Quand les Canaris nantais abordent la 1ère rencontre historique en Division 1 face aux Merlus lorientais, c’est avec une composition de jeunots.
Rencontre historique car ce 19 septembre 1998, Nantes et Lorient organisent leur 1er derby dans le championnat de France professionnel.
Les Nantais restent sur deux victoires consécutives, contre Sochaux et à Toulouse. Les flèches de côtés, Olivier MONTERRUBIO et Alioune TOURE, alimentent fertilement les buteurs jaune et vert. Dans l’entrejeu, Christophe LE ROUX et Eric CARRIERE lancent les flèches. En tours de contrôle, "le jeune et l’ancien", Nicolas GILLET et Nestor FABBRI, règnent sur la défense.
L’équipe de Lorient possède une façon de jouer tournée ostensiblement vers l’offensive. Leur coach, Christian Gourcuff, n’y est évidemment pas étranger.
Les clubs voisins ont chacun leurs caractéristiques structurelles et un passé qui ne se comparent pas.
Mais, ces cousins à la mode de Bretagne sont systématiquement à la recherche du collectif dans leur jeu. Les deux équipes sont toujours en quête d’avoir le monopole du ballon. Pourquoi ?
Pour leur permettre de ne pas s’engoncer dans un carcan de système de jeu, mais de faire vivre le ballon par la prise d’initiatives, qui allie adresse technique, vitesse, et lecture du jeu par anticipation.
Tout un programme, mais les deux entraîneurs sont (eux) réellement deux frères de jeu.
Raynald DENOUEIX en est conscient : "...Face à Lorient, il ne faut pas aller là où l’autre est habile collectivement, mais s’organiser afin d’utiliser le ballon dans les intervalles créées par des décalages intelligents..."
Pour ce premier duel en Division 1, le FC Nantes Atlantique ne doit pas prendre de haut son "clone" lorientais.
Devant la belle assemblée (35 000 spectateurs) du stade de La Beaujoire, Nantais et Lorientais partagent l’amour du beau jeu. Menés à la marque, dès la 8ème minute de jeu par le promu, les Jaune et Vert forcent leur grand talent pour revenir au score.
La chance et un pénalty aident à ce retour. L’ancien de Lorient, Christophe LE ROUX se charge de tirer le pénalty pour marquer, face à ses anciens coéquipiers, le but dont il rêvait en avant-match.
La légitime défiance d’avant-match se transforme en partage de points dont les protagonistes se satisfont.
Les jeunes LANDREAU, GILLET, SAVINAUD, OLEMBE, TOURE, DA ROCHA et CARRIERE sont finalement tout heureux de ne pas perdre ce match historique.
Leur coach-adjoint, Georges EO, ancien joueur des 2 clubs, l’a imaginé en soirée "esprit de fête", ...pourvu qu’elle fut (d’abord) jaune et verte !
Par P.L.