25 novembre 2021

''Montrer davantage de personnalité''

Antoine Kombouaré

Face aux médias ce jeudi midi, Antoine Kombouaré a fait le point avant la rencontre de samedi après-midi (17h). Les Jaune et Vert se déplaceront sur la pelouse du LOSC, dans le cadre de la 15ème journée de Ligue 1 Uber Eats. Le technicien nantais se méfie du Champion de France en titre, qui a des difficultés en championnat mais qui performe en Ligue des Champions. Retrouvez sa conférence de presse ci-dessous.



LE POINT SANTÉ

Antoine KOMBOUARÉ : "Sébastien Corchia (ischio-jambier), Roli Pereira de Sa (entorse claviculaire), Renaud Emond (ischio-jambier) sont blessés. De son côté, Charles Traoré est malade depuis deux jours (gastro). On ne l'a pas encore vu aujourd'hui. J’espère qu’on aura des nouvelles demain."

MOSES SIMON

"Moses Simon a repris l’entraînement avec nous depuis hier. Il a fait un travail lundi, mardi avec le préparateur physique. Depuis deux jours il est avec nous et ça se passe bien. C’est la bonne nouvelle même s'il a encore quelques petites douleurs. Il a pu s’entraîner normalement mais continue les soins."

LE MATCH DU PARIS SG

"On n’a pas le choix que d’avancer. Les rencontres viennent vite. Il y a deux matches avec Lille et la réception de l’Olympique de Marseille. Il faut se remettre dedans, passer à autre chose tout en gardant les bonnes phases à Paris en deuxième mi-temps. On est revenu avec de belles intentions, bien meilleures qu'en première période où on a connu de grandes difficultés. On a pu revenir au score tout en tenant le point du nul pendant un bon bout de temps, avant de flancher en fin de match. Ce sera différent à Lille."

LE BUT CONTRE SON CAMP

"On n’a pas le droit de se retrouver avec nos onze joueurs dans la moitié de terrain pour attendre que l’adversaire fasse la faute. Il faut les pousser à la faute, ne pas hésiter à cadrer et harceler le porteur. Si on n’y arrive pas, il faut que les joueurs libres assurent le marquage plus près afin d'éviter d'être dans le dur lorsqu'ils prennent de la vitesse. À mon sens, le bloc était beaucoup trop bas et je pense qu’on aurait dû aller plus haut. On a été puni."

DES SIMILITUDES AVEC LE LOSC ?

"On s'attend à un autre match que celui joué à Paris, peut-être même plus compliqué. On a affronté le PSG après une trêve internationale. Très honnêtement, je ne pensais pas que Mauricio Pochettino allait aligner Neymar, Messi, Mbappé en même temps. Aujourd'hui, la configuration est différente. Paris avait dix points d'avance en tête du classement alors qu'on s'apprête ce week-end à aller jouer le LOSC, qui sort d'un match de Ligue des Champions mais qui est dans la difficulté en L1. Je pense que cette victoire de mardi soir et cette probable qualification pour la phase finale, va les booster et leur donner une grande confiance. Maintenant, ils vont se dire qu’il va falloir travailler pour regagner leur place en Ligue 1. Là, ils sont derrière nous avec un point de retard. Autant Paris pouvait se permettre de lever le pied, autant là...

LE LOSC

"Je pense qu'ils vont jouer la gagne avant tout, avec des arguments autres que ceux du PSG. J'imagine qu’ils vont plus nous faire souffrir. C'est mon avis.
Leurs deux derniers matches de championnat à domicile se sont soldés par deux nuls (contre Angers et Brest). Bien sûr qu'on a envie d’aller là-bas faire quelque chose. Sauf que si on fait la même première mi-temps que contre le PSG, ce sera compliqué. Ils démarrent très fort à la maison et marquent la plupart de leurs buts en première période. Ils ont plus de mal en deuxième mi-temps. Après la Ligue des Champions, le LOSC a toujours eu du mal... On espère que ce sera encore valable cette semaine."

LES FORCES DU LOSC

"Leur attaque est redoutable. Le week-end dernier, il y avait Bamba, Weah, Yilmaz et David… Il y a aussi Ikoné, Yazici... Il y a vraiment de la qualité sur le plan offensif. Concernant les milieux de terrain, le LOSC possède des joueurs comme André qui va effectuer son retour, Xeka ou Renato Sanches. Ces joueurs sont forts physiquement, techniquement. En défense, c'est très expérimenté, avec des latéraux très offensifs avec Celik et Reinildo. On s'attend à une équipe capable de contrer, qui va vite vers l'avant. Et puis surtout, il ne faut pas l'oublier, Lille reste le Champion de France en titre. Ils ne sont pas à leur place. Ils ont connu un début de saison compliqué, notamment avec les départs de Mike Maignan et du coach, Christophe Galtier. Il fallait aussi digérer ce sacre en L1. Mais je sais qu'ils retrouveront leur vitesse de croisière. J'espère juste qu'on fera une grande performance."

LE MATCH DE LILLE EN C1 MARDI

"C'était à l'image de ceux qu'ils font en championnat, surtout à domicile. Ils sont capables d’aller de l’avant, s'offrent des situations et ont du mal à marquer, tout en ayant également quelques soucis. Mais mardi, contrairement en championnat, ils ont su marquer et tenir leur avantage."

POURQUOI CES REGRETS APRÈS LES MATCHES ?

"Il manque un peu de tout, notamment de l’endurance mentale. J'avais beaucoup insisté sur ça dans la semaine avant de jouer le Paris SG. On savait qu'ils finissaient bien leurs matches et c'est ce qu'il s'est passé.
Il nous manque un mental plus costaud, plus de sérénité, plus de calme. On l'a encore vu samedi. On s’est retrouvé à onze contre dix et c’était la même chose face à Strasbourg. Sur nos situations, il faut aussi avoir cet esprit tueur qu'on n'a pas eu. À Paris, on encore eu quelques opportunités et ce même à 2-1 en faveur du PSG. C'est un tout...
Il faut aussi renouer avec cette dynamique positive qui est un peu perdue depuis plusieurs matches. Les victoires amènent de la confiance et elles nous font basculer pour justement, transformer ces situations en réussites.
Les réussites se provoquent et c'est ce qu'il faut faire à présent. De plus, on doit avoir plus de personnalité dans ces moments-là, plus de caractère, ne pas baisser la tête. La difficulté sur la durée, fait que parfois on baisse la tête."

L'ENTRÉE DE QUENTIN MERLIN

"J'ai dit après le match, c’est toujours difficile de sortir des satisfactions après un revers, surtout quand on a le sentiment d'avoir perdu des points. Il y a eu quelques satisfactions dont Quentin, avec sa bonne rentrée. C’est bien pour lui, pour l’équipe. Après, par rapport au poste, si je le fais rentrer ici, c’est que ça fait plusieurs mois qu'il évolue à ce poste. Il affectionne ce poste, où il a déjà joué dans les catégories jeunes pour en avoir discuté avec lui. Maintenant, on verra pour la suite."

L'APPORT DES RECRUES

"J’attends toujours beaucoup de mes joueurs et en particulier, des recrues qui sont arrivées cet été. Ces joueurs ont fait de bonnes choses mais j'en attends toujours plus. Bien sûr qu'il y a eu des soucis pour avoir du rythme, avec des pépins physiques dans la préparation. mais c’est en deçà de ce qu’ils peuvent nous donner. Ils ont un gros travail à faire pour être à niveau et lorsqu'on fait appel à eux, ils doivent être capables de passer la vitesse supérieure. Ça va au-delà de nous faire gagner des matches. Il y a de la concurrence et on n'attend pas les absents. Le plus important, c’est que lorsqu'ils seront amenés à jouer des bouts de matches ou qu'ils démarreront, il faut qu'ils montrent de l'efficacité. Mais tout ça, ils le savent parce que leur dit."

WYLAN CYPRIEN

"En plus d'avoir été embêté, il faut se souvenir qu'il n’a pas beaucoup joué avant de venir ici. En arrivant chez nous, il s'est blessé juste avant la reprise et a donc manqué plusieurs rencontres. Il a pris du retard avant de bien revenir en réalisant de bonnes entrées, puis s'est blessé à nouveau. Récemment, il a été malade... Il n'a pas de chance non plus mais c’est à lui d’être costaud, de travailler et de venir apporter sa pierre à l’édifice avec toute son expérience. J'ai confiance !"

LE RETOUR AU JEU DE JEAN-KÉVIN AUGUSTIN

"Je suis très content, c'est bien ! Et je le suis. Ce n'est pas le seul d'ailleurs. La plupart des joueurs avec la Nationale 2 sont suivis. Il a effectué sa rentrée. À lui de continuer de bosser. La porte avec l'équipe une n'est fermée à personne. Surtout pas. Mais il a du boulot et il sait que c'est à travers son travail et ses performances qu'il - lui comme les autres- pourra avoir sa chance. Maintenant, il faut qu'il enchaîne afin de retrouver son efficacité. Avant de penser à l'équipe première, il faut d'abord qu'il pense à se soigner (Covid long), à redevenir un athlète, qu'il joue et qu'il marque."

LA VIOLENCE DANS LES STADES

"Il y a vraiment des personnes bien plus qualifiées que moi pour trouver des solutions et surtout, faire en sorte que ce qu'on a pu voir dimanche, ne se reproduise plus.
Dimanche soir, je me suis mis devant mon poste de télé parce que dans six jours (mercredi 1er décembre), on joue Marseille. Je me suis dit : "tiens, je vais me régaler et je vais bosser en regardant ce match, parce que je suis très intéressé par ce que peut faire cette équipe de l’OM." Sauf qu'au bout de cinq minutes, plus rien. J’étais très frustré et ma frustration s’est transformée en colère. Ce n’est pas possible, ce sont des choses qui se répètent et deviennent de plus en plus graves ! Surtout, j’étais très affecté quand j’ai vu Dimitri (Payet) au sol. Personnellement, je ne peux plus voir ces images. C’est quelque chose de très grave de penser qu’il y a des gens qui sont chez eux et qui viennent voir un match pour agresser un joueur. C’est inadmissible, c'est impensable. Pour moi, ces gens sont des criminels et ils n'ont rien à foutre dans les stades (sic). Si j'étais dans les institutions qui prennent des décisions, ces individus ne mettraient plus jamais les pieds dans un stade.
Aujourd'hui, on est sur un terrain de football et à n'importe quel moment, il peut se passer quelque chose de très grave. Je l'ai vécu en tant que joueur, sous le maillot du PSG sauf qu'on en parlait moins. Des ciseaux étaient arrivés à mes pieds mais c'était à l'époque. Là, trente ans après, vous avez un joueur qui prend une bouteille dans le visage. Mais là, on ne parle plus de foot ! J’ai essayé de me mettre 30 secondes à la place de Dimitri (Payet), et le garçon est traumatisé à vie. Seuls ceux qui ont joué au football peuvent comprendre ce qu'il se passe à ce moment précis. À ce moment-là, il ne peut plus jouer, ni lui, ni ses partenaires. Tout le monde est affecté. Et même si on oblige les joueurs à revenir sur le terrain, ce n’est plus le même match. Je pense aujourd'hui qu'à chaque fois qu’un acteur est agressé, on ne doit plus jouer. Je dis ça parce que ça peut aussi nous arriver. Si demain on joue contre Marseille et qu’un supporter de chez nous agresse un joueur marseillais, on ne peut plus jouer. Parce que ce n’est plus la même équipe en face.
Les déclarations de Jean-Michel Aulas ? Je n’écoute même pas… Ce qui m’intéresse, c’est l’état du joueur. Et lorsque je vois Dimitri (Payet) blessé au sol, c'est fini, on ne parle plus de foot. Il n’y a plus que les politiques, les gens de la Ligue et des supporters pour penser qu’on peut encore jouer après ça. Mais c’est impossible. Si demain ça arrive à l'un de mes joueurs, il n'y a plus de match et je demande à mon équipe d'aller à la douche et on s’en va. Même si on doit perdre des points ensuite.
Les sanctions ? Je suis scandalisé quand j’entends ces peines-là (six mois de prison avec sursis et une interdiction de stade de 5 ans pour l'auteur des faits, ndlr). Quand j'entends ça, je suis scandalisé. Je ne parle pas de l’aspect de la prison, mais pour l’interdiction de stade, ce devrait être à vie. Et il faut aussi que les clubs arrêtent d’être trop conciliants avec les supporters. Ça, ce ne sont pas des supporters, ce sont des criminels. C'est comme si à chaque fois que je faisais insulter dans les tribunes, je montais pour aller frapper le supporter. Mais jamais, jamais ça me viendrait à l'idée ! On accepte, on dit rien. Il faut sensibiliser les gens, les rééduquer, parce que c'est ça mais surtout, il faut sanctionner. C’est très important. Sanctionner les gens et sanctionner les clubs aussi."


LOSC - FC Nantes

15ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Samedi 27 novembre, 17h
Stade Pierre-Mauroy


Par M.G, J.J


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