professionnel ?

"Les deux dernières années passées sous le maillot du FC Nantes sont très certainement les plus belles années de ma carrière. En 2012-2013, on a retrouvé Michel Der Zakarian et il nous a permis de rejoindre la Ligue 1. Le groupe était formidable, composé de joueurs d'expérience et de jeunes talents comme Adrien Trebel ou encore Jordan Veretout. L'entente entre nous était incroyable et nous avons tous tiré vers le haut pour s'offrir des moments magiques comme à Caen (0-1, J36) ou encore le dernier match à La Beaujoire, contre Sedan (1-0, J37)."

Justement à Caen, tu inscris un but qui envoie pratiquement l'équipe en Ligue 1. Ta célébration est très forte ! On lâche tout dans une situation pareille ?

"(Il rigole). C'est vrai que celui-ci était important parce qu'il nous envoyait presque en Ligue 1. Ma joie ? C'est le symbole d'une grande satisfaction, d'une libération après toutes ces années compliquées où il aura toujours fallu se battre pour enfin revenir en L1. Tout le monde était heureux et j'ai vraiment tout lâché ce que j'avais en moi à cet instant précis. C'était une sensation très forte, super à vivre."

Sur cette saison 2012-2013, on a également pu voir ta complémentarité avec Fernando Aristiguieta, arrivé à l'hiver !

"Oui, tout à fait. C'est un joueur qui s'est très vite habitué et il a beaucoup apporté à l'équipe en marquant des buts décisifs sur la fin de saison. Nous nous entendions bien et c'est vrai que la relation a rapidement été bonne entre nous."

Cette deuxième chance en Ligue 1, après celle de 2008-2009, tu ne l'as pas laissé passer !

"C'était complètement différent de ce que j'avais vécu lors de ma découverte de la Ligue 1 en 2009. L'équipe était plus forte et j'étais l'un des cadres de l'équipe, avec le brassard de capitaine autour du bras lors de plusieurs rencontres. Je sentais vraiment beaucoup de responsabilités sur mes épaules et ça me plaisait bien. Collectivement, c'était fluide et ça fonctionnait très bien entre nous."

Porter le brassard du FC Nantes, c'était une fierté ?

"Bien sûr, je suis fier d'avoir eu ce brassard. Être capitaine d'un club aussi prestigieux que le FC Nantes c'est évidemment une grande joie."

As-tu encore des contacts avec certains de tes ex-coéquipiers ?

"Je ne suis pas présent sur les réseaux sociaux mais ça m'arrive de temps en temps de revoir Alejandro Bedoya. Dans quelques années, quand on sera tous à la retraite (rires), j'espère qu'on aura l'occasion de se réunir tous ensemble pour se retrouver et se rappeler les bons moments qu'on a pu vivre au FC Nantes."

À 32 ans, il te reste encore quelques années à jouer mais as-tu déjà pensé à ton après-carrière où est-ce difficile d'y songer lorsqu'on est encore en activité ?

"Une chose est sûre, je ne veux pas entraîner ! Mais c'est vrai que je commence à y penser parce que ce n'est pas une fois la carrière de joueur terminée, qu'il faudra se réveiller. Il est important de bien préparer sa reconversion professionnelle. J'ai envie de rester dans le football malgré tout et je pense peut-être à un projet en Serbie, avec des anciens coéquipiers. L'idée, c'est peut-être de permettre à de jeunes joueurs serbes de réaliser leur rêve et d'atteindre les championnats européens. J'ai envie de transmettre mon expérience de cette manière."

Quels souvenirs gardes-tu des supporters nantais et surtout, du Stade de La Beaujoire et de son ambiance si particulière ?

"J'ai joué dans de grands stades durant ma carrière mais pour moi, La Beaujoire reste quelque chose de très spécial ! Je n'ai jamais ressenti l'énergie qui se dégage de cette enceinte, dans un autre stade. Les supporters sont fantastiques et la seule chose que je peux faire pour eux, c'est les remercier pour tout le soutien apporté durant toutes ses années. Ils ont poussé pour que le FC Nantes retrouve la Ligue 1 et aujourd'hui, je souhaite de tout cœur revoir ce club en Europe."

Par M.G


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