En ce 24 août 1966, en match avancé de la troisième journée, le RCP-Sedan reçoit le Champion de France en titre : le FC Nantes. Au cours de la première journée, les Canaris ont bousculé les Lyonnais (5-2) au stade Marcel Saupin. Ce test sedanais paraît redoutable ; la saison précédente, les Nantais se sont inclinés 0-3.
José Arribas doit également gérer son effectif. Ce match avancé - pour cause de tournoi international une semaine après - oblige les Nantais à enchaîner deux matches par huitaine. L’entraîneur des Jaune et Vert, satisfait du comportement de ses joueurs, lors du match contre Lyon, fait confiance au même effectif, malgré un fléchissement en seconde mi-temps, à quelques exceptions près.
Ça aurait pu être les grands débuts de Vladimir Kovacevic, mais son recrutement trop proche du match, reporte son entrée dans l’équipe.
Vladimir Kovacevic tout sourire avec Gaby de Michèle après une victoire à Bordeaux le 10 septembre 1966
Ça sera le grand retour de Joël Prou, 20 ans, qui, libéré de ses obligations militaires, apporte sa classe de grand technicien, et futur "maître à jouer" : c’est son co-équipier Jacky Simon qui le dit.
Joël Prou entre José Arribas et Auguste Bretaudeau, le kiné, dans les vestiaires du Parc des Princes le 23 septembre 1966
Ce seront les grands débuts officiels d’un jeune Aixois, qui portera le numéro 6 au milieu de terrain, en remplacement de Jean-Claude Suaudeau. Son nom : Henri Michel.
Henri Michel au centre lors du match retour le 22 janvier 1967
Cette rencontre est finalement partagée par les deux clubs, à chacun sa mi-temps. Les Canaris vont mener 3-0 au bout d’une cinquantaine de minutes. Joël Prou, Philippe Gondet et Jacky Simon concrétisent une domination nantaise très en mouvement.
Le seconde période voit la furia sedanaise revenir au score, bien aidée par des joueurs nantais, fatigués, et laissant quelques largesses aux protégés de Louis Dugauguez.
Bilan final : 3-3. Les témoins sur place, y compris les deux entraîneurs, constatent et regrettent les erreurs défensives de part et d’autre. Finalement, ils sont tous d’accord pour juger le match plaisant à regarder.
Tous les grands débuts ne se déroulent pas toujours comme souhaités par les dirigeants qui recrutent.
La parole finale revient à la presse écrite qui juge la prestation du jeune Michel : "Il eut un rôle très compliqué à remplacer Suaudeau. Il fut même, après une première mi-temps de grande classe, un peu écrasé par l’ampleur de la tâche. Il aura le temps de prendre de belles revanches."
Et quelles revanches avec 533 matches au compteur des Canaris !
Henri Michel Ă droite lors du match retour le 22 janvier 1967