Présent face aux médias ce vendredi midi, Antoine Kombouaré a fait le point à deux jours du match dimanche après-midi (13h), sur la pelouse du Stade Rennais (7ème). Pour l'entraîneur du FC Nantes, ce rendez-vous en Ille-et-Vilaine doit être synonyme de réaction après le revers de la semaine passée. Parce que c'est un Derby et parce que l'équipe a besoin d'une victoire pour rebondir et se placer dans ce sprint final.
LE POINT SANTÉ
Antoine KOMBOUARÉ : "La bonne nouvelle, c’est que tout le monde est sur le pont. On n’avait des inquiétudes concernant les tests Covid-19 mais personne n’est positif. Il y a eu des doutes sur deux cas mais tout a été levé ce matin après des analyses plus poussées."
DES TENSIONS APRÈS NICE ?
"C’est la vie d’un vestiaire. On est 19ème, il y a de la frustration mais moi j’aime ça parce que ça veut dire que le groupe vit. C’est bien que parfois le ton monte, que ça frictionne un peu plus que d’habitude. Il y a choses qui sortent enfin. De mon côté aussi, de temps en temps, il faut que ça sorte. Je pense que c’était le moment. Maintenant, il faut voir ce qu’il va se passer contre Rennes. Mais tout ça, c’est la vie d’un groupe qui n’est pas content de la situation. Il n’y a rien d’inquiétant. Ce qui serait grave, c'est que les joueurs prennent leur téléphone, se douchent et quittent le stade sans ne rien dire.
Tout le monde est revenu mardi avec de bonnes intentions, pour regrouper les forces et faire un grand match à Rennes."
LE CARACTÈRE DU GROUPE
"Dans toutes les équipes, lorsqu’il faut faire face à des difficultés, avec un mauvais parcours, on met souvent en avant l’absence de caractère, le manque de leaders. Il y a de ça et il y a également beaucoup de lacunes tactiques. On voit l’entame de match devant Nice, avec deux buts en moins de trente minutes, c’est compliqué. Dans le vestiaire, des choses sont enfin sorties un peu plus."
LE GROUPE NE LÂCHERA PAS
"Il y a juste à voir la rencontre de dimanche dernier devant Nice. On était mené 0-2 après trente minutes. C’est arrivé par le passé, ici ou ailleurs, que l’équipe dans cette situation s’effondre. Là , ça a été tout le contraire. On a fait une fin de première mi-temps intéressante avec ce but pour réduire la marque. Ensuite, à part la frappe de Lees-Melou, on a vu une attaque – défense. Mais oui on a manqué d’efficacité. La réaction était très bonne. Même si dans la défaite, c’est dur d’aller chercher du positif. Ce qui fait mal, c’est le revers et notre entame. J’ai provoqué ensuite certaines choses et il y a eu du répondant. C’est bien.
On a bien travaillé cette semaine et le groupe est prêt pour livrer un grand match dans ce Derby. Il faudra des actes forts avec une victoire évidemment."
LA RÉACTION ATTENDUE
"J’ai appris, par expérience, qu’il y a ce qu’on dit et ce qu’on fait. Il faut attendre le match. C’est un curseur important. Au-delà du résultat, c’est la manière dont on joue. Prendre deux buts contre Nice, ça a coûté cher. Mais j’ai aimé ce qu’on a montré ensuite pour revenir. Même si on n’a pas gagné."
LA TENTATION DE REPASSER À CINQ EN DÉFENSE ?
"Tout est possible. Le système, le schéma, c’est important pour que les joueurs sachent comment jouer mais le plus important, c’est l’envie, l’animation, l’efficacité à avoir dans les deux surfaces. Le fait que Rennes joue avec deux attaquants axiaux, il faut prendre en compte ces éléments. Bien sûr. Mais on va d’abord insister sur nos forces du moment, avec nos joueurs prêts mentalement, physiquement."
ABDOULAYE SYLLA ET QUENTIN MERLIN
"Ce sont des choix. Même si c’est vrai qu’aujourd’hui, il y a des joueurs meilleurs qu’eux. Ils ont beaucoup de qualités, beaucoup de potentiel. S’ils ne jouent pas plus aujourd’hui, c’est uniquement un choix sportif."
UN DERBY SANS PUBLIC
"Même s’il manque les supporters, l’effervescence, l’engouement et toute cette ambiance d’avant-match, ça reste un Derby avec cette rivalité locale, régionale même. Je suis bien placé pour en parler parce que j’ai eu la chance d’en jouer pas mal…
Aujourd’hui, si les courbes se sont inversées, c’est aussi avec la réalité économique. Rennes a un budget d’une équipe qui joue le Top 6 français. Après, il est clair que sur la saison, ils seront devant nous mais j’aime l’idée que sur un match, tout est possible. On a l’intention de leur poser des problèmes et faire un résultat. Mais on sait qu’ils ne vont pas nous faire le moindre cadeau."
LA BOÎTE À SOUVENIRS
"Non, je n'ai pas un souvenir sportif en particulier d’autant plus que j’ai beaucoup de mal avec ça. J’ai des copains qui sont meilleurs que moi dans ce domaine. Mais personnellement, j’ai des souvenirs de nos arrivées au stade. On avait La Beaujoire et eux évoluaient alors dans un stade bien plus petit qu’aujourd’hui. J’ai le souvenir des odeurs avec la galette-saucisse. Et cette foule présente à l’arrivée des joueurs. On pouvait voir l’ambiance, les gestes habituels en tant que visiteurs du jour et parfois, ça frappait un peu le bus (il sourit)."
DES MOTS DIFFÉRENTS AVANT CE MATCH ?
"Oui, on insiste évidemment en premier sur notre jeu, l’adversaire, parce que tout se passe sur le rectangle vert. Mais sur la préparation, c’est une surprise pour personne de voir que Rennes joue l’Europe et s’ils peuvent nous enfoncer et nous envoyer un peu plus vers la Ligue 2, ils ne vont surtout pas se gêner. Mais je pense que les joueurs le savent et on va répéter les choses pour ceux qui l'ignorent encore."
LA NOTION DE DERBY
"La grosse différence, après avoir comparé les derbys d’aujourd’hui et de l’époque, c’est que beaucoup de joueurs étaient issus du centre de formation. Ceux qui étaient avec moi avaient vécu les derbys chez les jeunes et c’était valable à Rennes aussi. Mais aujourd’hui, il y a beaucoup de joueurs qui ne se sont pas issus du centre.
Après, la pression est mise par les supporters et pour les joueurs, ce sont trois points qui sont en jeu. Alors en ce qui nous concerne, il s’agit de points importants parce qu’on se bat pour le maintien.
Avec le public, il y a la pression mise à la veille du match, l’accueil au stade qui diffère. L’environnement extérieur met une pression supplémentaire mais après, ça ne change pas grand-chose pour les joueurs."
LE MATCH DE L’AN PASSÉ
"Je n’ai pas regardé ce qu’il s’est passé l’an dernier. Aujourd’hui, c'est tellement loin…"
ÊTRE EFFICACE
"Face à Nice, on a joué sans complexe mais il faut se montrer efficace. Surtout défensivement, il faut qu’on arrive enfin, et c’est ce qu’on met en place, tout en trouvant un équilibre, à ne pas prendre de but. Mes joueurs me feraient plaisir si on arrivait à sortir d’un match sans prendre le moindre but. Ce serait bien. Ça voudrait dire qu’on aurait pris au moins un point. Et comme à chaque match on est capable de marquer… Mais l’idée, c’est ça : d’abord être solide défensivement et aller leur poser des problèmes."
LE CLASSEMENT DES CENTRES DE FORMATION AUJOURD’HUI
"Je pense qu’il y a de grandes différences de moyens, d’argent entre les deux clubs. Rennes est capable d’acheter des jeunes que le FC Nantes ne peut pas se payer. La base, c’est ça. C’est aussi ce que fait le Paris SG, Lyon, l’AS Monaco, le LOSC. Ce sont des clubs qui investissent beaucoup d’argent dans la formation."
L’ABSENCE DE PUBLIC POUR LE SPRINT FINAL
"C’est dur, au début. Mais aujourd’hui, tout le monde s’est habitué à ça. On s’est habitué à jouer sans public et il faut faire avec. On n’a pas le choix. Il ne faut pas que ce soit une excuse pour expliquer les mauvaises performances.
Pour dimanche, si reçoit un accueil des supporters rennais, j’espère que ça va nous galvaniser. La pression, ça permet de découvrir des choses en soi qu’on n’imaginait pas. Normalement, cette pression permet de se surpasser. Mais il faut bien la prendre. C’est une pression positive, qui permet de se concentrer davantage, de courir plus. Il faut aimer la pression, comme il faut aimer les responsabilités."
UN MOT AUX SUPPORTERS NANTAIS
"C’est compliqué parce que certains sont résignés et il est impossible de leur faire changer d’avis. Mais ceux qui sont encore indécis, il faut y croire. On travaille quotidiennement avec une seule idée en tête : le maintien du FC Nantes en Ligue 1. On y croit, on a confiance en notre travail, en notre groupe. On fera tout pour obtenir ce maintien dans l’élite. Il faut rester soudé et garder confiance."
Stade Rennais - FC Nantes
32ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Dimanche 11 avril 2021, 13h
Roazhon Park
Par M.G & J.J