🎥 ''Il faut mieux exploiter le ballon''

Pouvez-vous faire le point santé du groupe ?
Pierre Aristouy : Andy Delort est absent. Il souffre d'une lésion musculaire. Absences potentielles pour Andrei Girotto et Evann Guessand.
Andrei s'entraîne demain. Il était en programme adapté avec le préparateur. C'est une lésion du ligament interne du genou. On verra demain s'il valide.
Igniatius Ganago revient dans le groupe.

Votre survie dépend d'une équipe qui ne perd pas à domicile ?
Pierre Aristouy : Le plan, c'est de faire un match comme à Toulouse, en ayant ce tranchant offensif qu'on n'a pas eu à Toulouse sur la durée. Il est peut-être préférable pour nous actuellement d'être plus bas et compacts sur le terrain. On n'a pas réussi à maintenir nos velléités offensives face à Montpellier. Il faut retrouver des bases plus solides.
On a observé l'adversaire. Ils ont un jeu de position très identifié. Ils auront aussi des absents importants dans le milieu de terrain.

Le groupe retrouve-t-il du physique ?
Pierre Aristouy : On ne peut pas faire de préparation athlétique sur un délai aussi court. Ca va mieux, mais ce n'est pas parfait. C'est aussi lié à une saison longue, plus de 50 matches pour certains... Il y a aussi la Coupe qui, une fois les échéances passées, oblige ensuite à aller chercher d'autres motivations positives.

A-t-il fallu "soigner les têtes" après Montpellier ?
Pierre Aristouy : Il a fallu analyser notre première demi-heure et souligner les erreurs qu'on fait ensuite. Il ne faut pas trop rester sur des exemples douloureux. Il faut aussi leur rappeler qu'ils ont fait de bonnes choses, ne pas occulter ce qu'ils ont su faire.
Le montage vidéo est prêt, j'attends le bon moment pour rappeler aux joueurs les bons moments qu'ils ont vécu cette saison. Mais ça ne suffit pas. Cela peut-il avoir une influence positive ? Ca peut aussi rappeler qu'il y a deux mois, on jouait à la Juventus, aujourd'hui le maintien. J'ai dit aux joueurs qu'il faut accepter la situation. Il ne faut pas être dans le déni. La meilleure façon de s'engager à fond, c'est d'accepter la situation.
Auxerre est programmé depuis la 1ère journée pour vivre cette situation. Nous, on l'est moins, surtout après la Coupe d'Europe et la finale de Coupe de France. Ca ne fait que quatre journées qu'on est dans cette situation. La grosse différence avec la situation il y a deux ans, c'est qu'on va arracher un barrage avec des résultats positifs. Aujourd'hui, les résultats sont négatifs. C'est le plus difficile à inverser dans le sport.

Les joueurs ont-ils peur ? Pierre Aristouy : On a fait de l'analyse vidéo. Il y a des regards et des mots qui parlent. Je leur ai posé la question : si vous ne vous sentez plus capable physiquement ou mentalement, vous le dites. C'est compliqué à dire, mais c'est criminel de ne pas le faire. Si tout le monde se sent la capacité d'y aller, ce sera à moi de faire les choix.

Pedro Chirivella a voulu revenir...
Pierre Aristouy : On est tous à chercher des explications. On a parlé de la Coupe de France, de la Coupe d'Europe... on a juste oublié de dire que Pedro n'est plus sur le terrain depuis un mois et demi. Son importance sur le terrain, son intelligence... c'est une sorte de catalyseur, une unité centrale de l'équipe. Il amène beaucoup de confiance aux autres. L'année dernière, on savait qu'il y aurait quelque chose avec Kolo Muani. Avec Pedro, quand on est sous pression, il peut faire souffler l'équipe par ses choix.
Il est hors de question de jouer avec sa santé. Mais si on me garantie qu'il peut commencer, il commencera.
Il fait l'unanimité dans le vestiaire et dans le jeu. Ce qu'il a montré à l'entraînement, ça génère de la confiance. L'avoir sur le terrain va rassurer les autres et donner plus de consistance au jeu. Samuel Moutoussamy court beaucoup pour aider, Pedro va compléter.

Lille, un adversaire difficile...
Pierre Aristouy : Si Lille a autant de maîtrise que Toulouse, ils sont surtout plus percutants offensivement.
On a identifié des portes de sorties quand on est sous pression pour jouer dans des zones libres. Les sorties doivent être plus verticales.
J'ai un plan de jeu bien établi pour cette rencontre, avec la connaissance que certains joueurs devront être remplacés. Certaines zones seront très exigeantes physiquement. Il va falloir courir. Lille a un jeu très clair. On repart de derrière, en jeu court, parfois à risque... Il y a des situations où on peut prendre moins de temps pour récupérer le ballon.

Et mieux exploiter vos situations pour marquer...
Pierre Aristouy : On ne part pas dans l'idée d'avoir le ballon tout le temps. Mais il faut mieux l'utiliser sur le temps où on l'aura.

Manque-t-il des profils dans l'effectif...
Pierre Aristouy : L'effectif est ce qu'il est. Mais on n'a pas ce profil d'un Randal Kolo Muani.
Les jeunes ? Il y a un contexte et des zones de terrain qui sont anxiogènes. Si je mets un défenseur central jeune, qu'on prend but sur un tâcle manqué, ce ne sera pas un bon souvenir. Il y aura des changements, mais il ne faut pas tout chambouler.

Comment trouver l'équilibre ?
Pierre Aristouy : Il faut leur rappeler ce qu'ils ont fait de bien, prendre l'exemple sur Auxerre qui est programmé pour ça. Travailler sur le mental, c'est leur rappeler ce qu'ils ont fait de bien et assumer la situation. Il faudra trouver les hommes.

Après 15 jours à la tête de l'équipe, votre sentiment ?
Pierre Aristouy : Je n'ai jamais vu mon arrivée chez les pros comme une promotion ! Je suis au service du club. Je pense à l'équipe. Je ne suis pas heureux. Je suis malheureux de la situation. J'espère être heureux le 3 juin. On verra pour la suite. On n'a jamais rien évoqué d'autres que les 4 semaines.