''C'était le match le plus important...''

M. Bertrand-Demanes, pourquoi avoir ressenti le besoin d'écrire cet ouvrage, qui plus est, dix ans après avoir vaincu la maladie ?

Jean-Paul BERTRAND-DEMANES : "Surtout dix ans après, oui. J'ai pas mal d'amis qui, notamment le jour où j'ai été guéri et lorsque j'ai achevé le triathlon Ironman de Nice (2018), m'ont dit que ce serait pas mal que j'écrive un livre parce que mon histoire était un peu particulière. Je ne ressentais pas vraiment le besoin de le faire et je n'y voyais pas vraiment beaucoup d'intérêt.
Mais un jour, un peu avant le premier confinement, j'ai reçu un coup de téléphone du Docteur Bardet, dont je parle dans le livre et qui était mon médecin au Centre anti cancer René-Gauducheau. Je savais qu'il se battait à son tour contre un cancer. Il m'a appelé pour tout autre chose et je lui ai dit qu'il fallait s'accrocher, se battre et ne pas baisser les bras. Il m'a répondu : "M. Betrand-Demanes, je pense à vous tous les matins. Je m'inspire de votre état d'esprit lorsque vous veniez me voir durant tous ces mois, pour réaliser votre radiothérapie. Je pense que vous devriez écrire un livre parce que ça pourrait aider des gens." De là, je me suis dit que si lui pensait que ça pouvait aider des personnes à mener ce combat contre la maladie, il fallait que je me lance. Et finalement, le premier confinement est arrivé quinze jours après. Je me suis posé devant une feuille de papier et j'ai commencé à gratter quelques lignes. Tout est vraiment parti de ce coup de téléphone."

Aider les autres ? Oui, c'est bel et bien le sens de ce livre. Durant mon combat, l'ouvrage de David Servan-Schreiber, "Anticancer" m'a énormément apporté. J'ai pensé que si pouvais donner des pistes, ça pouvait être une bonne idée. Après, ce n'est pas mon livre qui fera guérir les gens. Ce qui va guérir les gens, c'est la chimiothérapie, la radiothérapie et tous les soins qu'ils pourront recevoir. Mais si j'arrive à donner aux patients un peu de courage, un peu de volonté pour supporter ces traitements, j'aurais "accompli mon œuvre".

On a toujours parlé de vos nombreux matches disputés, que ce soit avec le FC Nantes ou l'Équipe de France. Mais ce match-là, n'avait rien à voir avec ce que vous aviez vécu dans votre carrière...

"Bien sûr. C'est LE match le plus important. Je suis sûr que ma vie de sportif de haut niveau, l’exigence que j'ai toujours pu avoir, les qualités qu'il faut pour performer au haut niveau, m'ont été utiles dans ma détermination, dans mon combat face à la maladie. Dans ce livre, on parle de cette maladie bien sûr, mais on réalise également des flash-back sur ma carrière, sur quelques anecdotes aussi. C'est un mélange de tout ça. Mais évidemment, que ma carrière de footballeur au FC Nantes a pu m'aider au quotidien dans cette épreuve traversée. À côté, même les buts encaissés entre les jambes restent de très bons souvenirs (rires)."

Aujourd'hui, comment allez-vous ?

"Aujourd'hui, tout va très bien et je suis en pleine forme. J'ai une visite de contrôle tous les ans, parce que j'étais quand même au stade 4. Je suis à la retraite et j'ai la chance de pouvoir pas mal voyager et de profiter de la vie, de mes proches et de mes amis. Je suis très attaché à toutes ces personnes. Je suis toujours le FC Nantes et les résultats du Club, bien sûr, même si j'ai pas mal décroché du football au terme de ma carrière."

Vous allez reverser l'intégralité de vos droits d'auteur sur ce livre, au Centre anticancéreux de Nantes. Un geste à saluer, venu naturellement ?

"Bien évidemment. Pour être honnête, ce livre va même me coûter un peu d'argent. Je ne suis pas malheureux, je ne suis pas à plaindre et je le fais bien volontiers parce que je suis redevable de tous les médecins qui ont su me soigner, eux qui ont pris du temps pour moi de façon incroyable. Si ça peut également aider, à mon échelle, à faire avancer la recherche contre cette maladie, j'en serais le premier ravi. J'ai conscience que je ne vais pas dépasser le million de ventes (rires) mais à mon faible niveau, j'espère bien rapporter le plus gros chèque possible au Centre anti cancer René-Gauducheau. Preuve en est que les gens sont sensibles à ça, tout le monde paie. Mes enfants, mes amis ont souhaité s'offrir le livre mais à une seule condition : en l'achetant."

4ème de couverture :

"Stade 4, le match de ma vie", paru aux éditions Max Milo Éditions.

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