Face aux médias, Raymond Domenech est revenu ce lundi midi sur sa prise de marques au sein du FC Nantes. Ses premières séances, le travail physique et tactique, son ressenti, son envie de voir le club des bords de l'Erdre aller de l'avant, le derby face à Rennes, … le coach nantais fait le point, à 48 heures de ce premier rendez-vous en 2021. Retrouvez en replay vidéo, l'intégralité de la conférence de presse.
LE POINT SANTÉ
Raymond DOMENECH : "Ludovic Blas a ressenti une gêne à l’épaule hier donc il a été ménagé ce matin. Idem pour Imran Louza (adducteurs). Anthony Limbombe se porte mieux. Petit à petit, on va lui enlever de la mémoire cette retenue de la blessure qu’il a encore un peu."
JEAN-KÉVIN AUGUSTIN
"Il n’est pas encore prêt. Il est encore avec un préparateur physique cette semaine mais je le suis, je suis derrière lui, pour voir comment ça avance. Ce qui est sûr, c’est qu’il fait des efforts, il s’accroche, souffre. Il va revenir ! Je connaissais un joueur puissant, capable d’accélérer, qui allait vite. Aujourd’hui, il n’a pas la capacité à répéter tous les efforts. Mais depuis 4-5 jours, c’est déjà mieux. J’estime qu’il est à 30-40% de ce qu’il peut faire. Il y a du travail mais il m’a vraiment montré son envie d’y parvenir. Comme c’est un joueur basé sur la vitesse, l’accélération, ça peut revenir plus rapidement. Son explosivité doit nous servir à un moment ou un autre."
DES NOUVEAUX CONSTATS ?
"Oui, il y en a. Mais la vérité, c’est le match. Pour le moment, je peux dire que j’ai vu un groupe sain, qui fait des efforts. J’ai regardé les bilans de tous les autres matches et au niveau des courses, de l’investissement, les joueurs sont présents. À part le match à Marseille où les chiffres étaient nettement en-dessous, tout le reste, c'est au niveau des autres équipes. Je vois des choses aujourd’hui mais il faudra attendre les rencontres."
DES CHOSES POSITIVES
"Ce groupe a les moyens, avec des joueurs de qualité qui sont capables de produire quelque chose de bien. Sur ce que j’ai pu apercevoir, il y a peut-être ce souci de "jouer ensemble". Essayer de faire tous ensemble la même chose et c’est sur ça que je travaille depuis mon arrivée."
L’ASPECT PSYCHOLOGIQUE
"Je n’ai pas encore ressenti des joueurs atteints psychologiquement. Encore une fois, ce sont les matches qui situeront leur état. Pour le moment, ils sont investis, ont envie et travaillent bien. À voir ce que ça va donner maintenant sur le terrain."
LA PRISE DE MARQUES
"J’ai pris possession des lieux et j’ai pu constater que les terrains d’entraînement n’étaient pas les meilleurs de France (il sourit). Ça, c’est quand même une évidence. Après, les joueurs s’adaptent, sont disponibles et sont chacun au service des autres. Je ne suis que la personne qui les coordonne afin qu’ils se sentent du mieux possible."
UN CADRE PLUS STRICT ?
"Je n’ai rien dit. Je ne m’en suis même pas occupé. Quelque part, lorsqu’on est obligé de faire la Police dans un groupe, c’est qu’il y a des choses qui ne vont pas. Ils se sont imposés des règles à respecter. C’est aussi un constat sur le terrain. Quand chacun fait ce dont il a envie, ça ne marche pas. Quand chacun respecte l’autre, ça marche."
LA PREMIÈRE CHOSE VOULUE DANS L’ÉQUIPE
"Le collectif. Je pense que c’est le plus important. Fournir les efforts ensemble, les uns pour les autres, la solidarité. J’espère un vrai collectif mais un collectif actif. Pas réactif, comme j’ai pu le voir sur les images visionnées."
LE RELATIONNEL
"J’ai toujours fonctionné comme ça et je ne sais pas faire autrement. Je suis dans un relationnel instinctif. Je n’ai rien changé et c’est essentiel que les joueurs se sentent à l’aise. C’est ce qui me paraît être important."
UNE MISSION À COURT TERME ?
"Je ne mets jamais dans cette situation, avec une échéance. Que je sois là pour six mois ou pour dix ans, ça ne change rien. Je fais toujours comme si j’étais là pour durer parce que si ce n’est pas moi, ce sera un autre. Celui qui construit avant moi, construit pour celui qui arrive ensuite. J’ai toujours eu cette culture de club et j’ai envie qu’elle se perpétue à travers moi et que les prochains, bénéficient du travail qui aura été fait."
UN SCEPTICISME DE LA PART DES JOUEURS ?
"Je n’ai pas eu ce sentiment. Quand je suis arrivé, on a commencé à mettre des choses en place. Ça a fonctionné, ça fonctionne bien. Sur ce qu’ils pensaient d’avant, c’est à moi de leur montrer ce que je suis maintenant. Ça me paraît plus important."
L’ÉVOLUTION DU MÉTIER D’ENTRAÎNEUR
"Peut-être que certaines méthodes ont changé. Aujourd’hui, on est beaucoup plus dans le scientifique, avec tous les relevés qui peuvent se faire. On peut aussi filmer les séances. Oui, il y a des moyens techniques différents mais le jeu en soi, est là , sur le terrain. Les systèmes bougent souvent, se mélangent. Mais je pense que l’évolution se fait surtout dans le management, dans la manière de manager. Avec notamment des staffs beaucoup plus importants que ce qu’on avait à une certaine époque. Et il y a dix ans, il y avait déjà des staffs conséquents dans la plupart des clubs."
UN NOUVEL ENTRAÎNEUR QUI L’INSPIRE ?
"Je regarde, j’écoute… J’ai fait ça pendant dix ans. L’évolution, c’est ça. Il n’y a aucun entraîneur qui reste figé. Si on ne change pas, on est dépassé à un moment. J’ai eu cette chance de pouvoir aller voir ce qu’il se faisait, de voir comment les gens travaillaient. C’est une autre richesse que j’ai pu accumuler."
REDEVENIR ENTRAÎNEUR, C’EST DUR ?
"J’ai toujours été entraîneur. Toute ma vie. Aujourd’hui, ce qui compte, c’est que je sois avec cette équipe, avec ces joueurs et qu’eux, montrent quelque chose sur le terrain. Ce qui m’importent c’est de savoir ce qu’ils vont faire de leur présent avec des échéances qui arrivent très vite."
LA CONTESTATION DE CERTAINS SUPPORTERS
"Quand je suis arrivé à Lyon, M. Aulas venait de virer trois entraîneurs (sic). Et il découvrait le métier, était très contesté. Maintenant, ce sont les résultats, ce qu’on va mettre en place, ce que les joueurs afficheront, qui va faire qu’on parlera du terrain et non plus d’autre chose. J’ai envie qu’on ne parle que de ça, de la qualité du jeu. Je veux que cette équipe fonctionne."
L’ENVIE DE RESTER ICI ?
"Je vis au jour le jour, comme si j’étais là pour dix ans. Je ne suis pas là pour faire un petit bout et me sauver. Je construis et je veux aider le Club a continué sa vie. Je ne suis qu’un maillon d’une chaîne d’entraîneurs, de dirigeants et de joueurs qui se succèdent au Club. L’identité du Club est là et il faut se l’approprier pour la continuer. J’ai le sentiment qu’on peut construire ici, s’installer."
LE PROJET DU FC NANTES
"J’ai l’image du FC Nantes qui était une culture de jeu, de Club et de formation. Cette dernière lui permettait quand même d’avoir des résultats au haut niveau car elle amenait au plus haut niveau. L’identité du FC Nantes est là . On n’efface pas 20 ans de vie d’un club comme ça. Alors oui, aujourd’hui l’essentiel, ce sont les 3-4 mois qui arrivent pour remettre des choses en place et retravailler dans la sérénité et dans la continuité. Mais c’est là -dedans qu’on va avancer."
L’ADAPTATION, UNE VRAIE FACULTÉ
"J’ai cette faculté de m’adapter aux joueurs que j’ai et au club dans lequel j’entraîne. On ne lutte pas contre la culture du Club dans lequel on évolue. Tous les entraîneurs qui veulent changer la donne rencontrent des problèmes à un moment donné. J’ai envie qu’on retrouve cette qualité de jeu. Mon identité, c’est quand je vois des joueurs qui tentent des choses, qui essaient de jouer, qui ont des envies de ne pas subir. Subir, ça m’insupporte. Ça demande aussi d’avoir des joueurs au top physiquement car la caractéristique première du "Jeu à la Nantaise", c’était que tous les joueurs répétaient en permanence des efforts. Coco Suaudeau disait qu’il fallait d’abord apprendre à courir pour bien jouer au football. Et il avait raison."
LE CYCLE ACTUEL DU FC NANTES
"Tous les clubs ont des cycles. Des cycles euphoriques, d’autres moins phares. Saint-Étienne, Bordeaux, Marseille, … ont eu des grandes histoires et à un moment donné, ils sont un peu moins bien. Parfois, des petits détails amènent certaines situations et puis le cycle repart, recommence. Mais quand on peut repartir sur un socle solide, c’est bien."
LES SYSTÈMES DE JEU MIS EN PLACE
"J’ai mon idée. Une idée précise même. On a mis trois séances en place, avec trois systèmes différents. Je vais en choisir un et je sais déjà lequel je vais choisir mais je vais le garder pour moi."
LE STADE RENNAIS
"À l’heure actuelle, oui c’est l’équipe en poupe. Dont on parle. Les Rennais ont joué la Ligue des Champions et ont donc sûrement acquis une certaine expérience. C’est un derby, aussi. Mercredi, tout est remis à zéro."
LE RESSENTI DE LA RIVALITÉ ?
"Non, pas vraiment parce que je ne vis pas à l’extérieur. Je ne suis pas loin et pour sentir le derby, il faut être avec les gens, échanger, les écouter parler. Un derby, ce n’est pas juste une équipe contre une équipe. C’est une ville face à une autre ville. Ça manque à tout le monde. Oui, je suis pressé que ça reprenne vite, avec l’ambiance au stade… Il y a quelque chose d’électrique dans un derby mais là , on a mis ça un peu de côté. La rivalité sera juste du côté des joueurs. Les mieux placés, ce sont les "vrais" Nantais, avec les "vrais" Rennais."
JULIEN STÉPHAN
"Julien (Stéphan), je l’ai vu grandir grâce à Guy (Stéphan), son papa. Je suis content pour lui. Je suis heureux qu’on puisse faire confiance à de jeunes entraîneurs, capables de réussir et de mettre en place quelque chose. On fait toujours l’éloge des jeunes entraîneurs allemands. On en a aussi, qui font du très bon boulot. Sur ce qu’il fait avec Rennes, c’est très cohérent. Comme son jeu. Son équipe est compacte, va vite. On voit vraiment des schémas de jeu bien travaillés, ce n’est pas que de l’inspiration."
DE LA TIMIDITÉ DANS LE GROUPE ?
"Pour l’instant, c’est moi qui suis allé les chercher. Ce n’est pas encore spontané mais c’est ce vers quoi je tends. Je vais faire une réunion avec trois, quatre cadres de l’équipe pour savoir ce qu’ils en pensent, où est-ce qu’ils en sont, comment ils vivent… Pour qu’il existe un vrai échange entre eux et nous. Il ne faut pas avoir peur de dire ce qu’ils pensent parce que c’est eux qui joueront ! Il faut qu’on fasse ça en collaboration et j’ai demandé à Nicolas Pallois de se charger de ça. J’ai laissé l’initiative aux joueurs."
LES EXPÉRIENCES DU PASSÉ
"Tout me sert. Ce que j’ai vécu avec l’Équipe de France Espoirs, c’était très intéressant car tous les deux ans, il fallait refaire une équipe. On repartait à zéro tous les deux ans. Avec les A, j’ai appris que lorsqu’on a des grands joueurs et peu importe l’entraîneur en place, on s’en sort mieux. Les grands joueurs ont cette capacité à comprendre les situations et à bien réagir."
LES ERREURS À NE PLUS COMMETTRE ?
"Je pense que si j’avais quelque chose à faire, ce serait d’avoir encore plus de relationnel avec les joueurs, avec le jeu. Leur en demander plus sur ce qu’ils attendent, sur ce qu’ils veulent pour pouvoir faire l’amalgame et avoir une idée commune ensemble. Ça passe par le jeu, par leur ressenti. J’ai besoin de leur vécu pour construire quelque chose. Le partage et l’échange nous feront avancer."
L'APPRÉHENSION DE RETROUVER LE BANC ?
"Je ne me projette pas sur le banc mais plutôt dans l’équipe. Une fois que le match est parti, on se projette sur le terrain et c’est vraiment sur ça que je suis focalisé aujourd’hui."
LA BRETAGNE
"Je suis un converti. J’y possède une maison. J’avais découvert cette région en allant faire les stages à Saint-Malo avec l’Équipe de France Espoirs. À chaque fois qu’on arrivait et on restait une semaine, il faisait un temps exceptionnel. Je trouvais l’endroit en plus de ça très beau. J’aurais pu m’arrêter n’importe où sur la côte. Pour moi, c’est un pays… J’ai dit un pays ? Et bien presque. Il n’y a pas d’endroit là -bas ou je ne m’y sens pas bien. Et puis j’ai trouvé aussi en Bretagne le respect des gens. On peut se balader, circuler, il y a un vrai respect de la personne. Après 2010, j’y ai passé beaucoup de temps. Je peux rester une heure face à la mer pour me ressourcer. Nantes en Bretagne ? Oui, c’est en Bretagne (il sourit)."
L’ESSAI D’IMBULA
"On n’a pas encore pris de décision. J’attends de voir encore quelques jours en ce qui concerne l’effectif."
LE FOOTBALL FRANÇAIS
"Il y a des vrais problèmes économiques avec plusieurs problématiques : l’arrêt de la compétition l’an passé, les droits télévisuels cette année et l’absence de spectateurs dans les Stades. Ça fait beaucoup. Le football en général est touché mais en France, les droits TV ont été un problème supplémentaire. J’espère qu’on trouvera vite une solution mais ce n’est pas une situation euphorique."
FC Nantes - Stade Rennais
18ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Mercredi 6 janvier 2021, 19h
Stade de La Beaujoire
Par M.G & J.J