Le 15 mai 1976, les Canaris perdent contre le Paris St Germain, à domicile (1-2). Personne ne le sait, mais cette défaite marque le début d’une incroyable série à domicile : les cinq ans à venir au stade Marcel Saupin seront vécus sans aucune défaite.
Les cinq années passées, nous sommes alors le 7 avril 1981... Les supporters nantais voient débarquer, pour le première fois sur les bords de Loire, une équipe auxerroise dont c’est la première saison en division 1.
Entraîné par Guy Roux, le club patronage de l’AJ Auxerre est un très bon souvenir pour les Canaris, qui, deux ans auparavant, ont su se montrer supérieurs aux Bourguignons, pour ramener la première Coupe de France sur les bords de L’Erdre.
Juste avant cette première confrontation à domicile, en championnat de D1, dans les coulisses, des médias parisiens font état d’une crise chez les Canaris.
Ils ont été durement battus par Bordeaux en Coupe de France. Le coach Jean Vincent serait remis en cause par une partie de la Direction du Club. Interrogés par leur sponsor-maillot, l’entraîneur et le directeur sportif nantais démentent toute opposition, et rassurent la France du football sur la bonne mentalité interne des champions de France sortants. Le président y va de sa petite sortie médiatique, affirmant que : "Cette rumeur de déstabilisation ne vaut pas de casser quatre pattes à un canard, ni même à un canari..."
Toujours avant ce match, les commentateurs voient bien les Jaune et Vert ne faire qu’une bouchée des Bourguignons. Dans le duel Nanto-stéphanois, pour l’accession au titre de 1981, les Jaunes et les Verts se suivent pas à pas.
Néanmoins, toute série a une fin.
Ce 7 avril, les hommes de Jean Vincent sont rassurants. Le ballon circule bien. Mais la défense renforcée des Auxerrois ne permet aux Nantais que de jouer comme au hand-ball, avec un ballon naviguant d’une aile à l’autre devant le bloc blanc.
Ce qui arrive dans ces conditions de jeu stériles, c’est une contre-attaque à la perte de balle, et le danger devient alors immédiat. Les hommes de Roux "choisissent" la 83ème minute pour envoyer un éclair de vitesse, nommé Patrick Rémy, et pour ouvrir le score. Malgré de belles tentatives pour égaliser, le FC Nantes est vaincu par une équipe se battant pour ne pas être reléguée en fin de saison.
Dans leur malheur, une bonne nouvelle : les Canaris apprennent que St Etienne se fait battre également, et que le titre de 1981 est toujours à portée de buts.
Mais le plus important est que cette défaite met fin à une série incroyable de 92 matches sans défaite à domicile (80 victoires et 12 nuls), les Canaris encaissant au passage 173 points sur 184 possible.
Cette série demeure également un record toujours inégalé, grâce au sable de Jean Vincent... Ceci est une autre histoire.