Avant la rencontre de demain soir (21h) face à l'AS Saint-Étienne, comptant pour la 38ème journée de Ligue 1 Uber Eats, Alban Lafont était présent en conférence de presse afin d'évoquer ce rendez-vous au Stade de La Beaujoire. Retrouvez ci-dessous, l'intervention complète du capitaine nantais.
Ca sent les vacances ?
Alban Lafont : Oui et non. Il nous reste un dernier match. On va le jouer à fond pour bien terminer devant nos supporters. Après, ce sera les vacances.
Pour moi, il reste un match et on doit le jouer à fond. On ne veut pas fausser les résultats et s'en vouloir après. Pour nous, l'année dernière, le championnat s'est joué jusqu'à la fin. On va jouer le match à fond et on a envie que la fête soit complète devant nos supporters pour finir en beauté.
La finale de Coupe de France semble vous poussez à en vouloir toujours plus...
Alban Lafont : Forcément. Mais depuis le début de la saison, les supporters nous ont poussé. Contre le PSG, Lens... on a vu qu'ils étaient présents. On a envie de leur faire plaisir, de leur faire vivre des émotions. C'est aussi notre rôle.
Comment expliques-tu la dimension supplémentaire que tu as prise cette saison ?
Alban Lafont : Je pense que c'est le travail de tous les jours, que ce soit avec le coach et Willy Grondin. On travaille beaucoup. Et il y a la confiance du coach et de mes coéquipiers. Ca permet d'être performant. Je l'ai vraiment ressenti cette année et je me sens à l'aise.
Le brassard de capitaine y a-t-il contribué ?
Alban Lafont : Ca correspond aussi à ça. C'est sûr que ça m'a aidé, que ça m'a donné de l'importance dans l'équipe. Ca m'a permis d'avoir une pression supplémentaire et j'ai besoin de ça pour évoluer, pour aller chercher de meilleures performances et aider l'équipe au maximum. Après, ce n'est pas une fin en soi. Que j'ai le brassard ou que ce soit Ludovic, ça ne change pas beaucoup. Mais c'est toujours un plaisir que de le porter, surtout dans un club comme ça.
Est-ce ta meilleure saison ?
Alban Lafont : Oui, je pense que je réalise ma meilleure saison depuis que je suis en professionnel.
Qu'as-tu pensé de ta note de 10/10 dans l'Equipe après ton match face à Paris ?
Alban Lafont : Je ne regarde pas vraiment. Je l'ai plus vécu parce que j'ai pris énormément de plaisir sur ce match. C'est l'un des matches où j'ai ressenti la plus grande émotion parce que c'était assez incroyable, surtout contre de tels adversaires ! Ca décuple les émotions. C'est plus ça que je retiens, plus que la note.
Quelle a été l'émotion la plus forte ? Le maintien, le match face à Paris ou la finale ?
Alban Lafont : C'est la finale. C'était exceptionnel. Il n'y a pas d'équivalent à aller chercher un trophée, surtout en France avec la suprématie du PSG. C'est des moments qu'on savoure. On sait que c'est exceptionnel.
As-tu été surpris de jouer la finale ?
Alban Lafont : Le coach l'a annoncé en début de semaine au groupe. Je me suis préparé normalement parce que je suis un compétiteur et que j'ai envie de jouer. J'avais envie d'aider mon équipe. Je me suis aussi mis une pression supplémentaire parce que c'est Rémy qui la jouait, et je n'avais pas le droit à l'erreur. J'étais quand même relaché.
C'est sûr que je l'aurais vécu différemment si je ne l'avais pas joué. Mais je n'ai pas le droit d'avoir d'états d'âme avec ce que le coach me donne. En portant le brassard toute la saison, je me dois d'être là pour l'équipe, la soutenir. Si c'est Rémy qui l'avait joué, j'aurai été là pour lui, pour le pousser au maximum. C'est l'équipe et le club qui passent avant tout.
Tu as souvent joué le bas de tableau depuis le début de ta carrière. Il n'y a pas cette pression, cette année...
Alban Lafont : Comme pour toute l'équipe. Ca nous permet de tenter plus de choses, de jouer libérés. Quand on regarde les équipes en bas de tableau, on voit qu'ils n'arrivent pas à développer leur jeu. Je le comprends totalement parce que c'est ce que nous avons vécu la saison passée.
Quand s'est joué cette saison ?
Alban Lafont : Je pense qu'elle s'est joué la saison dernière, avec ce maintien. On a eu tellement peur, on s'est dit qu'on ne voulait pas revivre la même chose. On a alors mis les bouchées double, dès la préparation en début de saison. On a tout simplement été récompensés.
Antoine Kombouaré pourrait poursuivre l'aventure. Cela peut-il t'influencer ?
Alban Lafont : Il nous l'a annoncé ce matin (Ndlr : jeudi matin). Ca jouera dans mon choix de cet été. Je vais discuter avec le coach et le président, mais aussi avec mon père et mon agent. On verra ce qui est le mieux pour moi et le club.
La Coupe d'Europe aussi ?
Alban Lafont : Forcément. C'est quelque chose d'exceptionnel. Je ne l'ai jamais joué et c'est très intéressant. On va réfléchir tous ensemble pour faire le meilleur choix.
La possibilité d'intégrer l'Equipe de France ?
Alban Lafont : C'est un tout. Il faut que tous les éléments soient réunis pour que je m'épanouisse et que j'évolue dans ma carrière. Ce sera un tournant pour moi, cet été. Il faut bien réfléchir et faire le bon choix.
Qu'est-ce qui pourrait te faire quitter Nantes ?
Alban Lafont : La Ligue des Champions, jouer le haut de tableau... Mais à Nantes, on s'est qualifié pour l'Europa League, on a gagné un titre... le choix va être compliqué. Je suis serein et je sais que je ferai le bon choix.
Ici, j'ai mes repères, je sais que le coach reste. Je sais à quoi m'attendre la saison prochaine. Après, il ne faut pas faire l'année de trop.
La compétitivité du groupe est-elle aussi un critère ?
Alban Lafont : Je ne peux pas me permettre de dire il faut recruter. C'est au coach de le dire. Mais c'est sûr que j'ai envie de jouer dans une équipe compétitive, avec des joueurs qui ont cette culture de la gagne. L'année prochaine, ce sera compliqué avec quatre descente. Et ça ne sera pas évident avec l'Europa League.
Si le coach était parti, tu serais aussi parti ?
Alban Lafont : Je ne sais pas. J'ai encore deux ans de contrat. Je n'ai pas toutes les cartes en main. Mais le fait qu'il ait annoncé rester, ça ajoute un élément supplémentaire.
La saison de trop ?
Alban Lafont : On ne sait pas ce qui peut se passer : être moins performant, faire une saison moins complète et laisser une mauvaise image. Ce sont des questions qu'on se pose quand on est joueur de foot, c'est normal.
Est-ce compliqué de gére un "après titre" ?
Alban Lafont : On n'en a pas parlé. Mais on attend un peu plus de jouer le vainqueur de la Coupe. On va forcément se demdander "qu'est-ce qui arrive après ?" C'est sûr qu'il y aura de grosses attentes la saison prochaine.
Faut-il de la stabilité dans une année Coupe du Monde ?
Alban Lafont : Je ne peux pas penser à ça tant que je n'ai pas été sélectionner. Il faut aller étape par étape. Je ne peux pas penser ou dire que je vais faire le Coupe du Monde. Le plus important, c'est d'être appelé une première fois. Après, on verra.
Quel bilan fais-tu de cette saison ?
Alban Lafont : Il est très bon, avec d'énormes émotions collectives très bien gérées par le groupe. Même le staff. Je pense qu'il y a eu une super osmose entre les deux et ça nous a permis d'être performants et de faire une saison complète. On aurait peut-être pu aller grappiller quelques places devant, mais avec ce qu'on a vécu la saison passée, c'est super.
Une bonne saison par votre complicité ?
Alban Lafont : Je pense que ça joue beaucoup. On se connaît tous quasiment parfaitement. On a nos automatismes et ça permet de moins se disperser et de se focaliser sur les matches. En dehors, on est une bande de copain. Mais sur le terrain, on est une équipe. S'il faut se crier dessus, on le fait. C'est aussi ce qui fait qu'on arrive à aller chercher des victoires.
Le maintien comme base de cette saison ?
Alban Lafont : On aurait pu dire "on ne veut pas vivre la même chose", et le vivre. Ca se joue à peu de choses. C'est à nous de mettre les ingrédients qu'il fallait. On savait où on avait fauté la saison passée. Il ne faut pas enclencher de série de défaites. C'est ce qu'on a fait cette saison.
Vous retrouvez Pascal Dupraz samedi. En quoi faut-il se méfier de ce Saint-Etienne ?
Alban Lafont : A ce stade, ils vont tout mettre sur la table. Je connais assez bien le coach et je sais quasiment ce qu'il va leur dire. Ca va se jouer dans la tête et je pense que ce sera un beau combat, sur un match à enjeu. C'est bien pour le football, même si c'est compliqué pour eux.
Peut-il refaire avec Saint-Etienne ce qu'il avait fait avec Toulouse ?
Alban Lafont : Oui, il en est capable. Sur un match, tout est possible. Il peuvent nous battre, on peut gagner.
Qui t'a le plus impressionné dans l'équipe cette saison ?
Alban Lafont : Il y en a plusieurs... je ne veux pas donner un nom et laisser certains. Ludo, Randal, Nico... je vais dire toute l'équipe ! Tout le monde a fait une saison complète. On n'a pas été tout le temps performants. On a eu des petits moments compliqués, mais ils n'ont pas duré longtemps et ça nous a permis de garder un cap. Tout le monde a été performants cette saison et on est fiers de nous.
Facile d'être capitaine de cette équipe ?
Alban Lafont : Oui. Je suis capitaine, mais il y a aussi des anciens dans cette équipe, comme Nico, Dennis Appiah ou encore Fabio. Je ne suis pas le seul à être investi dans ce rôle. Tout le monde a ajouté sa pierre à l'édifice. C'est vraiment la victoire d'un groupe cette saison.
Facile d'être capitaine avec Antoine Kombouaré ?
Alban Lafont : Pour moi, ça a été facile. On a une relation facile. Ca nous permet de beaucoup discuter et quand quelque chose ne va pas, il n'hésite pas à me le dire. Et vice versa.
Est-ce aussi une bonne saison grâce au coach qui a gardé la même équipe après les barrages ?
Alban Lafont : Oui, il avait commencé dès son arrivée. Ca ne date pas de ce début de saison. Il a apporté un cadre et cette culture de la gagne. Il a aussi mis un accent fort sur le travail au quotidien. On voit que ça paye.
Le coach a souvent dit qu'il vous voyait comme ses enfants. Le voyez-vous comme votre père ?
Alban Lafont : Oui. Il nous apporte beaucoup, parfois il nous gronde un peu aussi. On a un peu peur de lui... Il mérite totalement la réussite qu'il a en ce moment parce que ce qu'il fait est énorme. J'espère qu'il aura encore beaucoup de réussites par la suite.
Qu'as-tu changé cette saison ?
Alban Lafont : J'étais plus acteur, plus concentré sur la durée et j'ai fait des arrêts à des moments qui ont permis à l'équipe de basculer dans le positif. Je pense que c'est ce tournant qui fait que j'ai fait une bonne saison.
FC Nantes - AS Saint-Étienne
38ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Samedi 21 mai 2022, 21h
Stade de La Beaujoire
Par F.C