Face aux médias ce mercredi midi, Antoine Kombouaré a fait le point avant la rencontre de vendredi soir (21h). Les Jaune et Vert accueilleront le RC Lens, dans le cadre de la 18ème journée de Ligue 1 Uber Eats. Retrouvez sa conférence de presse ci-dessous.
LE POINT SANTÉ
Antoine KOMBOUARÉ : "Il n'y a plus que Roli Pereira en absent. On enregistre les retours de Sébastien Corchia et Renaud Emond. Pour Roli, il y a toujours le problème à son épaule. Il y a un temps de cicatrisation qu'on doit respecter. Si tout se passe bie, il retrouve le groupe en début de semaine prochaine."
La victoire à Lorient, enfin ça tourne pour le FC Nantes ?
"Enfin ça bascule ! Mais il faut aussi être conscient que la copie rendue là -bas n'est pas bonne. Pour une fois, c'est le résultat qui prime. On est bien sûr très contents de battre cette équipe qui fait partie de notre championnat. Et aussi de ne pas avoir pris de but. Ca faisait longtemps et ça fait du bien. Ce sont trois points très importants dans la course au maintien. On distance cette équipe de Lorient, même si ça n'est qu'au moment où je parle. C'est une très bonne chose, mais on est conscients qu'il ne faut pas répéter ce genre de prestations."
La saison dernière, il avait fallu attendre février pour arriver à 22 points...
"Je ne raisonne pas comme ça. Par rapport à l'année dernière, oui, on est en avance. Mais on a dit qu'on faisait tout pour ne pas revivre cette situation, ce maintien acquis dans la douleur.
Ce qui m'importe, c'est qu'on continue à avancer, peu importe les adversaires qu'on a en face. On a appris de nos trois confrontations face aux grosses cylindrées - PSG, Lille et Marseille -, et la victoire acquise face à Lorient est une victoire à l'expérience. Dans la difficulté et la douleur, mais ce dont on n'a pas été récompensé sur ces trois matches est enfin arrivé à Lorient. Les points, c'est une chose. Mais la manière est plus important à mes yeux. Si on joue mieux, on doit pouvoir avoir plus de points et donc plus d'écart sur nos poursuivants"
Lens fait-il partie de votre championnat ?
"Pour l'instant, non. Sur ce qu'on voit et ce que Lens montre - ils sont sur la continuité de la saison dernière -, ils sont un cran au-dessus.
Je ne dis pas ça parce qu'on les reçoit. C'est une équipe qui montre un football offensif, agressif et efficace, même si c'est un peu plus compliqué pour eux ces derniers temps. J'aime voir leur équipe jouer. C'est du jeu vers l'avant, des joueurs qui prennent pas mal de risques, des couloirs qui animent beaucoup les phases offensives, beaucoup de présence dans le camp adverse... c'est un football plaisant à voir."
Comment expliquer cette dynamique ?
"Ils sont sur la dynamique de la saison dernière, où la montée a produit cette confiance. Les automatismes se sont mis en place, les résultats sont là , la confiance... L'année dernière, pendant longtemps, on a pensé qu'ils étaient partis pour faire la Ligue Europa. Ils sont repartis sur les mêmes bases. Les résultats aujourd'hui nous font constater qu'ils sont meilleurs que nous. Le classement le montre. L'année dernière, on jouait les barrages pendant qu'ils jouaient l'Europe. Mais un championnat est un marathon. On verra à la fin de la saison."
Comment expliquer le "trou" Ã Lorient ?
"J'ai donné les raisons. On a joué trois gros matches, pour nous des matches de Ligue des Champions. Ca bouffe beaucoup d'énergie, physique et mentale. Il ne faut pas oublier que trois jours avant, on joue plus d'une heure à dix contre onze contre une belle équipe de Marseille. Ca laisse des traces.
Et puis, il faut reconnaître aujourd'hui qu'on est moins bien défensivement. Il faut qu'on retrouve le goût de défendre son but, être plus agressifs dans le bon sens du terme, qu'on aime récupérer des ballons. On se rend compte qu'on ne peut pas attaquer si on n'est pas solides. Contre Lorient, on subit beaucoup de tirs et de situations. C'est donc impossible d'avoir des situations quand on passe son temps à défendre. Quand on est moins bien physiquement, il faut avoir le mental et se retrousser les manches. C'est un travail collectif. Mais c'est la vérité du match contre Lorient. On verra comment on va se comporter face à Lens. Si on fait le même match contre Lens, ça va être compliqué."
Comment expliquer les entames de match diffciles ces derniers temps ?
"De la fatigue, un peu de doute aussi... On est aussi au mois de décembre... il n'y a pas une explication. Et puis c'est normal aussi. Ca fait presque 6 mois qu'on a repris, il y a un peu de fatigue. Les petites vacances arrivent, il nous reste trois matches et il faut donner un dernier coup de collier. Les joueurs savent qu'on attend autre chose et surtout une réaction."
Moses Simon semble moins décisif...
"J'attends toujours qu'il soit performant. Il fait un début de saison fracassant, et il est aujourd'hui moins bien, à l'image de l'équipe. A lui de faire le dos rond. Il doit récupérer. Il est titulaire avec son équipe nationale, avec les déplacements. Physiquement et mentalement, c'est difficile. Les adversaires surtout le connaissent mieux. Contre Marseille, il avait deux joueurs sur le dos. Il doit s'adapter. C'est une période. Je ne suis pas inquiet.
La CAN ? On y est pas encore. C'est tellement loin."
Quentin Merlin offre des possibilités à gauche...
"Je pense à tout. A part Simon qui a le profil d'un joueur de côté gauche, on a des joueurs assez polyvalents. Il y a plein de possibilités."
Vous connaissez bien Lens...
"J'y ai passé 3 ans. Ca m'inspire des moments de joie. Sportivement, ça n'a pas toujours été facile, mais j'y ai passé trois ans très bien. Et un public exceptionnel. Il faut le vivre pour comprendre. On parle du stade, mais il y a aussi les entraînements où on est obligé de fermer les séances parce que sinon, il y a du monde tous les jours. Ce sont des supporters fabuleux.
On a connu des problèmes financiers qui ont fait que les joueurs qui ont fait la montée ont été obligés de partir. On a donc lancé beaucoup de jeunes, par la force des choses. Mais c'était très enrichissant. J'ai grandi là -bas. Le club a failli disparaître plusieurs fois, et on a été tenus par les politiques car personne ne voulait voir Lens disparaître. On a travaillé. Mais après la trêve, les cadres n'en pouvait plus. On a fait montré beaucoup de jeunes - trop tôt - mais ça a permis à trois d'entre eux de percer.
En tant qu'entraîneur, je prends la situation telle qu'elle est et je ne me plaint pas. On a aussi fait notre année à Amiens, on n'avait plus de stade. Ca faisait partie des difficultés. Peu importe les problèmes, on n'a pas à se plaindre et montrer qu'on peut faire de bonnes choses. On a malgré tout fait un bon championnat, mais ça s'est compliqué sur la fin. On a tous appris de cette situation, on est restés calmes, on a travaillé et on est partis avec le sentiment d'avoir fait notre travail jusqu'au bout."
Le Nord, une terre de foot...
"Oui, les gens aiment profondément leur club, passionnément. Ce sont des gens à part, qui donnent beaucoup. C'est pour ça que quand on est joueur là -bas, on a des responsabilités.
Et j'ai connu un président formidable, Gervais Martel, qui s'est bagarré pour garder le club en Ligue 1... ce sont des clubs qui ont besoin de moyens parce que - aujourd'hui - le RC Lens est une grosse structure. Lens a aujourd'hui les moyens pour tenir la route, faire un bon championnat et recruter des bons joueurs."
Avec la crise sanitaire, avez-vous renforcé la vigilance ?
"Il y a de l'inquiétude et de la vigilance. Au club, on fait tout pour qu'il n'y ait pas de cas. On parle aux joueurs, on limite les passages... il y a de l'inquiétude, mais on a aussi un travail à faire. On pense au match de vendredi. Des mesures plus strictes ont été prises, et c'est bien."
Dans le cadre du match non joué entre Lyon et Marseille, faut-il retirer des points ?
"Il y a des gens compétents qui prennent les décisions. Je pense que c'est compliqué pour les clubs, surtout pour les joueurs. Mon avis ? Il faut rejouer le match. C'est mon avis.
En même temps, il faut sanctionner. On l'a vu ici contre l'OM avec des gens qui viennent sur le terrain pour faire les clowns. Il faut les sanctionner à vie, leur faire comprendre qu'ils n'ont jamais le droit de venir sur un terrain. Il faut sacraliser la pelouse. Les gens qui viennent pour agresser les joueurs - avec une bouteille d'eau ou des pièces - n'ont rien à foutre dans les stades. Ce sont de vrais problèmes. Mais qu'on peut faire, nous ? Je trouve dur de sanctionner les clubs, mais il faut qu'on fasse quelque chose."
FC Nantes - RC Lens
18ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Vendredi 10 décembre, 21h
Stade de La Beaujoire
Par F.C. & J.J.