Avant le huitième de finale retour de la Coupe de l’UEFA 85/86, Rinat Dassaev, considéré comme l'un des meilleurs gardiens de but du monde, assure qu’un gardien est une sorte « d’ordinateur qui a toujours la possibilité d’exécuter une parade face à un tir adverse ».
Quinze jours plus tôt, à Tbilissi, en Géorgie, (à Moscou le temps glacial interdit de laisser gambader des footballeurs en culottes courtes), Morice avait pourtant donné la victoire à Nantes sur penalty (1-0), après un combat de tous les instants.
Mais, le 11 décembre 1985 à la Beaujoire, le Spartak Moscou, dont Dassaev est la figure de proue, promet une surprise. Suaudeau le dira par la suite sans détour : « Dans l’animation et dans le développement du jeu jusqu’aux dix-huit mètres, le Spartak est, de loin, la meilleure équipe que j’ai rencontrée. »
Tcherenkov le prouve en remettant les deux équipes à égalité (63e minute) dans un stade qui, malgré les 39 000 spectateurs présents, presque un record, connaît subitement un sérieux coup de froid. Heureusement, deux minutes plus tard, un long coup franc de Morice atterrit sur le haut du crâne de Touré qui vole dans les airs et lobe Dassaev, lequel avait dû mal programmer son ordinateur personnel. Moscou attaque la fin de la rencontre à l'arme blanche, la termine à dix (expulsion de Boubnov), et c'est Touré, toujours lui, qui éblouit les dernières minutes de toute sa classe insolente.
A 1-1, Nantes passe finalement l’obstacle. Pour célébrer pareil événement, toute l’équipe dînera sur un bateau-mouche des bords de l'Erdre. Dans un environnement festif, elle y réalisa, dit-on, une autre performance de haut niveau.
UN JOUR, UNE DECLARATION
Philippe Gondet
« J'aimais assez la personnalité de Suaudeau et sa façon de concevoir le jeu. Je crois qu'il m'aimait bien parce que, comme le public, il appréciait le combattant que j'étais, ma façon de frapper au but. Les gens m'appelaient “ le Vautour ” ou “ la Foudre »
Novembre 1999
LA LEGENDE DU FC NANTES
1943-2018 : 75 ANS D’HISTOIRE
Par Denis Chaumier