''Antoine a toujours eu cette âme de compétiteur''

David, à titre personnel, que représentaient ces rencontres au Parc des Princes face au Paris Saint-Germain ?

David MARRAUD : "Je me souviens évidemment de ces rendez-vous. J'ai joué mon premier Paris Saint-Germain - FC Nantes lors de la saison 1987-1988 (succès 0-2), avec notamment, un but d'Antoine (Kombouaré, 60'). Dans l'ensemble, les résultats étaient toujours assez serrés.
Bien sûr que ces rencontres au Parc des Princes étaient cochées dans le calendrier. Au même titre que les affiches face à Monaco, Marseille, ... Mais jouer au Parc, ça signifiait beaucoup pour de nombreux joueurs."

Antoine Kombouaré est arrivé en 1983 au FC Nantes, vous en 1985. Vous avez joué cinq saisons ensemble sous le maillot jaune et vert. Quels souvenirs gardez-vous du jeune homme qu'il était à cette époque ?

"Quand je suis arrivé en 1985, Antoine (Kombouaré) était dans la "passerelle" entre l'équipe première et l'équipe évoluant en 3ème Division. J'ai joué pas mal de matches avec lui et on avait même mis la main sur le titre de la poule Ouest cette saison-là. Il évoluait arrière gauche et se trouvait en concurrence avec Krzysztof Frankowski, son grand ami."

Humainement, comment pourriez-vous le décrire ?

"C'est un garçon qui s'était super bien intégré. Il était apprécié de tous de par sa franchise, son côté naturel. Dès qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, il le disait. C'est bien, ça me ressemblait un peu. Surtout, on pouvait compter sur lui. C'était une personne bienveillante avec une âme de compétiteur. Sans pour autant "écraser" tout le monde. C'est pour dire, comme j'ai pu en parler juste avant, son meilleur ami c'était celui qui jouait au même poste que lui ! Mais Antoine (Kombouaré) avait cette mentalité "Club". Oui, c'était tout pour le Club."

Avez-vous une anecdote particulière avec lui ?

"Je me souviens d'une partie de tarot au Domaine d'Orvault, lors d'une mise au vert. Desch' (Didier Deschamps) trichait, nous étions quelques heures avant la rencontre. On a failli se mettre la main dessus avec Antoine (Kombouaré) mais finalement le soir, on avait livré une très grosse prestation tous les deux (sourire). Antoine (Kombouaré), c'était quelqu'un qui pouvait être sanguin mais aussi très apaisé. Il savait prendre du recul sur les choses."

Sportivement, que retenez-vous de lui ?

"Il avait beaucoup de qualités. Et je pense qu'au fur et à mesure des saisons, il s'en est aperçu. Il avait pris conscience de son potentiel. Il était doté d'une très bonne détente, d'un super jeu de tête. Tactiquement, il était très souvent juste dans l'analyse des situations. Il est parti six mois à Toulon, avant de rejoindre le Paris SG."

Vous l'avez également croisé à quelques reprises lors de ses années en tant que joueur du Paris SG. C'était particulier ?

"C'était évidemment particulier, oui. Surtout que des joueurs formés au FC Nantes qui partaient, c'était toujours assez rare à cette époque.
Avant les rencontres, bien sûr qu'on se chambrait un peu mais toujours avec beaucoup de respect. Plus concrètement, j'ai souvenir du penalty qu'il m'avait marqué lors de la finale de la Coupe de France 1993 (défaite 3-0). Je savais qu'il allait frapper sur ma droite. Je l'ai touché du bout des doigts et il ne m'a pas manqué grand-chose. Dommage...
On a partagé beaucoup de bons moments et Antoine (Kombouaré), c'est quelqu'un avec qui on envie d'être dans le partage."

Aujourd'hui, il est entraîneur du FC Nantes avec l'envie de maintenir le Club. Quel regard portez-vous sur sa mission et en quoi peut-il être l'homme idéal pour y parvenir ?

"Antoine (Kombouaré) a pris en main un groupe fragile, qui manque de confiance. Il essaie par tous les moyens de trouver les solutions. Je sais qu'il le fait pour tout ce qu'il a vécu ici car le Club l'a marqué."

Paris SG - FC Nantes, dimanche soir. Un exploit sur la pelouse du Parc des Princes serait le bienvenu ! Quelles sont les clés de la rencontre selon vous ?

"Il ne faut surtout pas aller là-bas en équipe vaincue. Il faut avoir l'envie de faire quelque chose, de ramener un résultat. Il faudra que les joueurs soient solidaires, jouent les uns pour les autres. L'idéal serait d'ouvrir le score tout en étant organisé. Je suis sûr qu'Antoine (Kombouaré) mettra en place son plan de jeu."