Fin avril, les professionnels de santé participant à la formation EBP / Sport étaient rassemblés dans l’un des salons du Stade de La Beaujoire, afin de poursuivre leur cursus. Avec différents axes de travail, dont la pubalgie.
C’est une pathologie qui effraie mais surtout, qui fait mal. Pouvant durer dans le temps, voire s’aggraver si elle n’est pas bien traitée, la pubalgie était au cœur de l’un des ateliers proposés par Nicolas-Pierre Bernot, Responsable paramédical et kinésithérapeute de l'effectif professionnel du FC Nantes et Jean-Philippe Cadu, Responsable du pôle scientifique "FCN Performance" et kinésithérapeute auprès du groupe professionnel. C’est d’ailleurs ce dernier qui revient pour nous sur cette blessure très répandue dans le milieu du football, mais pas que. Entretien.
Jean-Philippe, comment peut-on définir simplement la pubalgie et en quoi était-ce important de l’étudier au cours de la formation ?
Jean-Philippe CADU : "La pubalgie, c’est avant tout une douleur au niveau du pubis. C’est un sujet important à aborder parce que c’est quelque chose de répandue et qui fait très peur. On fait souvent tout un drame de cette pathologie alors qu’en réalité, tout ça n’a pas vraiment lieu d’être. Dans la plupart des cas, c’est une question de surutilisation. Dans le football, cette blessure est redoutée parce qu’elle peut être longue mais ce n’est pas toujours le cas, loin de là . La kinésithérapie est vraiment efficace sur cette pathologie et la littérature scientifique est claire et précise : le plus efficace, c’est la rééducation. C’est qu’on souhaitait transmettre aux élèves."
Outre le football, quels sont les sports dans lesquels il est possible de contracter une pubalgie ?
"Cela concerne toutes les disciplines dans lesquelles il y a d’importants changements de direction comme le handball, le rugby ou le basket-ball. Les sports collectifs sont en général, plus impactés."
Les plus jeunes peuvent-ils être touchés par cette pathologie ?
"Ça peut arriver mais c’est plus rare. Le premier facteur de risque, c’est l’âge. Plus on vieillit, plus on risque d’être sujet à une pubalgie. Il faut également savoir qu’une personne qui a déjà fait un épisode de pubalgie, multiplie les risques d’en refaire. Donc quelqu’un qui en a déjà eu une assez jeune, pourrait être à nouveau confronté à ça au cours de sa vie."
Le conflit de hanche a également été évoqué au cours de ton intervention du jour. Est-il lié à la pubalgie ?
"Oui, ça peut l’être ! C’est d’ailleurs ce qui est difficile mais très intéressant dans notre profession. On peut avoir des douleurs de hanche lié au pubis et inversement. Comme Il est possible d’avoir une pubalgie suite à un conflit de hanche. C’est lié mais on ne sait pas réellement aujourd’hui jusqu’à quel point ça l’est. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une interaction très claire."
D’où l’importance de poser le bon diagnostic, en prenant notamment le temps de l’analyse…
"Exactement. En cas de mauvais diagnostic, la rééducation ne sera pas appropriée. Si le diagnostic est plus médical, on se doit d’avoir des notions pour ne pas se tromper de chemin. Et d’autant plus pour la pubalgie, qui reste un symptôme et qu’on doit donc aller faire diagnostiquer précisément."
Chloé, inscrite à la formation
Présente lors de cette session et inscrite à la formation EBP / Sport, Chloé Simon, collaboratrice masseur-kinésithérapeute à l’Atelier KiOz Sport (Saint-Sébastien-sur-Loire) revient pour fcnantes.com sur le choix de cette formation.
Chloé, quelle est ta situation professionnelle ?
"Aujourd’hui, j’exerce en tant que collaboratrice après avoir obtenu mon diplôme il y a un an. J’ai toujours voulu m’impliquer dans la kinésithérapie du sport."
Quel était ton objectif en t’inscrivant à la formation EBP / Sport ?
"J’ai souhaité avoir plus de connaissances dans les différents domaines abordés, en plus de ce qui avait été vu à l’école. C’est pour ça que j’ai choisi cette formation, que je trouve plutôt complète et qui aborde de nombreux sujets concernant la prise en charge du patient sportif. Les échanges avec les intervenants qui sont tous des professionnels, sont également très appréciables et riches."
Quelle la force de cette formation selon toi ?
"En participant à cette formation, j’ai la possibilité d’apporter des connaissances pratiques vues ici, que je peux utiliser dès le lendemain en cabinet, pour la prise en charge de sportifs de différents niveaux. C’est adapté au sportif amateur mais aussi au sportif de haut niveau.
De plus, les connaissances transmises aujourd’hui sont actualisées au niveau de la recherche et de la littérature. C’est important d’être au courant de ce qui est dit actuellement, afin de les lier avec la pratique."
Recommanderais-tu cette formation ?
"Bien sûr ! D’autant plus qu’il existe des aides afin de nous soutenir dans le financement. Je la recommande notamment à la sortie de l’école parce qu’elle nous donne des clés supplémentaires qui peuvent être mises en pratique le plus tôt possible."
Par M.G