''Montrer qu'on peut confirmer à l'extérieur''

Etes-vous redescendu des émotions vécues jeudi soir ?
Moussa Sissoko : Il le faut ! Il y a un match très important qui nous attend. C'est notre quotidien, même si c'est quelque chose de spécial ce que nous avons vécu, pour tout le groupe, le staff et le club. On en a bien profité. Il faut bien se préparer pour le match à Reims.

Comment situes-tu cette qualification dans ta carrière ?
Moussa Sissoko : C'est quelque chose d'exceptionnel. Avant le match, on était 3e et assurés d'être en Ligue Europa Conférence. Mais le groupe avait cette envie de bien finir et de nous donner toutes les chances de finir à la 2e place, en espérant un faux pas de Qarabag. Fribourg a joué le coup à fond et on devait se donner les moyens de faire le job. On a fait le travail sur le terrain. C'était une joie immense et j'espère que ça nous donnera encore plus de confiance. C'est un groupe jeune, qui découvre l'Europe. On savoure. C'est bien pour le club et la ville. Ça fait un certain temps que la ville attendait de revoir son club jouer les Coupes d'Europe. C'est grand. On met ça de côté et c'est notre quotidien qui revient. Il faut redescendre de notre nuage.

C'est aussi une victoire à l'extérieur. Un déclic ?
Moussa Sissoko : Je l'espère. Je ne le savais pas. On sait que les matches à l'extérieur sont compliqués. On a gagné à l'extérieur face à un grand d'Europe. J'espère que ce sera un déclic. J'espère qu'on montrera face à Reims qu'on peut confirmer à l'extérieur. Ce sera un match compliqué. Ça fait longtemps que Nantes n'a pas gagné là-bas. Ça peut être le bon moment pour nous et pour remonter au classement.

Un poids en moins ?
Moussa Sissoko : Tout à fait. Chaque match à l'extérieur se répétait. Le fait d'avoir brisé ça jeudi, c'est bien. Il faut continuer sur ce chemin. Ça ne sera pas évident, mais c'est à nous de jouer sur nos qualités, nos forces et notre bonne dynamique du moment. Il ne faut pas les craindre, jouer notre football et ramener un bon résultat.

Eviter le relâchement qu'on a pu voir face à Clermont ?
Moussa Sissoko : Je ne vais pas dire qu'il y a eu un relâchement contre Clermont. C'est juste qu'on est tombés sur une équipe bien en place défensivement. Ils ont joué en contre et, à la perte du ballon, regroupée derrière. Il faut alors avoir la chance d'ouvrir le score en premier pour que le match soit un peu plus ouvert. Je n'ai pas vu un manque d'implication des joueurs.
Demain, c'est un match à l'extérieur. Je ne pense pas que Reims voudra fermer le jeu à domicile. Il y aura de l'espace, ce sera plus ouvert. A nous de jouer là-dessus.

Où en es-tu de ton acclimatation ?
Moussa Sissoko : Je me sens beaucoup mieux. Il y a une amélioration, collective et individuelle. Ce n'est pas moi seul qui changerait les choses. Si l'équipe est mieux, je suis mieux. Ça se voit sur le terrain et je le ressens aussi. J'ai aussi ce sentiment dans les discussions que je peux avoir avec le coach. On peut attendre plus de moi, et c'est normal. J'espère faire encore mieux. Il reste deux matches et je vais essayer de faire les meilleures prestations possibles, comme l'équipe. On veux un 6 sur 6 pour bien terminer cette première partie de saison.

Qu'est-ce que le coach attend de toi ?
Moussa Sissoko : J'ai plus de repères sur le terrain, il y a plus de connexions avec les joueurs, je me projète plus vers l'avant, j'apporte plus de danger, je récupère plus de ballons que mes premiers matches... c'est un tout. Même physiquement je me sens mieux. C'est mon jeu, mes qualités. J'espère faire encore mieux, mais je ne me prends pas la tête. Je me sens bien dans la tête et avec tout le monde. Ce qu'on peut voir de l'extérieur, ça ne me perturbe pas trop. Chacun a sa perception des choses. C'est ce qui se passe à l'intérieur qui est important.
Il y a eu des sifflets après le match de Fribourg. C'est leur problème. Je reste focalisé sur mon boulot. Il y a des jours on te siffle, des jours on t'encourage. Il faut faire avec. Ça fait partie du sport et du football. Ça ne m'atteint pas.

Un adversaire que tu aimerais en Ligue Europa ?
Moussa Sissoko : Je n'ai pas d'équipe. Peu importe, ce sera une grosse équipe. Il n'y aura pas de match facile. Ce sera une belle fête pour tout le monde, pour nous les joueurs en premier. On s'est donner le droit de le jouer. Pour le club, la ville... ce seront deux matches fantastiques. On les jouera à fond. Si c'est la Barça, on sait que ce sera très compliqué. Mais rien n'est acquis dans le football. Ils seront favoris, mais on jouera notre coup à fond, pour prendre le maximum de plaisir. Vivre ces moments ne peut que nous servir pour le championnat. On verra le tirage lundi.
Certains s'imaginent jouer le Barça, la Juve, l'Ajax... il n'y a que des gros morceaux. La vérité, on la connaîtra lundi. Le plus important, c'est le match à Reims. On doit emmagasiner de la confiance pour pouvoir regarder ce tirage dans la joie et la bonne humeur.

La Coupe d'Europe pour apprendre le haut niveau ?
Moussa Sissoko : Tu joues contre les plus grandes équipes européennes qui ont l'habitude de gagner, qui ont cette expérience, des joueurs de très grandes qualité... qui ont le vice, qui savent gérer les temps forts et faibles... c'est un peu tout ça. On a une équipe jeune, et le fait de jouer ces matches à répétition vous fait prendre conscience de certaines choses. Chaque match est différent, tu apprends un peu de chaque équipe. Ça a servi à l'équipe. J'espère que ça va durer car le championnat est encore long et on a besoin de prendre pas mal de points. Il reste deux matches à jouer, très importants. Avec 6 points, on pourra bien terminer cette première partie de saison.

Le Mondial, y penses-tu ?
Moussa Sissoko : Je n'ai pas renoncé. J'essaye de faire les meilleures prestations possibles pour être appelé en sélection. On verra bien. Tout est possible. Mais il y a d'abord le match face à Reims. Lundi, le tirage, et mercredi peut-être la cerise sur le gâteau.