🎥 ''Regrouper toutes les énergies du Club''

LE POINT SANTÉ

Patrick COLLOT, Entraîneur du FC Nantes : "J'ai tout le monde à ma disposition sauf Jean-Kévin Augustin, Kalifa Coulibaly, Roli Pereira de Sa et Anthony Limbombe. Certains sont encore sur du travail individuel suite à des blessures. Concernant Jean-Kévin Augustin, l'idée c'est de le faire travailler par rapport à une très longue coupure qu'il a pu connaître entre son passage à Leeds et son son arrivée ici. Il travaille à part. On va faire le point avec lui pour savoir comment il se sent et comment penser les jours à venir."

LE DÉFI ACCEPTÉ

"Lundi, j'ai eu un appel du Président et on a discuté de la situation. La Direction m'a demandé si j'étais prêt à relever le défi et accompagner l'équipe pour les quatre prochains matches. J'ai accepté."

L’ÉTAT D’ESPRIT PERSONNEL

"Avec Christian Gourcuff, ça se passait très bien, humainement, sportivement. J'étais son adjoint et là pour l'épauler. Il n'y jamais eu le moindre souci entre nous. Quand cette décision a été prise, je l'ai appelé et je lui ai dit. Il a été au courant.
Par rapport à ma situation, ma mission c'est de rendre service au Club. Je suis quelqu'un qui travaille pour le Club, pour l’institution. Que je sois ici, à Lille (son ancien club), ou ailleurs, je veux aider le club du mieux possible. J'ai mes idées, mon fonctionnement et je veux les mettre en place. Depuis le début de ma prise en charge de l'équipe mardi, j'essaie vraiment de remettre un cadre comme je l'estime. Je ne critique pas ce qui a été fait avant mais je vais appliquer mes idées. L'objectif, c'est aussi de redynamiser le groupe pour qu'on soit le plus performant et ce dès dimanche."

ALLER PLUS LOIN DANS LE TEMPS ?

"Je sais très bien pourquoi je suis là. Il y a quatre matches à venir jusqu'au 23 décembre et le Club doit réfléchir pour trouver la meilleure solution possible pour l'avenir et la suite de la saison. On m'a demandé de m'occuper de l'équipe pour ces quatre matches, je suis là pour ça, en essayant de discuter avec les joueurs, d'amener un schéma différent dans l’organisation et ce que je ressens vis-à-vis du groupe. Je pense aujourd'hui qu'il y a un besoin de renouveau et j'essaie de l'amener au cœur de l'équipe."

LE POSTE DE NUMÉRO 1

"Je suis pas carriériste et je n'ai pas d'objectif. Je suis ici mais demain, que vais-je faire ? Je ne sais pas. Je suis dans le football depuis pas mal de temps et à chaque fois qu'on a eu besoin de moi, j'ai répondu le plus souvent présent comme à Lille, où j'avais décidé de relever le défi. Je suis là pour rendre service au Club. Je n'ai pas besoin de reconnaissance. La reconnaissance, c'est le travail que je m'applique à faire tous les jours. Et ça, c'est le plus important pour moi."

LE RÔLE D'ADJOINT

"Être adjoint, c'est beaucoup moins de responsabilités qu'entraîneur principal, c'est certain. On vit à travers l'entraîneur et c'est tout à fait normal. Il faut savoir rester à sa place. On applique et on suit la direction que veut mettre en place le coach. Moi, ça me convient très bien. Je suis quelqu'un de très ouvert et j'aime ce rôle-là. C'est la vérité."

LA SITUATION

"Si je suis là, c'est que la situation est difficile. Mais que faire d'autre face à cette situation ? On n'a pas d'autre choix. Et la solution, c'est tout le Club qui va la trouver. Après, je comprends la colère des supporters qui ne sont pas contents. C'est à nous, acteurs, de trouver les solutions pour progresser et avancer dans ce championnat parce qu'il est encore long et il ne s'arrêtera pas dimanche."

LE RESSENTI LORS DU MATCH FACE AU RC STRASBOURG

"C'est difficile pour l'entraîneur, pour le staff, pour les salariés, pour le Club, de voir son équipe perdition totale. Moi le premier, j'ai eu honte. C'est le sentiment qui prédominait. Quand je suis arrivé mardi, je n'ai pas parlé de cette rencontre-là. À partir de maintenant, on essaie de basculer sur autre chose, avec Dijon et les autres matches à jouer avant la trêve."

L’AVANT-MATCH AU CŒUR DU GROUPE

"J'essaie de parler avec mes tripes, avec mon cœur. C'est ma personnalité, c'est ma façon d'être. J'espère toucher les gens, les joueurs. J'essaie avec mon expérience, de pouvoir apporter certaines solutions. C'est ma façon de faire, ma façon d'être. C'est un moment particulier entre les joueurs et mon "rôle d'adjoint", pour les motiver et les faire rentrer encore mieux dans la partie."

LE GROUPE MARDI POUR LE PREMIER ENTRAÃŽNEMENT DE LA SEMAINE

"Mardi, lorsque j'ai fait face au groupe et au personnel qui encadre l'équipe, bien sûr qu'il y avait de la tristesse. Parce que lorsqu'un entraîneur s'en va, ce n'est jamais plaisant pour personne. Et je suis aussi responsable parce que je n'ai pas su éveiller les joueurs à être plus compétitifs. Nous sommes tous responsables de cette situation-là, de cet "échec". Le premier sentiment était bizarre mais dès le lendemain, c'était terminé. Il y a une page qui se tourne, une autre histoire à écrire, l'avenir à préparer. À partir de là, on ne peut plus penser à ce qui s'est passé. Voilà dans quel été d’esprit je suis."

QUOI FAIRE POUR S’IMPOSER ?

"Je pense qu'il faut avoir beaucoup plus de solidité défensive parce qu'on prend beaucoup de buts. La force de notre équipe l'année dernière, c'était aussi de s'appuyer sur un bloc compact, avec lequel nous ne prenions pas trop de buts. Et ensuite, on avait la possibilité de pouvoir se créer des opportunités pour gagner les matches. Il faut donc d’abord retrouver notre solidité et puis poser des problèmes à l'adversaire. C'est ce que je suis en train de mettre en place avec les joueurs. Un cadre plus strict ? Je mets en place mon cadre de travail, avec des horaires, comme tous salariés. Vivre ensemble, être ensemble."

DES CHANGEMENTS À VENIR DANS L'ORGANISATION ?

"Oui, bien sûr. Dans l'organisation, sur le plan offensif et défensif, changer certaines choses par rapport à des principes acquis jusqu'à présent. Un 4-3-3 comme ce qui avait pu être fait avec Lille ? Oui, je travaille là-dessus et j'essaie de m'appliquer. Après, 4-4-2, 4-3-3, 4-2-3-1, ... c'est une organisation de départ. C'est figé sur un tableau mais le plus important, c'est ce que les joueurs en font sur le terrain. Parce que dans un match, on peut changer d'organisation. Il y a la "photo" de départ, mais l'animation peut se traduire totalement différemment selon les situations. Ensuite, il faut retrouver l'équilibre par rapport à l'organisation. Ce n'est pas parce qu'on va changer d'organisation, que les principes changent complètement."

LE RÔLE DE POMPIER DE SERVICE ?

"'(Il sourit). Je n'ai pas eu de formation pour ça. Pompier de service, il n'y a pas de formation, pas de diplôme. Mais je prends ça comme une reconnaissance, par rapport au travail accompli avec des entraineurs avec lesquels j'ai travaillé, le plus fidèlement et respectueusement possible. À un moment donné il peut exister des moments difficiles dans un Club. Pourquoi ? Comment ? Pour quelles raisons on vient faire appel à moi ? Ce n'est pas à moi d'y répondre mais je prends ça comme une valorisation. Je ne passe pas inaperçu dans mon travail et si on pense à moi, c'est qu'on voit en moi certaines qualités certainement. Je vais essayer de les mettre au service du Club et de l'équipe pour le peu de temps que je vais passer à la tête du groupe."

LES QUATRE MATCHES À VENIR

"J'attends les meilleurs résultats possibles ! Un joueur doit être un compétiteur. On est là pour la compétition et on doit se préparer pour ça. Tout le Club mais surtout les joueurs ! Et ça, c'est le message que j'essaie de faire passer. Il n'y pas d'objectif de points. J'essaie d'être le plus compétitif possible et de regrouper les énergies. Que les joueurs donnent tout sur le terrain et on fera les comptes à la fin."

UN GROUPE AMORPHE AUJOURD'HUI ?

"Pas du tout ! Si je peux encore dynamiser davantage les énergies pour essayer de voir l'équipe encore meilleure sur le terrain, plus solidaire, plus déterminée... c'est mon rôle."

UN MANQUE DE LEADERS ?

"Je serai à même de vous dire oui. Mais après, c'est aux joueurs de participer à être plus leaders, plus déterminés, à échanger, communiquer encore davantage. Bien sûr. Maintenant, ce sont eux les acteurs. Moi je prépare et eux jouent."

LE DIPLÔME POUR ENTRAÎNER

"J'ai essayé de m'inscrire pour obtenir le diplôme d'entraîneur professionnel de football quand j'étais à Lille mais je n'avais pas été retenu dans la liste des personnes qui pouvaient éventuellement suivre la formation. C'est comme ça. Ça m'a un petit peu découragé. C'est aussi peut-être de ma faute et je devrais essayer de me représenter pour être pris dans cette formation. À l'époque, la FFF voulait aussi régulariser la situation d'entraîneurs de National qui n'avaient pas le diplôme professionnel à ce moment précis. Donc il y a eu beaucoup de demandes..."

UNE ÂME DE COMPÉTITEUR

"Je suis là pour que les joueurs retrouvent ça justement, pour apporter des idées, mettre un cadre de travail et recadrer certaines choses, essayer d'expliquer ce que j'attends d'eux et ce qu'on veut faire. J'ai plein de choses à faire et aujourd'hui, il faut mettre en place ça assez vite pour être bien dimanche après-midi."

LE DIJON FCO

"J'ai observé Dijon et depuis la nomination de David Linarès, cette équipe a retrouvé des couleurs. Ils sont allés gagner à Nice (1-3)... C'est une équipe organisé en 4-2-3-1, capable de de maîtriser le jeu et de jouer en attaques rapides, avec des joueurs de qualité devant, qui peuvent faire des différences individuelles et mettre de la vitesse."

CONSULTÉ POUR LE CHOIX D'UN NOUVEAU COACH ?

"Peut-être. Pour l'instant, je ne peux pas vous dire. Je pense qu'en toute intelligence, les choses se feront comme ça. Aujourd'hui, je n'ai pas la réponse."

LE CHANGEMENT D’ENTRAÎNEUR, UNE ISSUE INÉLUCTABLE ?

"Quand on voit comment l'équipe a terminé le match face à Strasbourg, malheureusement et même si on peut toujours espérer que les choses s'améliorent, la direction a estimé qu'on était arrivé à un point de non-retour je suppose. La Direction est responsable d'un Club, d'une équipe. Le Président, Franck (Kita), Philippe Mao ont de grandes responsabilités et ils doivent faire les choix dans ces situations. J'imagine que ce n'était pas facile de le faire."

FRANCK KITA FACE AU GROUPE

"Oui, il s'est exprimé devant le groupe. Après, vous savez, le FC Nantes c'est une famille et là, il y avait toutes les personnes qui encadrent le groupe mais ce qui a été dit, ça nous appartient. Franck Kita était là pour remobiliser, pour redynamiser le groupe et demander aux joueurs de prendre conscience de cette situation, dont ils sont aussi les responsables. Voilà l'idée du message."

SON NOUVEL AGENDA À LA JONELIÈRE

"Avant, en tant qu'adjoint, j'étais là à 7h30 au Club. Là, c'est pareil et je repars souvent vers 20h voire même un peu plus tard en ce moment. Mais ça ne change rien dans mon investissement. J'ai "la chance" d'être seul sur Nantes car la façon de fonctionner avec mes enfants et mon épouse a été établie. On avait souhaité ne pas bouleverser l'équilibre de nos enfants, qui sont scolarisés. De ce fait, j'ai beaucoup de temps à passer ici au Club. Bien sûr, j'ai plus d'obligations, de choses à penser, à organiser aujourd'hui. Mais avant, j'avais aussi du travail et j'étais là en permanence."

LE STAFF TECHNIQUE

"Pour le moment, on n'a pas prévu de changer l'organisation dans laquelle on est. Cyril Moine fait "adjoint" et préparateur physique avec Guillaume Marie qui l'accompagne. Willy Grondin est l’entraineur des gardiens de but. On a quinze jours à faire, ce n'est pas la mer à boire non plus et ça va passer très vite. Le Club aura le temps de réfléchir à cette situation et en fonction de ce qu'il va se passer."

LE SOUTIEN DU CLUB

"Soyez-en-sûrs, le Président est à mes côtés et il est d'autant plus intéressé par la réussite des quatre prochains matches. Et tout le Club l'est aussi, pour me soutenir. J'ai aussi eu vent que j'avais eu des problèmes avec Stéphane Ziani (entraîneur des U19 Nationaux), pour faire vite. Mais hier, j'ai eu une discussion avec Stéphane, ouverte et constructive, pour parler de plusieurs sujets. On est tous ensemble pour faire en sorte que le Club possède une force collective importante. Il faut aussi montrer à tout le monde, qu'on a besoin de tout le monde."

L'AMBIANCE AU FC NANTES

"Je suis concentré sur mon groupe, sur le préparation des matches à venir. Tout ce qu'il se passe autour du Club, ça ne me concerne pas. Et ça ne doit pas me perturber. J'ai suffisamment de travail, suffisamment de choses à penser avec l'équipe pour préparer le match. Je ne peux pas perdre d'énergie ailleurs."

LES SUPPORTERS

"Je comprends leur colère. Ce que je sais, c'est qu'on a besoin de tout le monde et les supporters sont très importants. Après, pourquoi ils manifestent, etc... c'est leur ressenti. Mais s'ils nous montrent qu'ils sont avec nous et qu'ils vont nous pousser à être meilleur... Bien sûr qu'on a besoin d'eux. On a toujours besoin des supporters même si actuellement, c'est très difficile de jouer dans des stades vides."

LES ENTRAÃŽNEURS

"J'ai toujours travaillé avec ceux qu'on m'a proposé de collaborer. Le futur entraîneur voudra-t-il travailler avec moi ? Ça c'est une bonne question. Moi, j'ai toujours le choix. Si ça ne me convient pas, j’aurais toujours la possibilité de dire au Président : "Non, désolé, ça ne me va pas". Je pense que les choses se feront intelligemment pour le bien du Club."

LE TOP 10 ?

"Dans la situation dans laquelle nous sommes, on va essayer de gagner le prochain match et bien préparer ensuite celui d'après pour aussi le remporter. On va avancer comme ça et voir où ça va nous mener. J'ai quatre matches à faire mais le bilan final sera fait en mai. Je me concentre sur les échéances à venir. Ce qui est sûr, c'est qu'on a eu des résultats moins bons que ceux espérés depuis le début de l'année, c'est la vérité. Maintenant, on va essayer de prendre un maximum de points jusqu'au soir du 23 décembre afin d'être le mieux placé possible avant de repartir en janvier."

LA FIN DE LA CHAÎNE TÉLÉFOOT

"Sincèrement, ça m'attriste parce que ça touche l'ensemble du football français et tous les clubs. Après, je n'ai pas de réflexion précise sur ça. Je ne connais pas suffisamment les dossiers. On aurait envie de dire que la Ligue de Football Professionnel est responsable parce que c'est la facilité. Mais je ne sais pas, vraiment."