Le 15 avril 1983, Nantes ne fait pas de détail face à Bordeaux, en huitièmes de finale retour de la Coupe de France. Son adversaire, tenu en échec à l’aller (0-0), a tout axé sur la défense-contre attaque, avec un double rideau qui se veut dissuasif au milieu de terrain.
Mais l’impitoyable tornade jaune balaie tout sur son passage, ce qui fait dire à Aimé Jacquet, l’entraîneur des Girondins : « Ces Nantais sont diaboliques. Si vous les laissez dominer, leur extraordinaire jeu aérien finit par payer. Si vous les pressez sur leur but, ils vous placent deux ou trois accélérations et vous contrent sans pitié. »
A l’arrivée, le gardien bordelais va chercher quatre fois le ballon dans ses filets (buts de Halilhodzic 2, Tusseau et Bossis). Ce dont personne ne se doute, c’est que Bordeaux, humilié sur le terrain, va prendre sa revanche dans les coulisses. Juste après le match en effet, Thierry Tusseau, signifie froidement à sa direction qu'il va quitter le club en fin de saison. Pour rejoindre les… Girondins de Bordeaux, au point que certains l’assimilent à un « traître » à la patrie jaune. Rien que ça !
Jean-Claude Suaudeau est le plus bouleversé par la nouvelle. Jamais il n’aurait pu imaginer qu'un de ses joueurs - un de ses « protégés » - puisse être tenté d'aller voir ailleurs.
Le comité de direction est tout aussi décontenancé : jusqu'alors, le renouvellement des contrats s’effectuait presque naturellement. Il comprend qu’il devra désormais composer avec la concurrence de clubs disposant d’un budget supérieur, et avec des joueurs qui n'ont plus peur d’abandonner, du jour au lendemain, la maison où ils ont grandi.
En dépit d’une fin de championnat triomphale avec un nouveau titre obtenu à quatre journées de la fin après une victoire (4-2) contre un Saint-Etienne à la dérive, il en est un qui ne cachera pas son vague à l’âme : Jean-Claude Suaudeau, vraiment très affecté par le départ de Tusseau.
UN JOUR, UNE DECLARATION
Eric Carrière
« Pour l’ouverture de la saison 2000-01, L’Équipe a fait un article sur le petit gabarit de tous nos joueurs offensifs (Monterrubio, Vahirua, Da Rocha, Ziani, Carrière) avant qu’on aille chez le champion sortant, Monaco. Ça nous a un peu piqués et on a gagné (5-2) avec des buts de Monterrubio, Da Rocha et Ziani ! »
DĂ©cembre 2013
LA LEGENDE DU FC NANTES
1943-2018 : 75 ANS D’HISTOIRE
Par Denis Chaumier