En cette semaine si particulière de finale de Coupe de France, le FC Nantes propose à ses supporters, quatre interviews réalisées à quelques jours de ce grand-rendez-vous ! Aujourd'hui, et après Sébastien Corchia, nouvel entretien avec Wylan Cyprien (27 ans). L'ancien niçois est concentré sur ce rendez-vous et compte bien tout donner pour permettre aux Jaune et Vert de remporter ce titre. Entretien.
À titre personnel, on imagine que pour toi cette finale face à Nice s’annonce d’ores et déjà particulière ?
Wylan CYPRIEN : "Oui, c’est sûr que c’est particulier. Face à n’importe quelle équipe, un tel rendez-vous aurait été particulier parce qu’on ne joue pas des finales de Coupe de France tous les ans. Mais là , face au club avec lequel j’ai pu éclore en Ligue 1, c’est forcément une rencontre avec une saveur particulière."
Quels souvenirs reviennent à l’évocation de l’OGC Nice (2016-2020) ?
"Il y a pas mal de souvenirs reviennent (sourire). J’ai découvert pour la première fois de ma carrière, ce que représentait une lutte pour un titre de champion de France. J’y ai aussi connu l’Europa League, les barrages pour la Ligue des Champions. Je suis également très fier d’avoir pu évoluer avec des idoles de jeunesse comme Mario Balotelli et Dante. Plus jeune, je jouais à la console avec ces joueurs dans les jeux vidéo. Me retrouver dans le même vestiaire qu’eux, c’est une belle expérience de vie que je ne suis pas prêt d’oublier."
Quel regard portes-tu sur cette formation niçoise, qui a remporté les deux rencontres de L1 cette saison, et quelles sont ses qualités premières ?
"C’est une équipe qui a totalement changé de style de jeu. Ces cinq, six dernières années, celui-ci était basé sur la possession de balle, les attaques placées et le jeu de possession. Là , c’est un jeu un peu plus direct, avec un 4-4-2 solide mis en place par Christophe Galtier, qu’on connaît bien. Nice se projette plus vite vers l’avant, avec une formation athlétique. C’est vraiment différent ! À nous de bien préparer cette rencontre pour être là le jour J."
Quelle est la clé d’une grande performance selon toi ?
"Je pense qu’il n’y a pas vraiment de clé sur cette rencontre. Comme on le dit souvent, il faudra être grand dans ce match clé. On se doit de mettre toutes les chances de notre côté, donner sa vie. Le soir après le match, personne ne doit avoir le moindre regret. Chaque être humain est différent et chacun va aborder ce match à sa manière. De mon côté, je prends un peu de distance et je compte bien profiter du moment, sans être crispé par l’enjeu."
Avec du recul, quel regard portes-tu sur le parcours de l’équipe jusqu’ici ?
"Au début de la compétition, c’était plus un rendez-vous pour ceux qui n’avaient pas beaucoup de temps de jeu en championnat, afin de grappiller des minutes. Les résultats sont arrivés et on a enchaîné les victoires au fil de la saison. C’est vite devenu une possibilité, de par le tirage et les affiches à jouer. On s’est dit : "Et si on allait jusqu’en quarts ?", puis en demi-finales, puis en finale… On aurait tout signé pour ça."
Pourquoi le match de Monaco est-il si particulier ?
"On s’est vraiment mis à y croire ici. Avant Monaco, on était plus dans une optique de : "On fait le job devant Bastia, on se qualifie et on verra si le tirage sera clément avec nous". On hérite de l’AS Monaco, à La Beaujoire. À ce moment où on les affronte, ils ne sont pas au mieux, viennent de changer d’entraîneur… Ils se cherchent. On a su profiter de ce ballotage favorable pour le transformer en qualification pour la finale. Je pense que si on avait joué cette équipe de l’ASM en ce moment, ça aurait été plus compliqué."
Tu avais aussi évoqué "un chemin possible", après la qualification devant Vitré. Tu t’en souviens ?
"Oui, c’est vrai. On devait joué chez eux, finalement c’était chez nous. Après, maintenant, le chemin doit rester tel qu’il est jusqu’au bout. Parce que si on échoue samedi au Stade de France, on sera comme Vitré, comme le Paris SG, comme tout le monde… Plus tard, j’aurais à cœur de raconter à mes petits enfants que l’issue a été belle et positive."
Sur les 5 matches disputés jusqu’ici, vous en avez joué 4 à domicile. Penses-tu que cet aspect a également pesé dans votre parcours ?
"Évidemment que c’est déterminant. Devant notre public, qui a poussé dans les moments plus difficiles, qui a permis à l’équipe de s’accrocher et de faire les derniers efforts nécessaires durant les matches, c’était bien mieux. Même parfois, quand tu demandes un ballon et que lorsque tu le reçois, le public t’alerte ! Tu sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas (rire). Oui, ce fut un très gros plus ! Surtout avec la Tribune Loire, qui apporte un soutien très, très fort. J’avais joué deux, trois fois ici avant de venir mais dans mes souvenirs, je n’avais pas en mémoire une telle ferveur. J’ai été tout de suite très agréablement surpris parce que quand ça pousse très fort, c’est vraiment impressionnant !"
Vous vous apprêtez à évoluer au Stade de France. Ça représente quoi pour toi cette enceinte ?
"Le Stade de France… C’est LE Stade de France ! C’est la plus grande enceinte sportive du pays, là où les plus grands joueurs ont marqué l’histoire du football français. C’est forcément quelque chose de magnifique que d’évoluer dans ce stade. Aujourd’hui, on a tous envie d’aller gagner ce trophée là -bas."
En quoi un succès le 7 mai prochain serait une récompense pour le groupe ?
"Ce va même plus loin que cette saison. Ça récompenserait aussi la saison "calvaire" de l’an passé, que le groupe a pu vivre. Les gars n’ont jamais lâché, même lorsqu’ils étaient dos au mur. Même moi, de chez moi, je me disais, que c’était fini. Ils ont eu le mérite de ne jamais lâcher, de toujours y croire, à l’image de leur succès au Parc des Princes. Personne n’a baissé la tête. Cette saison, c’est différent, avec un coach qui avait déjà commencé à mettre en place quelque chose de nouveau au groupe. Tout le monde avait repris confiance en soi. Ce serait vraiment une très belle récompense pour tous et notamment pour tous ceux qui ont galéré l’an dernier."
Certains joueurs aiment marquer l’évènement. As-tu prévu quelque chose de spécial, à titre personnel ?
"J’ai reçu une paire de crampons collector, pour l’occasion. Je vais évidemment la mettre mais surtout la garder en souvenir. Sinon, je vais préparer ça comme un match habituel et tout faire pour être acteur et non pas spectateur de ce rendez-vous."
En plus d’un nouveau trophée à ajouter à son palmarès, le FC Nantes est aussi à un match d’une qualification directe pour la phase de groupe de la Ligue Europa… C’est dans les têtes ça aussi ?
"Non, honnêtement, ça, ce sera pour plus tard. L’idée, c’est d’abord de remporter ce trophée et être inscrit au palmarès ! On sait très bien que sur tous les joueurs qui ont la chance d’évoluer en L1, très peu ont cette possibilité de remporter quelque chose alors qu’ils sont pour certains, incroyables, comme Dimitri Payet par exemple. L’équipe est maître de son destin aujourd’hui et on a tous conscience de ça aujourd’hui. C’est la chance d’une vie. L’Europa League, s’il y a, ce sera une récompense pour tous."
As-tu un dernier mot pour les supporters, qui évidemment, attendent ce rendez-vous avec beaucoup d’impatience ?
"On compte sur eux pour faire ce qu’ils ont toujours fait depuis le début de la saison : nous encourager, même quand c’était plus difficile. Je repense à Bordeaux, après notre première mi-temps. Je me revois encore me demander ce qu’on était en train de faire. Et on est revenu en deuxième mi-temps et tout de suite, on a senti qu’avec eux, ça pouvait basculer. Ils ont poussé comme des fous et je pense que c’est aussi grâce à eux qu’on a inversé la tendance. Comme face à Lens, en début de saison."
OGC Nice - FC Nantes
Finale de la Coupe de France
Samedi 7 mai 2022, 21h
Stade de France
Par M.G, F.C & J.J