Face aux médias, Raymond Domenech est revenu ce vendredi midi sur de nombreux sujets tels que le retour de la confiance au sein du groupe, les axes de progression aperçus ou encore, son idée précise d'une organisation à mettre en place sur le terrain. Pour rappel, les Jaune et Vert défient le Racing Club de Lens dimanche après-midi (15h) au Stade de La Beaujoire.
LE POINT SANTÉ
Raymond DOMENECH : "Anthony Limbombe et Jean-Kévin Augustin sont dans le groupe, s'entraînent normalement et reviennent petit à petit. Après, il y a ce problème qu'ils ne peuvent pas jouer en réserve, donc c'est encore plus compliqué parce que pour les ramener plus vite à la compétition, ça aurait été bien de faire un match avec l'équipe de Pierre Aristouy. Seuls les entraînements les amèneront à la compétition. Concernant Moses Simon, il a couru à peu près normalement ce vendredi. Pas encore avec des appuis de côté mais sur des courses droites, ça va. Il n'a plus mal. Il va réattaquer avec le préparateur en début de semaine mais même pour Metz, je pense que ce sera un peu trop frais. On vise plus le match de Monaco."
DES MATCHES ENTRE LE GROUPE PRO ET LA RÉSERVE ?
"On y a réfléchi mais l'autre jour, la réserve a joué contre Lorient mais il y a eu des cas, avec des clubs, dont les centres ne sont pas testés régulièrement. On l'a fait une fois mais ça pose problème. Ça pose même problème pour faire "voyager" les joueurs du centre vers l'équipe professionnelle, car ils ne sont pas testés de la même façon que les professionnels. On aimerait bien pouvoir faire des matches mais la solution, c'est de les faire avec ceux qui ont eu la Covid-19 et ceux qui sont toujours testés. Ça écarte une partie des jeunes du centre... Aujourd'hui, on va essayer de mettre en place quelque chose pour les joueurs de l'Académie qui sont proches du groupe professionnel. Afin qu'on puisse passer d'un groupe à un autre, qu'on puisse faire des matches avec eux, sans le moindre problème. C'était déjà compliqué mais dès qu'on mélange, ça devient compliqué."
LES ENTAMES DES RENCONTRES
"On a réfléchi, on leur a montré. C’est une prise de conscience, déjà , qu’ils s’en rendent compte. Au début, ça se comprend parce qu'on est en train de se mettre en place. C'est cette confiance qui fait qu'on attaque les matches de la même manière, qu'on ne soit pas craintif au départ et qu'on prend les risques pour jouer un peu plus libéré au départ. Ça vient petit à petit. Déjà , il faut que ce soit clair pour eux. Ça l’est. Après, on a l’adversaire en face et on peut aussi par période, subir, être mieux. C’est un équilibre à trouver. Mais si on peut garder cette qualité durant 90 minutes, c'est mieux."
LES AXES DE PROGRESSION
"Il fallait structurer l’équipe, retrouver un bloc solide. Ce qu’on a fait contre Rennes. Ensuite, il fallait retrouver de la qualité dans le jeu collectif, offensif, en arrivant à animer le match et ne pas le subir. Ça n'a pas été trop mal fait à Montpellier. Maintenant, le troisième, c’est l’efficacité. Les trois piliers de la construction d'une équipe sont là . On sait que pour nous, l’efficacité doit être notre moteur, sans oublier le reste."
LA CONFIANCE
"Les joueurs ont repris confiance. Si j’ai pu partager ce que je sens, ce que j'étais, c'est bien. Ils connaissent leurs moyens, leurs qualités et doivent vraiment avoir conscience du potentiel qu'ils ont pour l'utiliser. S'ils ont repris confiance en eux, c'est bien. Jusqu’où ça va les amener ? C’est la question. Mais aujourd'hui, je sens cette confiance qui s’installe, cette vie de groupe qui reprend, avec des moments de plaisir, de collectif. Ça se sent. Comment on sent aussi très bien lorsqu'une équipe doute : tout est plus dur, il n'y a pas d'animation, ça ne chambre plus,... Là , les joueurs sont plus sereins. "Un effet Domenech ?" Je préfère qu'on dise qu'il y a un effet FC Nantes. C'est un ensemble. Oui, bien sûr que l’entraîneur, impulse, qu’il donne le ton. Mais ce sont les joueurs qui sont maîtres de la situation et obligés de réagir. Tout seul, on peut faire ce qu'on veut mais on n'a rien. Il faut que les joueurs soient réceptifs et actifs ensuite. L’entraîneur à un rôle, oui. L’objectif, c'est de leur donner les moyens d’être eux-mêmes. Quelque part, ce qu’on met en place avec l’ensemble du staff, doit permettre aux joueurs d'exprimer ce qu'ils sont capables de faire. Et ça, c'est collectif."
SURPRIS PAR CETTE BONNE AMBIANCE ACTUELLE ?
"J’ai réussi à leur faire admettre que le championnat avait commencé depuis deux matches. C’est déjà une bonne chose pour la confiance et aujourd'hui, on est parti ensemble pour quelque chose."
UNE IDÉE PRÉCISE DE L'ORGANISATION ET DES JOUEURS ?
"Je suis parti sur une idée de base. Je n’aime pas trop quand ça change, les joueurs aussi. Ce que j'ai vu, ça m’a conforté dans cette idée-là . Je revois d'ailleurs les joueurs du Real Madrid demander à Zinédine Zidane de ne pas trop changer d'organisation. Il a stabilisé l'équipe et ça a payé. Les joueurs ont besoin de cette stabilité, de créer des automatismes. On ne pas tout chambouler. Ça ne veut pas dire que c'est figé car il faut être performant, montrer quelque chose. Mais, je ne vais pas changer de système, de joueurs, d'organisation, pour dire que j'ai fait quelque chose."
UNE RÉUNION AVEC LES JOUEURS
"C'est quelque chose que je faisais aussi avec l'Équipe de France. On en parle peut-être pas toujours, ce n'est pas toujours suivi d'un effet particulier mais c'est présent dans le fonctionnement des clubs depuis très longtemps. Mais on a besoin de ça. Quand on parle de responsabilisation, le fait d'avoir des joueurs de haut niveau qui s'expriment sur le jeu, c'est bien pour un entraîneur."
LE RC LENS
"Quelque part, on s’est mis une pression positive. On est dans cette idée-là , qu'on peut gagner. Il faut, parce qu'il y a un adversaire qui est performant depuis le début de saison. C’est une équipe qui joue bien. J’avais vu les matches avant, lorsque j'étais sur le plateau de L'Équipe et j'affirmais déjà que cette formation lensoise est surprenante. C’est une équipe qui presse l’adversaire. Ils ont été à Lille pour aller les chercher dans leur camp, idem à Lyon, durant 90 minutes. Donc il faudra de la maîtrise, être capable de résister et répéter les efforts. Leur 3-5-2 très offensif, avec des latéraux qui montent beaucoup, gêne beaucoup les adversaires. C’est pour ça qu’ils font ces résultats. Pour un promu, c'est une vraie belle performance. Face à Lens, on n'est jamais à l'abri."
L'URGENCE DE GAGNER ?
"Je n'aime pas le mot "urgent". On s'est mis cette pression, on progresse mais l'étape suivante en effet c'est la victoire. C'est sûr. Et il faudra le faire face à un adversaire qui n'est pas simple à jouer mais on est dans cette démarche. Pour avancer, il faut gagner, c'est évident."
RANDAL KOLO MUANI
"On a un bon joueur, un attaquant de talent. Si on veut progresser, il faut tout faire pour le garder dans les meilleurs conditions. Je pense que par rapport à la gestion du FC Nantes, à la vie du Club, c’est important de garder les bons jeunes, de les valoriser, de les mettre en avant et de continuer avec eux. Ils auront le temps de partir, une fois installés, confirmés. C'est un choix stratégique pour eux et pour le Club. Je fais partie de ceux qui pensent que lorsqu'on a des jeunes joueurs intéressants, il faut les garder. Avec le Président, on discute. On a parlé d'autres joueurs aussi. On essaie de construire un futur à ce Club en échangeant. Aujourd'hui, ça fait partie des choses qui sont nécessaires à l'avenir d'un Club. Je suis toujours dans cette optique d’insister pour qu’on garde ces bons jeunes du Club, en faisant des efforts. La concurrence est rude avec les jeunes, le système du premier contrat professionnel de trois ans bloque... On en débat avec l'UNFP et les dirigeants travaillent sur un premier contrat de 5 ans pour les jeunes formés dans les clubs, afin de pouvoir les utiliser à un moment sans avoir le couteau sous la gorge (sic). Ça éviterait aussi une surenchère permanente. Leur laisser le temps de se préparer, de se construire dans leur club formateur, ce serait une bonne chose."
THOMAS BASILA – BATISTA MENDY, DES DÉPARTS LIBRES ?
"C'est une problématique qui se pose et il faut tout faire pour ne pas arriver dans ces situations-là . Je ne peux pas changer la donne. Maintenant, on est dans une situation précise. Je les utilise et je les ai pris parce que je pense qu'ils ont un vrai potentiel et qu'on peut les intégrer au groupe sans problème, à un moment ou un autre et c'est à eux d'évoluer. Après, si ça ne tenait qu'au Président et à moi, on voudrait les garder. Mais il y a du monde autour, avec des sollicitations. On va tout faire pour rester dans cette idée que, garder ses bons jeunes c'est à la fois bien pour eux et pour nous."
LE PRÊT D'ABDOULAYE DABO À LA JUVENTUS FC
"C'était déjà acté et je n'ai pas pu le voir à l'entraînement. Je ne peux pas juger. Je pars d'une nouvelle page, sur ce qu'il y a aujourd'hui. On va tout faire. Pensons à nos matches, pensons aussi à entraîner le plus de joueurs dans cette aventure afin qu'il puissent être performants avec nous."
RÉINVENTER LE FOOT FRANÇAIS ?
"On entend tellement de choses, qu'on n'est pas plus avancé. Les dirigeants, compétents, en sont conscients et il va y avoir des discussions, des débats. On voit qu'il y a la pression des diffuseurs pour modifier, trouver des solutions. Mais ce n'est pas notre préoccupation. Aujourd'hui, il faut s'imposer dimanche."
ATTENDRE AVANT DE SE PRÉCIPITER SUR DES RÉFORMES ?
"Oui, car le contexte est particulier. Mais si ça peut éclairer sur les problématiques du football... Mais c'est ce que j'avais déjà dit la semaine passée, il faut que les réformes soient internationales. On ne peut pas faire juste des réformes pour changer, tout modifier. C'est global et le débat sera plus large que le franco-français pour arriver à modifier quelque chose."
VERS UNE BAISSE DES SALAIRES DES JOUEURS ?
"Les joueurs ont leurs représentants, à l'UNFP, qui sont là pour parler avec eux, leur donner des infos."
ET DES ENTRAĂŽNEURS ?
"J'avais pris les devants, en tant que Président de l'UNECATEF, on n'a pas de directive à donner aux entraîneurs. D'ailleurs, les représentants des joueurs n'ont pas dit : "Il faut baisser les salaires !". C'est une ouverture pour un échange. On peut sensibiliser les entraîneurs mais je pense que ce sont des gens suffisamment mûrs pour comprendre les situations de leur club. Il y a de telles variations dans les salaires des entraîneurs qu'on ne peut pas dire la même chose. Il en va donc de la liberté personnelle et chaque entraîneur décidera avec son Président."
DES EFFORTS À FAIRE ?
"Bien sûr que tout le monde sait qu'il faudra faire des efforts. Mais encore une fois, si on demande que les seuls efforts soient réalisés que par les joueurs... Quand on sait que sur un salaire de 100, le Club paie 100 en charges et que sur le salaire de 100 que reçoit le joueur, il y a en a 50 qui partent dans les impôts. Ça veut dire que sur 200, il y en a 150 qui reviennent à l'État, pour faire notre système de santé et notre système éducatif. Il faut donc aussi demander des efforts à tout le monde pour aider l'économie du sport. Pas juste à sens unique, c'est-à -dire les joueurs."
FC Nantes - RC Lens
20ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Dimanche 17 janvier 2021, 15h
Stade de La Beaujoire
Par M.G & J.J