Samedi soir (21h), les Canaris se déplacent sur la pelouse de l'Allianz Riviera de Nice, pour le compte de la 6ème journée de Ligue 1 Uber Eats. Christian Gourcuff, fait le point avant ce rendez-vous face au club azuréen, pour ce qui sera le dernier match avant la trêve internationale. L'entraîneur nantais fait également le tour de l'actualité des Jaune et Vert.
LE POINT SANTÉ
Christian GOURCUFF : "Anthony Limbombe est en reprise individuelle mais devrait revenir avec le groupe la semaine prochaine. Avec la trêve internationale, je pense qu’il sera disponible pour le prochain match. Tous les tests Covid-19 se sont révélés négatifs hier. C’est une bonne chose."
FAIRE RÉSULTAT À NICE
"Quand on ne gagne pas, il y a toujours une urgence de points. Après, l’urgence est présente et elle le sera tout au long de la saison. Il faudra se donner les moyens de faire un résultat. Essayons de retenir ce qu’on a bien fait à Lille et ce qu’on a moins bien réalisé. Lorsqu’on perd, ce n’est évidemment pas satisfaisant. On a encore un mach difficile, à l’extérieur, face à une bonne équipe. On connaît la difficulté de la tâche."
LE JEU PROPOSÉ
"Est-ce qu’on veut trop bien faire ? Non. Mais il manque quelque chose : l’intensité, l’accélération, qu’on peut allier à un aspect mental. Il y a aussi la notion d’agressivité, dans l’engagement. C’est vrai que pour être décisif, il faut avoir cette capacité à mettre de l’intensité tout en jouant juste, notamment dans les zones de vérité. C’est valable offensivement et défensivement."
SE DONNER PLUS À L’ENTRAÎNEMENT
"Il faut être lucide, dire les choses et les mettre en application sur le terrain. Le comportement à l’entraînement donne beaucoup d’enseignements et c’est une manière de se conditionner. Aujourd’hui, Il y a cette prise de conscience en voulant faire plus et mieux. La solution passe par le collectif mais ce dernier a besoin d’individualités qui soient à leur meilleur niveau et qui s’engagent pleinement. Le championnat est long et il ne faut pas perdre de temps. L’aspect psychologique rentre aussi en compte et c’est plus facile d’évoluer lorsqu’on prend des points, plutôt que quand on court après."
LE CONTEXTE ACTUEL DES MATCHES
"Je pense qu’à domicile, c’est peut-être plus perturbant et encore plus vrai. Les joueurs sont peut-être même surpris par ce contexte mais c’est identique pour l’adversaire. Il ne faut pas se chercher d’excuses. Je considère que c’est l’ambition qui permet d’aller plus loin. L’ambition, ce n’est pas de dire qu’on veut joueur l’Europe. L’ambition, c’est l’engament qui est mis quotidiennement dans son métier. Effectivement sur ça, il faut qu’on franchisse un cap. Aujourd’hui, sur nos matches, on est plus dans la réaction que dans l’action."
L’ARBITRAGE DANS CE CONTEXTE
"Je ne pense pas que le problème soit là . Il y a d’autres problèmes (il sourit). La VAR ne devrait pas être sujette à tout ça. On a fait le constat et on ne va pas se réfugier derrière ces aspects. Ce sont des questions générales et nous, on a d’autres préoccupations."
MOSES SIMON
"La saison passée, les adversaires savaient déjà que c’était un danger. Quand un joueur fait une bonne saison et c’est vrai pour Simon mais aussi pour Imran (Louza) par exemple, c’est plus difficile de confirmer. Le joueur a envie de mieux faire encore et parfois, il en fait trop et se met une certaine pression. En cas d’échec, il y a une perte de lucidité et je pense que pour Simon, c’est ça. Je pense qu’il se met la pression pour justifier un statut qu’il se donne. On discute avec lui, on a besoin de lui mais il faut qu’il retrouve cette fraîcheur d’esprit. Il veut en faire trop aujourd’hui. En temporisant, il permet le retour des défenseurs. L’an passé, il était plus dans la prise de vitesse immédiate et donc plus régulièrement en un contre un. Un garçon comme Kader (Bamba), c’est un peu la même chose. En rentrant l’an passé, il n’avait rien à perdre, jouait avec beaucoup de spontanéité. Là , il l’a perdue.
À eux de retrouver leur fraîcheur de jeu. C’est mon avis et c’est pour ça que c’est complexe un joueur. Le plus difficile, c’est de confirmer. Quand on commence à penser aux conséquences, on perd sa concentration. Simon, dans l’axe ? Non. Je pensais qu’il pouvait jouer à ce poste mais il m’a fait comprendre qu’il préférait être sur le côté, là où il a livré ses meilleurs matches. Si le joueur est réticent au départ, ça part sur des mauvaises bases."
L’EFFECTIF POST-MERCATO
"J’ai connu de nombreuses fins de mercato, d’été notamment, donc je ne découvre pas le football d’aujourd’hui. Parfois, elles ont été surprenantes. Le football est devenu, dans la constitution des effectifs, très complexe. Avec des réseaux, des choix de dernière minute. C’est sûr que sur ça, les choses ont évolué."
SON POSTE
"Quand on fait ce métier-là , il faut être prêt à tout. Lorsqu’on a un peu plus d’expérience comme c’est mon cas, on est encore un peu plus prêt à tout. Mais aujourd’hui, ma préoccupation c’est l’équipe et qu’on arrive à franchir un cap dans le jeu. Les résultats font partie de notre travail. Mais personnellement, je suis plus inquiet de la tempête qui arrivera cette nuit (il sourit)."
L’AFFAIRE ALVARO – NEYMAR
"Sur ce cas de figure, c’est tellement délirant… Ce qui me semble être le plus important, c’est tout le contexte qu’il y a eu autour et qui est aujourd’hui admis et généralisé. Via les réseaux sociaux, cette agressivité est attisée et ensuite, il ne faut pas s’étonner de voir des joueurs prêter les plombs (sic). Il n’y a pas que dans le foot. J’essaie de prendre un peu de recul et c’est un vrai problème. Je pense que ce sera de plus en plus difficile à contenir."
LES RÉSEAUX SOCIAUX
"Aujourd’hui, ils font partie de la société. Les insultes sur les réseaux sociaux, on trouve ça tout à fait normal. Qu’on franchisse ensuite un cap dans l’agressivité, finalement, ce n’est pas illogique. Il faudrait d’abord assainir ce qu’il y a autour de tout ça. Je suis d’une autre époque mais les réseaux sociaux ont changé le monde. Pas dans le bon sens.
Du chambrage ? Pour moi, ça ne se justifie que lorsqu’il y a de la connivence avec la personne que l’on chambre. Je le fais parfois avec mes joueurs, notamment ceux avec qui j’ai peut-être une meilleure relation. Je ne me permettrais pas de le faire avec quelqu’un que je considère comme étant un « ennemi ». Si c’est déjà tendu entre les personnes, ça ne fait que renforcer l’animosité. Le chambrage comme levier envers les joueurs ? Absolument pas ! Non. Ce qu’on demande aux joueurs, c’est d’agir sur le terrain."
LE RACISME DANS LE FOOTBALL
"Je pense que le racisme est un faux-problème. C’est la bêtise qu’il faut combattre. Le racisme, c’est une forme de la bêtise mais cette dernière est plus générale. Il y a le racisme, l’homophobie… ça fait partie de la bêtise. Quand je me fais insulter d’enc*** dans un stade ce n’est pas raciste. Mais c’est tout ici bête qu’un abruti qui lance des propos racistes (sic). Tout ça, c’est de la bêtise. Et c’est ça qu’on doit combattre."
LA CAPACITÉ DE 5 000 PERSONNES DANS UNE ENCEINTE
"Je comprends qu’aujourd’hui, des mesures soient prises. Bien qu’elles ne soient pas toutes cohérentes. Par exemple, 5 000 personnes à l’Orange Vélodrome de Marseille, qui peut en contenir plus de 60 000, ce n’est pas pareil que 5 000 personnes dans un stade de 6 000 places. Ça, c’est incohérent. Mais ce sont des décisions arbitraires, qui en aucun cas, ne correspondent à une réalité sanitaire. Ce soir, au Hand, 4 000 spectateurs dans une salle qui peut en contenir 5 000, il y a une proximité qui est autre que 5 000 personnes dans un stade comme La Beaujoire, qui peut en accueillir près de 35 000. Il y a matière à organiser tout ça différemment. Mais ce sont les politiques qui ont le dernier mot."
OGC Nice - FC Nantes
6ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Samedi 3 octobre 2020, 21h
Allianz Riviera
Par M.G, J.J