On se croirait en Amérique du Sud. Rafaël Santos a l’impression d’être retourné au pays, en Argentine. Au coup de sifflet final, des milliers de supporters envahissent le terrain. Ils portent en triomphe sur leurs épaules, le coach nantais : tour d’honneur obligatoire pour tous les Canaris, joie sublime de José Arribas.
Plus de deux heures avant le coup d’envoi, plus de 10 000 spectateurs sont déjà présents dans l’enceinte : "il n’y en aura par pour tout le monde !". En de telles circonstances, les 18 000 supporters sont véritablement entassés dans le stade Malakoff, trop exigu pour l’occasion.
Des dizaines de pétards éclatent toutes les minutes, tombent entre les jambes du juge de touche, juste avant le coup d’envoi, au point que l’arbitre central retarde son coup de sifflet. Même le coach des Canaris exhorte le public à se calmer, afin que la partie débute...
Loin d’être venus en victimes, les joueurs du FC Sochaux, adversaires des Nantais, font magnifiquement front aux assauts des Jaune et Vert.
Nous sommes à la 20ème minute du match, et sur un tir nantais contré de la main (involontaire) par un défenseur doubiste, Monsieur l’arbitre siffle un pénalty.
Quelle polémique à venir ! : "Comment peut-on siffler cette sanction, alors que manifestement, le ballon va à la main ?", maugrée le coach adverse.
Encore une décision arbitrale contestée par beaucoup d’observateurs, mais qui permet aux Canaris de mener 1-0. Et là , il n’est pas question de "la Var".
Ceci n’expliquant pas cela, à la 1ère minute du match, l’arbitre ne confirma pas un but nantais, alors que le ballon franchit allègrement la ligne...
Quelques minutes plus tard, à l’issue d’une action collective très bien menée, les Jaune et Vert marquent un splendide but, que les Sud-Américains ne renieraient pas.
A 2-0, la victoire se ressent de plus en plus. Les supporters font de plus en plus de bruit. La joie extraordinaire du public se voit, s’entend : c’est le Brésil, l’Argentine, sur les bords de La Loire.
De quoi parlons-nous ? D’un titre ? D’une Coupe ? D’un maintien ?
Non, il s’agit de la première montée historique du Football Club de Nantes, en Division 1 nationale : nous sommes le 1er juin 1963.
Tout juste 20 ans après sa naissance, le Club nantais trouve sa place dans l’élite du football français.
Tout un peuple n’attendait que ça depuis des décennies de doutes, de déceptions, de travail. Quelle belle récompense pour l’anniversaire du FC Nantes !
Merci aux Canaris Santos, Boukhalfa, Bout, Jort, Couronne, Blanchet, Guillot, Eon, et autre Suaudeau, qui écoutent et respectent les consignes de leur entraîneur José Arribas.
La vie du footballeur nantais est plus agréable en D1 ; le FC Nantes se doit d’être en D1 !
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