A deux jours du match à Lorient (samedi, 17h - 23e journée), Jocelyn Gourvennec a répondu aux questions des médias, à la Jonelière. Retour sur la conférence de presse d'avant-match.
Le point santé
Jocelyn Gourvennec : On a Gana', Bastien et Kelvin en reprise, en entraînement en individuel. Sinon, on a un groupe au complet.
Eray a été ménagé le week-end dernier...
Jocelyn Gourvennec : C'est un choix de constitution de défense. Il a bien récupéré de sa blessure qui aurait pu être très grave. Ca a été limite. Il a bien récupéré.
Relancer la dynamique ?
Jocelyn Gourvennec : Ca fait quatre matches où on montre des choses plus solides, avec des matches différents et des adversaires différents. On a aujourd'hui un peu plus de garantie sur notre animation défensive, plus consistante, plus homogène et plus stable. On prend moins de but, ce n'est pas encore suffisant car on en prend trop à mon goût. Il faut ensuite réussir à être plus efficaces, avoir plus de réussite que contre Paris aussi ! On a fait de bonnes choses pour bien finir. Ce n'est pas passé. On doit conserver notre équilibre défensif pour mieux appréhender nos matches et toujours ajouter un peu plus de qualité quand on a le ballon et continuer à se créer des occasions en étant un peu plus tranchants, plus efficaces.
Bien défendre avant de passer à la suite...
Jocelyn Gourvennec : Oui, parce que l'équipe prenait trop de buts. On en prend moins aujourd'hui. On est plus cohérents, on subit moins. On ne retrouve plus les petites erreurs qui nous coûtaient cher. Contre Paris, on ne fait quasiment pas d'erreur, contre l'adversaire le plus fort en France. L'équipe avance. Sur ce qu'on voit sur nos semaines d'entraînement, avec un groupe quasi complet, c'est différent. Il faut être lucide : il n'y a pas que l'aspect défensif, mais les quatre premiers du classement sont les meilleures défenses. C'est mécanique. On a marqué autant de buts que Nice qui est dans le top 3, mais on en a pris plus de la moitié de plus... C'est un équilibre entre apporter le danger chez l'adversaire - je ne suis pas complètement satisfait de ce qu'on fait - et le plan défensif où c'est plus cohérent.
Le match à Toulouse comme modèle pour aller à Lorient ?
Jocelyn Gourvennec : Sur le plan mental, oui. La solidarité, ce qu'on met dans notre match, répondre présent, ne pas faire de bêtise... ça doit nous servir. On veut faire encore mieux pour continuer à prendre des points et avoir une dynamique de résultats, ce que quelques clubs ont réussi à faire récemment.
Plus de verticalité dans le jeu ?
Jocelyn Gourvennec : Quand on démarre une saison, c'est différent. On peut constituer l'effectif et faire plus de choses. Quand on récupère une équipe en cours de saison, on doit s'adapter à l'effectif tel qu'il a été constitué. Là , on a pu modifier un peu en janvier avec des départs et des arrivées. Mais l'effectif reste tel qu'il a été constitué.
Depuis que j'entraîne, j'ai assez peu travaillé avec des défenses avec trois centraux. On le fait un peu plus parce que l'effectif a pas mal de centraux et la saison telle qu'elle est enclenchée demande de s'adapter. Un entraîneur doit avoir ses convictions de jeu et savoir s'adapter, être agile, pour avoir une équipe qui tient la route et a des résultats.
La position de barragiste change-t-elle quelque chose dans les têtes ?
Jocelyn Gourvennec : Quand vous jouez Paris, il y a plus de chances que vous ne preniez pas de points que l'inverse. On aurait vraiment mérité de prendre quelque chose, vu ce qu'on a mis, le coeur qu'on a mis, le respect de notre plan et notre volonté de les piquer.
Mais quand vous ne prenez pas de points et que les autres gagnent... il y a eu des résultats surprenants. On va gagner à Toulouse qui venait de gagner à Reims et après de gagner à Monaco... Il ne faut pas minimiser ce qu'on a fait là -bas. C'est une situation à l'instant T. Il reste 12 matches. Il y a deux équipes légèrement décrochées, et sept équipes en trois points. Les positions sont très serrées. On en a conscience. Le groupe réagit bien par rapport à ça. On sera dans la bagarre pour se mettre à l'abri le plus tôt possible.
Les deux matches qui arrivent sont-ils plus importants dans la saison ?
Jocelyn Gourvennec : On est dans la bagarre et on continuera à y être. On est prêts pour ça, sans plus que quelques autres. Il reste 12 matches. Marseille et Strasbourg seront aussi importants que les deux matches qui arrivent. Il faut se servir de ce qu'on a vécu récemment - je pense au match face à Clermont -, c'est-à -dire être intelligent. A dix contre Clermont, c'est intelligent de se contenter d'un point et de ne pas partir à l'abordage et se faire punir. Ce sont des choses qu'on peut maîtriser et améliorer. Il faudra s'en souvenir. Si on n'est pas capables de gagner le match, il faut garder le point.
Une pression dangereuse ?
Jocelyn Gourvennec : On a eu ce match à Toulouse et on l'a passé. On s'est bien préparés cette semaine. On a fait neuf matches depuis mon arrivée, dont deux fois face à Paris. Notre marge est réduite. On a pris 7 points en 7 matches, Paris mis à part. On est dans notre objectif pour se mettre à l'abri fin avril.
Quel regard portez-vous sur Lorient ?
Jocelyn Gourvennec : Ils ont eu un mercato très actif avec quasiment une moitié d'équipe nouvelle. Ils ont 5 nouveaux joueurs sur leur 11 de départ, des joueurs qui ne sont pas impactés par leur première moitié de saison, comme leur deuxième moitié de saison dernière.
C'est une équipe dynamique. Ils viennent de prendre 10 points sur 12. Dans leur situation, ça leur a permis de recoller. Ca fait plus d'adversaires pour nous. Ce sera la bagarre tout le temps.
Vous retrouvez un effectif quasi complet avec des joueurs qui peuvent porter le danger...
Jocelyn Gourvennec : Ca fait partie des qualités de l'équipe. Il faut être capable de poser le jeu et, quand on joue plus bas, d'avoir des joueurs tranchants. Les meilleures équipes ont cet aspect tranchant.
Un retour important avec Moses Simon...
Jocelyn Gourvennec : Je suis content d'avoir tout le monde. Moses et Samuel sont bien revenus. La CAN leur a fait du bien. Ca apporte plus de concurrence, d'émulation. Dans notre situation, c'est bien. Je préfère avoir cette complexité pour faire les derniers choix.
Moses est une valeur sûre. C'est un joueur très peu blessé, il pèse et est capable de beaucoup travailler pour l'équipe, d'être une menace permanente car très fort dans le un contre un. Il peut faire encore largement mieux dans l'efficacité, au regard des situations qu'il peut se créer. Il est revenu très positif, malgré la défaite en finale.
Il a de la joie de vivre. S'il a prolongé, ça veut dire qu'il est bien au club et qu'on est contents. C'est un joueurs qui dégage beaucoup de joie dans le vestiaire et sur le terrain. Il aime le foot et c'est contagieux.
Vous subissez moins d'occasions...
Jocelyn Gourvennec : C'est important de limiter les opportunités que vous donnez à l'adversaire. Si on est battu sur le talent, je l'accepte. Sur des erreurs de relance, des bêtises évitables... c'est embêtant. Nantes a pris beaucoup de buts sur des choses évitables. Il faut mieux contrôler ça. Après, il faut plus de qualité dans le jeu. On doit se donner les moyens d'être meilleur dans le jeu, soit en transition soit dans le jeu combiné. Et c'est ce qu'on travaille. Mais c'est souvent le plus difficile à mettre en place. L'aspect défensif peut se mettre en place plus rapidement. La connexion entre deux ou trois joueurs, il faut du temps.
L'équipe semble plus concernée à la récupération...
Jocelyn Gourvennec : Les matches sont le révélateur. Ce qu'on fait de bien à l'entraînement, il faut le transposer en match. Quand on revoit nos séances d'entraînement, il y a assez peu d'erreurs. C'est un bon signe. Il faut que ce soit tout le temps, dans la compétition. Les progrès sont visibles, mais ce n'est pas suffisant pour qu'on se donne de l'air.
Nantes dans la difficulté...
Jocelyn Gourvennec : Ca fait trois fois sur quatre saisons. Je ne vais pas dire qu'on s'y habitue. Je n'ai pas envie de m'y habituer, évidemment. Joueur, je n'ai pas eu l'habitude perdre souvent à la Beaujoire. C'est quelque chose qu'il faudra retrouver. Ca fait partie de l'ADN du club. On travaille là -dessus. Sur ce que je ressens depuis que je suis là , tout le monde tend vers le même objectif. Il y a beaucoup de solidarité en interne, que ce soit les joueurs entre eux, avec le staff et les gens qui travaillent ici. Il y a plus d'apaisement. On ne peut pas passer ces moments avec des tensions dans tous les sens. Il faut être tonique, réactif, prêt au combat. Je pense que cet apaisement dans un moment pas facile est un atout.
Un groupe pas en groupe ?
Jocelyn Gourvennec : On a re-fixer tout ça, avec des départs et des arrivées. Ce nouvel oxygène, les jeunes nous y aident aussi. Ils apportent beaucoup d'enthousiasme.
Viser une récupération plus haute de la balle ?
Jocelyn Gourvennec : On aimerait bien. Après, c'est le match qui te le permet. C'est toujours mieux de récupérer plus haut.
Y a-t-il une école lorientaise dans le jeu ?
Jocelyn Gourvennec : Il y a une école dans le profil des joueurs qu'ils choisissent, des joueurs également du centre de formation. Ce sont des profils de joueurs qu'on aurait pu voir sous Christian Gourcuff à Lorient. Il y a cette continuité. Mais ils ne jouent pas de la même manière. La structure est différente. Ce qu'on retrouve, c'est de la stabilité. La stabilité technique est toujours gage de réussite à moyen terme.
FC Lorient - FC Nantes
23ème journée de Ligue 1 Uber Eats
Samedi 24 février 2024, 17h
Stade du Moustoir
Par F.C. et J.J.